Nouzha Bennani
Nouzha BENNANI est une artiste plasticienne marocaine, née à Fès, vit et travaille à Rabat.
Elle a vécu à Fès dans une atmosphère où l'art et la décoration vont de pair. Elle a décidé de mettre fin à sa carrière de professeur de mathématiques en 2000, pour se donner entièrement à sa passion pour la peinture et la création. Elle a commencé sa formation à l' atelier de l'artiste Jacqueline brodskis à Rabat, ensuite, elle a fait plusieurs formations à l'école des beaux-arts à Paris pour aiguiser ses sens, parfaire sa technique de travail et sa maîtrise des couleurs dont elle jouera avec une vigueur et doigté exceptionnels.
Elle a fait plusieurs expositions au Maroc et à l'étranger ( Paris, Pékin, New York,Tokyo, Londres...)
Elle travaille sur différents supports (toile, verre, bois...)
Elle travaille aussi sur le papier journal des différents pays où elle a exposé ses oeuvres pour immortaliser ces événements.
Plusieurs hommages, gratifications et collections privées
noubennani@yahoo.fr
Discover contemporary artworks by Nouzha Bennani, browse recent artworks and buy online. Categories: contemporary moroccan artists. Artistic domains: Painting. Account type: Artist , member since 2011 (Country of origin Morocco). Buy Nouzha Bennani's latest works on Artmajeur: Discover great art by contemporary artist Nouzha Bennani. Browse artworks, buy original art or high end prints.
Artist Value, Biography, Artist's studio:
Recognition
The artist has won prizes and awards
The artist participates in art shows and fairs
Exercises the profession of artist as a main activity
Biography
Nouzha BENNANI est une artiste plasticienne marocaine, née à Fès, vit et travaille à Rabat.
Elle a vécu à Fès dans une atmosphère où l'art et la décoration vont de pair. Elle a décidé de mettre fin à sa carrière de professeur de mathématiques en 2000, pour se donner entièrement à sa passion pour la peinture et la création. Elle a commencé sa formation à l' atelier de l'artiste Jacqueline brodskis à Rabat, ensuite, elle a fait plusieurs formations à l'école des beaux-arts à Paris pour aiguiser ses sens, parfaire sa technique de travail et sa maîtrise des couleurs dont elle jouera avec une vigueur et doigté exceptionnels.
Elle a fait plusieurs expositions au Maroc et à l'étranger ( Paris, Pékin, New York,Tokyo, Londres...)
Elle travaille sur différents supports (toile, verre, bois...)
Elle travaille aussi sur le papier journal des différents pays où elle a exposé ses oeuvres pour immortaliser ces événements.
Plusieurs hommages, gratifications et collections privées
noubennani@yahoo.fr
- Nationality: MOROCCO
- Date of birth : 1955
- Artistic domains: Works by artists with a certified artist value, Works by professional artists,
- Groups: Certified Artists Professional Artist Contemporary Moroccan Artists
Influences
Education
Artist value certified
Certification established in collaboration with Akoun, the world leader in art market information since 1985.
Artist Value 2018 | €1,000.00 ($1,110.30)
Certification has been established by Jacques-Armand Akoun on Nov 20, 2018.
