P168 - L'origine du cheval sur terre selon les prêtres dongbas du Naxi. Painting by Philhelm

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165 x 190 cm – Acrylique sur toile couronnée par un fronton ajouré en bois polychrome. PINACOTHEQUE / Ce tableau est à lire comme un livre qui existe réellement au format initial de 9 cm X 12 cm et qui raconte la vraie origine du cheval sur terre, quand bien même vous la trouverez quelque peu extravagante ! Bien entendu, vous ne saurez pas[...]
165 x 190 cm – Acrylique sur toile couronnée par un fronton ajouré en bois polychrome.
PINACOTHEQUE / Ce tableau est à lire comme un livre qui existe réellement au format initial de 9 cm X 12 cm et qui raconte la vraie origine du cheval sur terre, quand bien même vous la trouverez quelque peu extravagante ! Bien entendu, vous ne saurez pas l’interpréter aisément, sachant qu’à l’heure actuelle, il n’existerait que 20 personnes au monde, capables de le lire et que la plupart auraient plus de 75 ans ! (Certaines sources disent 6O personnes au plus !) Ce qui est beaucoup plus important, c’est de savoir qu’ils sont tous des prêtres de la civilisation Naxi et qu’ils écrivent en dongba. Evoquons d’abord l’écriture et son contexte civilisationnel pour que vous puissiez peu à peu vous imprégner dans son imaginaire. Puis, je vous souhaite comme moi, d’entrer dans le tableau pour le vivre de l’intérieur. L'écriture dongba est l'écriture de la minorité chinoise des Naxi. Les Naxi, qui sont environ 245 000, occupent la partie nord de la province du Yunnan, au sud-ouest de la Chine et au pied du Tibet. Ils sont les descendants d'une branche des Qiang, minorité de nomades repoussés par les Chinois vers le sud où ils se sédentarisèrent à l'époque de la dynastie des Han (de 206 av. J.-C. à 220 apr. J.-C.). Ils adoptèrent la religion locale, un chamanisme primitif fondé sur le culte de la nature, et assimilèrent les croyances populaires. Au cours des siècles suivants, ils reçurent l'influence de bons moines, lors de leur expulsion du Tibet, puis de représentants des sectes bouddhistes des Bonnets Jaunes et Rouges. Ils ont leur propre langue qui appartient à la branche de Yi tibéto-birmane austronésienne de l'embranchement sino-tibétain.
Une religion particulière est née de ces croyances primitives mêlées d'influence bouddhique : la religion dongba. Fondée selon la légende par dongba « shilo », tueur de démons, c'est une religion chamaniste et polythéiste, reposant sur le culte des ancêtres et de la nature. Les Naxi pensent que tout espace est habité par des dieux, petits ou grands, des esprits des morts, des esprits bons ou mauvais, et des démons qui agissent sur la vie de façon quotidienne. L'intermédiaire entre le monde surnaturel et les hommes est le prêtre ou dongba qui, à travers la pratique de rites, apaise ou exorcise les esprits, dieux ou démons.
Au cours des nombreuses cérémonies célébrées tout au long de l'année, les dongba dansent et récitent des textes sacrés en s'aidant de manuscrits. On trouve, ou trouvait, des dongba dans la plupart des villages. Ils remettaient à leurs fils leur savoir, leurs traditions, leurs instruments et leurs manuscrits. Ces manuscrits, ou "classiques", sont pratiquement les seuls supports de l'écriture dongba. Il existe plusieurs catégories de classiques parmi les deux mille existants : des classiques de divination, de descriptions de danses sacrées, de médecine ou d'astrologie, mais le plus grand nombre contient les mythes qui racontent l'origine de toute chose. De forme rectangulaire allongée, ils sont reliés par le côté gauche, et leur couverture qui porte le titre est magnifiquement décorée. Les pages intérieures se lisent de gauche à droite et de haut en bas. Elles sont divisées en trois ou quatre parties égales dans le sens de la longueur, elles-mêmes fragmentées en cases inégales ponctuant le récit. Le papier de couleur marron est d'origine végétale, et l'encre est un mélange de suie récupérée sur les marmites et de bile. On écrit à l'aide d'un fin morceau de bambou taillé.
Ce qui frappe au premier abord, c'est le style simple, épuré et pictographique des caractères de l'écriture dongba. Elle rappelle instantanément l'écriture hiéroglyphique égyptienne, et on les imagine inventées à la même période. Mais personne ne s'accorde sur la date de sa création. Parfois jugée vieille de plus de mille ans sous les dynasties Tang-Song, son origine est le plus souvent estimée à quelques siècles à peine (XVIe ou XVIIe ou XVIIIe ?), en accord avec les plus anciens manuscrits datés encore conservés. En revanche, les caractères de l'écriture symbolisant la faune et la flore permettent d'affirmer qu'elle a été créée dans la région actuelle des Naxi. Avant la diffusion de l'écriture chinoise, la population pouvait noter de façon simple quelques caractères pour faire ses comptes ou écrire de courts messages. Mais seuls les dongba connaissaient tous les secrets de l'écriture. La lecture d'un manuscrit nécessite une connaissance parfaite de l'histoire racontée. En effet, le nombre des caractères, environ 1 500 à 2000 ?, ne permet pas de noter tous les mots, mais seuls les mots clefs du récit apparaissent, servant ainsi d'aide-mémoire : c'est une écriture mnémotechnique. Il n'existe aucune règle dictant le choix particulier des caractères ou leur position au sein d'une case. Les caractères "clefs" sont sélectionnés par l'auteur selon ses propres repères. La lecture ou l'écriture d'une même histoire peuvent donc connaître de légères variations d'un dongba à l'autre.
L'écriture dongba est la dernière écriture pictographique encore utilisée dans le monde, mais son usage traditionnel est menacé. En effet, les dongba, seuls capables de la déchiffrer et de l'écrire parfaitement, sont aujourd'hui de moins en moins nombreux, et les derniers encore en vie sont pour la plupart assez âgés. Un immense travail de traduction a été effectué par l'Institut de recherche sur la culture dongba situé à Lijiang, capitale des Naxi. Les chercheurs de l'Institut aidés de trois dongba ont traduit en chinois la majorité des textes sacrés existants. Ce travail, effectué dans l'urgence, a nécessité plus de dix ans et a permis un véritable sauvetage d'une écriture et de ses textes par des témoins directs de leur disparition. Plus de 20 000 manuscrits écrits avec les pictogrammes dongba ont été recensés. Ils sont archivés à l'Institut de la culture dongba à Lijiang (Yunnan), ainsi que dans des bibliothèques scientifiques d'Europe occidentale et plus encore aux Etats-Unis. Particularité intéressante concernant la minorité Naxi, les chevaux de la région de Lijiang, (qui est une cité ancienne du Yunnan) étaient très réputés, le district de Judian portait autrefois le nom de « Pays des chevaux ornés ». Au début de la dynastie Ming, le tusi, un personnage tibétain, allait à Nankin pour offrir des chevaux en tribut. Sous les Qing, le troisième mois lunaire, avait lieu la fête du Roi-dragon où participaient les Naxi, les Tibétains, les Yi et les Bai. Cette fête comportait des courses de chevaux, accompagnées de spectacles équestres. Une grande foire avec courses de chevaux et de mules se tenait également le septième mois. Chaque année, il s’y vendait plus de dix mille têtes. Sur la place de la Montagne du Lion (aujourd’hui Place du Peuple) se tenait encore une grande course hippique où venaient les meilleurs cavaliers tibétains : Bai, Naxi, et Yi. Ces chevaux solides et courageux appelés « chevaux de Lijiang » étaient réputés comme d’excellents chevaux de montagne.