Galleries & Groups
Presented by Debetum
Achievements
Prizes and Awards
Collective Expositions
Activity on Artmajeur
Latest News
All the latest news from contemporary artist Nouzha Bennani
En direct de Art Capital, Salon des indépendants Paris 2023
En direct de Art capital, Salon des indépendants 2023
3ème partie de la lecture du critique d'art Jean- François Clément
Une première idée peut être proposée. Lorsque l’ancien professeur de mathématique choisit de peindre après une rencontre émotionnelle avec l’œuvre d’un autre peintre et donc d’abandonner l’enseignement de la géométrie, elle commence par produire des tableaux abstraits composés d’éléments parfaitement rectilignes comme ceux que l’on trouve dans les livres des élèves, car ils sont plus faciles à représenter et à exprimer au moyen de fonctions relativement simples, ce qui n’est pas le cas des cercles, voire des spirales. C’est lorsque l’artiste prend son envol en tant que tel et que sont abandonnés les essais de représentations figuratives ou les dessins mimétiques du corps humain. Les formes arrondies se multiplient. Ce sont des formes universelles qui expriment indirectement, selon plusieurs travaux de psychologues réalisés dans des cultures différentes, une volonté de paix alors que les lignes droites sont perçues comme étant plus agressives. Ces spirales peuvent aussi être perçues comme reliant l’infiniment petit et l’infiniment grand. On pense alors à une croissance spatiale que rien ne semble pouvoir arrêter. Mais on peut aussi y voir une forme essentiellement simple comme celle qui inaugura le Land Art, la Spiral Jetty de Robert Smithson créée en 1970 à Rozel Point dans le Great Salt Lake de l’Utah, une œuvre aujourd’hui disparue.
La critique d’art Sylvie Coëllier s’est interrogée sur l’importance accrue donnée à cette forme après 1970, qui fut aussi la période du développement de l’art minimal. Pourquoi choisir de s’exprimer avec des formes d’une extrême simplicité ? Elle pense que les œuvres d’art ne sont pas seulement produites par l’histoire de l’artiste, par ses accidents de vie en particulier, mais elles correspondent également à la volonté de transformer les regards collectifs, à participer, à un moment donné, aux changements des perceptions des hommes. En accumulant des formes semblables, c’est l’idée même de forme bien individualisée qui disparaît. A la place surgit un monde indifférencié où on ne peut même plus trouver des cheminements possibles. On est au-delà du labyrinthe, perdu dans un espace oppressant alors qu’on constate qu’il n’y a pas véritablement d’échappatoire, de sortie possible, au moins de circulation. Il n’y a que des impasses localisées et plus aucun derb permettant de passer d’une maison ou d’un quartier à l’autre. On est dans un piège spatial. Et l’on se rend compte aussi qu’il s’agit bien d’une création humaine. C’est n’est pas une simple coquille d’escargot bien déterminée. Il y a eu une activité créatrice de cet espace témoignant d’une destruction mais construisant à son tour un modèle de perception des espaces possibles.
Ce que montrent les tableaux de Nouzha Bennani, c’est le principe même d’entropie, ce qui se passe lorsqu’un premier état, l’ordre de l’art arabo-musulman ou celui qu’expriment les tapis de Rabat, par exemple, engendrent un autre état, celui des Boucharouites, pour prendre un autre exemple. Il y a une tendance vers un désordre qui va croissant dans cet espace où les lieux qui le composent n’ont plus de différenciation. Sylvie Coëllier, faisant référence au livre d’Anton Ehrenzweig, L’Ordre caché de l’art, se saisit du concept de « dédifférenciation » pour qualifier ce type d’espace où plus rien n’apparaît dans sa singularité. Ce qui apparaît est un espace chaotique qui ne permet aucun classement possible de ses éléments. Toutes les données présentes apparaissent simultanément avec un projet très clair, faire disparaître les pentagones, les losanges, les trapèzes, les ovales ou les ellipses, etc. Dans l’espace nouveau devenu un amalgame de spirales, l’ancienne pensée rationalisante ou analytique n’est plus possible. On entre dans d’autres espaces, peut-être poétiques, d’où pourraient surgir par la suite d’autres formes qui correspondraient à la production de maturité de l’artiste, à la naissance de son style. Sylvie Coëllier rappelle que pour Gaston Bachelard, la spirale était la métaphore du processus créateur qui « touche les profondeurs avant d’émouvoir la surface » entre dispersion et recentrement.
Il n’est donc nullement nécessaire de se contenter de chercher de multiples références dans le marché mondialisé. Beaucoup d’artistes ont cherché à déconstruire des espaces trop rationalisés pour passer par des espaces transitionnels complexes avant de créer des nouveautés. Mais l’on pourrait même dire que le thème que souhaite traiter Nouzha Bennani peut également se comprendre dans un contexte seulement marocain. De très nombreux artistes marocains, mais c’est aussi présent dans le reste du monde musulman, attaquent dans leurs œuvres l’art arabo-musulman, beaucoup trop propre, trop régulier, trop dévorateur en temps pour être produit également, dont le coût économique s’élève en fonction de la disparition des artisans. Mais là n’est pas le problème. Cette forme d’art est assimilée à « la tradition », ce qui empêcherait de créer autrement en explorant d’autres voies. Aussi beaucoup d’artistes marocains ont compris depuis longtemps qu’il faut célébrer en paroles « la tradition » afin de mieux la subvertir par des actes, ce qui est vrai aussi pour les architectes qui mirent en exergue la construction des casbahs sur sud du Maroc afin de la contourner totalement lorsqu’ils durent construire des hôtels dans ces régions.
Cette lecture se rapproche de celle qu’a fait dans un article en langue arabe Hassan Laghdache et qu’on peut résumer ainsi : « Nouzha Bennani fait partie de ces artistes plasticiennes qui croient en la valeur cathartique de l’art comme principe de transformation sociale. Elle a effectué un détour par l’artisanat artistique en essayant d’adopter un style hybride entre abstraction géométrique variée et semi-figuration. Sa prédilection pour les formes tubulaires ou spiraloïdes chromatisées émane probablement de sa formation en tant que mathématicienne ou peut être de cette difficulté d’ajuster l’idéal de son moi dans son rapport avec les soubresauts de la société. C’est tout un processus de singularisation, situé toujours en perspective parce qu’ancré dans sa propre existence. C’est cette dialectique de l’ajustement dans l’œuvre de Nouzha Bennani entre le moi et la tradition qui singularise son entreprise de créatrice. »
Conclusion
Nouzha Bennani s’inscrit dans ce débat national qui dénonce des formes de schizophrénie. Elle déclare très souvent, en faisant référence à Friedrich Nietzsche qu’« au-dessus de la réalité dans laquelle nous vivons, où notre être se meut, une autre réalité, fondamentalement différente, se cache. » Elle donne une interprétation contemporaine de ces espaces couverts de formes à n’en plus finir, célébrant jadis l’ordre que Dieu avait pu mettre dans les espaces de sa création. On peut alors hésiter devant plusieurs lectures : est-ce que le désordre a toujours été présent quoiqu’invisible ? Ou est-ce que l’ordre de jadis est devenu un désordre, ce qui définirait la modernité ? Il est cependant bien clair que de telles lectures supposent une opposition binaire entre tradition et modernité alors que toutes les traditions, sans exception, sont modernes et que seule la modernité est une réalité traditionnelle.
Mais si on comprend ainsi l’œuvre de l’artiste, il devient évident que ce qui était perçu comme maladresse dans la façon de peindre est, en réalité, un choix judicieux. Il est même de plus cohérent avec le message que l’on peut être tenté de faire passer. Ce n’est pas le style qui peut être jugé comme mal maîtrisé puisque c’est l’état même de la société de référence et de ses arts qui sont ainsi représentés, à moins que le jugement ne porte que sur les jugements émis sur ces formes anciennes d’art classées aujourd’hui dans la catégorie de l’artisanat, à la fois survalorisées dans le discours et dévalorisées dans les faits. C’est tout le regard sur Nouzha Bennani qui change dès lors qu’elle est perçue dans son contexte culturel.