Venons-en enfin à notre tableau qui, comme vous le savez déjà grâce au titre, est l’histoire de l’origine du cheval sur terre : Cette histoire est écrite dans un tout petit livre de 12 pages de quelques centimètres à peine. La première page est la couverture que vous retrouvez ici, couronnant le tableau sous la forme d’un fronton en bois polychrome, surhaussé au rapport un quart et entrecoupé par des volutes ajourées en enroulement. Le cartouche central est la traduction en écriture dongba du titre du tableau, soit : « L’origine du cheval ». Comme je n’évoquerais plus ce fronton par la suite, je précise tout de suite que le chat à l’envers et pattes en l’air, avec un cercle distinctif sur son corps fait bien partie de cette couverture, bien que je sois incapable (pour l’instant) de vous en donner la signification. La deuxième page, qui est la première de notre texte écrit représente le tableau du dessous et ce, en son entier. Bien entendu, vous en avez déduit qu’il en restait encore dix autres ! Mais voyons plutôt le rôle et la signification donnée à cette histoire mythique de la culture Naxi ! La voici, relatée par le paléographe dongba He Limin pour votre émerveillement :
L'origine du cheval : qui s’écrit ʐua33 kɣ33 en Naxi, est une histoire qui s'inscrit dans le cadre cérémonial de l'Écriture Dongba et ce, pour le rachat de l'âme du défunt, connu sous le nom de «Présenter le cheval funéraire». Le jour de la cérémonie mortuaire, un cheval funéraire est présenté au défunt par leurs enfants survivants, pour remercier leurs parents de les avoir éduqués. Le cheval funéraire agit comme un moyen de se rendre à la terre des ancêtres dans l'au-delà.
Lors de la cérémonie, les personnes endeuillées achète un cheval qui deviendra « le cheval funéraire », et pendant que le prêtre Dongba lit l'histoire de l’origine du cheval sur terre, le cheval funéraire est entièrement nettoyé et purifié, puis il est présenté à la personne décédée. Le défunt alors monte pour la dernière fois sur le cheval funéraire pour aller rejoindre définitivement l'Ancien Royaume des Ancêtres. Ainsi, le bonheur et l'énergie positive de la personne décédée sont transmis à leurs descendants.
« Au tout début, le grand oiseau roc, également appelé « Vermillon du Sud » et le paon étaient le père et la mère du cheval. Ensemble, ils ont posé neuf paires d'œufs blancs, puis de nombreux animaux sont venus pour essayer de les incuber, mais aucun n'a pu faire éclore un cheval. En fin de compte, les œufs ont été transportés par un grand jet d’eau jusqu’à un lac, sur lequel le vent blanc et le vent noir ont soufflé ensemble, créant ainsi une énorme vague. La vague a projeté les œufs contre une falaise, provoquant leur craquèlement, et la naissance du cheval sur notre terre.
Le cheval, le cheval sauvage et le yak étaient tous frères de même père mais de mères différentes. Le cheval et le cheval sauvage se sont affrontés dans une épreuve de force, que le cheval sauvage a perdue, et le cheval et le yak sont tombés. Le cheval a dit au cheval sauvage : "Va et confie ton destin à l'homme !", mais le cheval sauvage a répondu: «L'homme mange de la viande des animaux, porte la peau des animaux, je ne leur confierai pas mon sort, mais je me tournerais plutôt vers Shu, le Dieu Naxi de la nature ! »
Le cheval dit alors : " L’homme me nourri de blé dans un plat d'argent, et m’apporte de l'eau dans un bol d'or », de sorte que le cheval confie son sort à l'homme, et est devenu le cheval domestiqué.
Une boule de feu est tombé du ciel, a atterri sur le palmier auquel le cheval domestiqué été attaché. Le palmier a littéralement brûlé sur terre, et ainsi le cheval a pu s’enfuir. L'homme est allé dans les montagnes à la recherche du cheval, emmenant avec lui un morceau de sel et des grains de blé rouge. Quand l'homme a trouvé le cheval, le cheval lui dit qu'il avait eu trois cauchemars. L'homme a consolé le cheval, en lui disant que les rêves ne sont pas des cauchemars, mais de bons présages. L'homme a également promis devant les Dieux qu'il prendrait soin du cheval, et ne mangerait jamais sa viande, ni ne porterait sa peau. L'homme a ensuite aidé le cheval à se venger de ses frères, tuant le yack et abattant le cheval sauvage. Il a ensuite utilisé de la viande de yak et le cœur du cheval sauvage pour offrir un sacrifice au Dieu de la Victoire, et pour cela, a utilisé le sang du cheval sauvage afin d’épargner le Dieu de la Victoire de toute impureté. »
Pour ceux qui désirent en savoir un peu plus, sachez qu’il existe plusieurs ouvrages concernant cette écriture dont un excellent dictionnaire anglais-naxi intitulé : A 1NA-2KHI-ENGLISH ENCYCLOPEDIC DICTIONARY de Joseph Francis ROCK édité en 1963 par l’Instituto Italiano Per Il Medio Ed Estremo Oriente. Néanmoins, sur les soixante dix pictogrammes présents sur ce tableau écrit en dongba, je n’ai pu déchiffrer que le tiers sans pour autant être certain que cela corresponde à l’écriture présente, selon sa position, son orientation, sa forme achevée ou partielle, la présence d’un point noir ou blanc, d’un trait ou de plusieurs, et cætera. Vous comprendrez alors pourquoi seuls quelques dongbas (traduction de sages ou prêtres) soient seuls capables de lire cette rarissime et unique écriture pictographique encore existante au XXI siècle ! Certains d’entre vous se demanderont peut-être si je vais continuer à peintre les dix pages restantes ? J’avoue que je l’espère, bien que je sois déjà entrain de commencer un tableau au même format, également couronné d’un superbe fronton et intitulé « L’ORIGINE DU TIGRE » qui, comme vous vous en doutez, n’a pas qu’une page ! Mais ceci est une autre histoire pour ne pas paraphraser Kipling…