Il est cependant certain que ce genre de questionnement politique ne fait l’objet d’aucun discours, ni chez l’artiste, ni chez ceux qui commentent ses œuvres, car il s’agit aussi de traiter de questions beaucoup plus intimes, entre musique et parturition, dont il n’est pas possible de parler publiquement. Mais une chose est sûre quand on observe, sur une vingtaine d’années, l‘évolution des œuvres de Nouzha Bennani et qu’on se demande ce qu’elle recherche pour elle-même dans sa production, la référence à Marcel Duchamp s’impose : « Je crois que l'art est la seule forme d'activité par laquelle l'homme en tant que tel se manifeste comme véritable individu. »
On ne pourrait s’arrêter à ces remarques sur l’espace si on omet de dire qu’il y a eu deux évolutions simultanées ces dernières années. L’une évolue vers l’art occidental qui pose, pour des raisons de rapidité de la perception obéissant aux lois de la Gestalttheorie, la séparation entre la forme, placée au centre, et le fond. L’autre évolution est celle qui abandonne l’art citadin marocain pour aller vers la division tripartite des tapis de l’artisanat marocain caractérisés par une dissymétrie dans la symétrie ou plutôt par un équilibre dans le déséquilibre.
C’est le cas dans les œuvres suivantes qui montrent la tension entre deux structurations possibles de l’espace, en fonction de l’opposition figure centrale et fond englobant d’une part et organisation tripartite d’un espace qui est caractéristique des esthétiques rurales marocaines :
Nouzha Bennani
Acrylique, papier marouflé sur toile 37x37 cm 2016
Nouzha bennani
Diptyque, Acrylique sur toile, 105x150 cm 2022
2ème partie de la lecture du critique d'art Jean- François Clément
Une proposition de lecture de l’œuvre
On peut donc dire, en considérant ces informations que nous donnent les œuvres au cours de ces dix dernières années, c’est l’espace qui a changé. La taille des œuvres s’est progressivement accrue. Mais surtout, la règle qui a jadis prévalu, occuper tout l’espace sans laisser respirer les formes présentes a été assez souvent abandonnée pour créer une tension entre les formes placées au centre, la figure et le fond traité de manière plus sobre et avec assez peu de couleurs. Parfois même on voit apparaître une fenêtre dans la fenêtre du tableau comme cela peut exister chez Ghany.
Autre changement récent, l’influence de la technique de la combine painting depuis quelques années. Certes, ce que produit Nouzha Bennani, ce n’est pas du Robert Rauschenberg puisque ses inclusions sont à la limite du visible. Il faut s’approcher de la toile pour voir ce que l’artiste inclut dans sa peinture. Pour commencer, il y a des fils d’or, qui sont, assez certainement, une métonymie de la figure maternelle, au moins par le souvenir de ce que l’on appelle « Zwaq Lamaalem » Broderie des maîtrse artisans, ces formes de broderies étant posées sur des caftans, des chaussures, des ceintures de mariée ou sur des habits d’apparat avec des motifs géométriques, parfois la figure du paon. Le fil solitaire, le sqalli d’aujourd’hui sans lien avec le fil d’or de 21 carats d’autrefois, est un des ingrédients du brocart auquel on associait le nom des Ben Cherif, jadis celui de femmes juives de la ville.
Enfin, les œuvres les plus récentes s’emparent de l’écriture arabe, parfois sous forme de mots minuscules, parfois sous forme de phrases ou de textes immédiatement perceptibles. Il ne s’agit pas de calligraphie, mais seulement d’écriture cursive: « un mariage heureux entre la peinture et la calligraphie. » Les textes en arabe sont aussi discrets que les fils d’or et pourtant ils sont bel et bien là. Sans prendre le tableau en otage.
Voici un exemple de ces changements récents avec un fil posé sur la partie droite du tableau :
Autre évolution, plus ou moins discrète celle-là. L’artiste découpe des morceaux de journaux des pays qu’elle visite. Elle les maroufle sur la toile avant de peindre pardessus. Il y a alors des hommes aux villes dans lesquelles elle a résidé momentanément.