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En vérité, je vous l'écris sans menterie, toute l'histoire de Philhelm, commence en Alsace au château de Lichtenberg, le 23 Avril 1616, lorsque Balthasar Helmlinger âgé de 7 ans, perd le Monogramme de son descendant[...]

En vérité, je vous l'écris sans menterie, toute l'histoire de Philhelm, commence en Alsace au château de Lichtenberg, le 23 Avril 1616, lorsque Balthasar Helmlinger âgé de 7 ans, perd le Monogramme de son descendant éponyme. Ce banal et néanmoins gravissime incident dans le lointain passé, déclenchera la vocation artistique d’un de ses descendants, 10 générations plus tard !

Ce peintre d’aujourd'hui, né à Strasbourg en 1943, a vu son œuvre exposée et primée deux fois dans sa vie (1999 et 2001), et ce, uniquement à la « Biennale Internationale d’Art Contemporain de Florence » qui lui a attribué en 1999 le Prix de la Ville de Florence.

Pour que le vulgum pecus soit totalement dépaysé de son vécu, qu'il laisse sans hâte entrer en lui l'histoire, chaque jour enrichie de notre passé ancestral commun : qu’il soit étrusque, minoen ou babylonien, sinon il ne pénétrera jamais à l'intérieur des tableaux,pour tenter d'y découvrir les causes secrètes des choses.

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