Ce thème réapparaîtra en février 2023 au Salon des Indépendants de Paris. Celle-ci montre une œuvre totalement abstraite qu’elle relie, de façon arbitraire pour un observateur ordinaire, à l’idée de tolérance. Elle déclare à cette occasion : « J'ai choisi cette œuvre pour exprimer la tolérance à ma manière. Comme vous le voyez, il y a le mouvement. Et le mouvement, pour moi, représente la vie. Il y a également de la lumière et de l'ombre. Je dis ainsi qu'on peut vivre ensemble. Et on peut le faire dans la joie et on peut vivre ensemble aussi dans des moments difficiles. Surtout en ces temps où il y a de la guerre, il y a de la tension dans le monde. J'exprime cela à ma manière. Et je le fais en déclarant la nécessité de la tolérance. Nous pouvons vivre ensemble.
- quelle est la part de la matière dans votre tableau ?
- en fait, j'aime la matière. La matière me suggère la présence de trois dimensions. Et cela est très important pour moi. On le constate et on le voit sur mes toiles. Pour obtenir ces effets, j'utilise de la sciure de bois. Elle est collée sur la toile. Et ensuite, je pose du tulle. On le voit en différents endroits. J'ai mis cela pour suggérer la présence de l'ombre. Je ne travaille pas toujours de la même manière. J'utilise beaucoup de collages. J'utilise des techniques mixtes. Je suis à l'aise avec ce genre de technique. Je dois ajouter que je travaille également le verre soufflé. Je n'ai pas l'occasion ici de présenter mes sculptures en verre. Mais j'ai un souffleur avec qui je travaille. J'accompagne son travail avec mes designs. Et je décore ces œuvres avec la même technique et la même manière que celle qui existe dans mes toiles. »
Puis c’est en mars 2023 que le thème est repris, toujours autour du projet des Toiles nomades au Musée NDSM FUSE d’Amsterdam aux Pays-Bas.
Dans tous ces cas, il y a à la fois une présence et une dissimulation, sous ce qui paraît être un tableau abstrait, d’informations liées au fils d’or, aux visages dévisagés et à la lettre arabe. Le tableau s’est transformé en tablette sur laquelle tout est écrit, mais de manière cryptée. On commence à avoir des œuvres plus en plus intéressantes. On soupçonne l’apparition en cours de messages codés. Ce qui amène à se demander pourquoi ils sont vécus sur le mode du secret. Qu’est-ce qui est, ou qui était, caché à la fois dans l’abstraction linéaire géométrique puis dans l’abstraction courbique ? Question de cryptanalyse sans doute dont la réponse n’intéresse que l’artiste abordant sa maturité.
Un autre changement porte sur la finalité de la peinture. Jadis, celle-ci était perçue selon des critères essentiellement esthétiques, la matière souvent rendue au moyen de sciure de bois, les couleurs et les éléments formels entassés et saturant l’espace. Derrière tout cela, l’objectif apparent était de rendre la lumière et de manifester une tension avec les ombres. Ce discours disparaît. La peinture doit désormais avoir une signification de nature politique au sens large du terme. Et alors que l’artiste a participé à des expositions antérieurement sur des thèmes liés à une telle problématique générale, mais c’était d’autres artistes qui avaient choisi les sujets à traiter, désormais, cela va être elle-même qui va choisir le thème de la tolérance. Elle prend prétexte de la décision de l'UNESCO de lancer la "Journée mondiale de la Tolérance". L’artiste voit dans cette notion un « élément indispensable à la communication des émotions et des humeurs, qui soulignent l'urgence de sensibiliser à l'importance du respect et de l'acceptation. » Il y aura un premier tableau, différent de tout ce qui a précédé au cours des dix années antérieures, il est intitulé: Tolérance.
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Nouzha Bennani
Tolérance, Acrylique, papiers journaux, broderie fils d'argent 2022
Puis ce même thème réapparaît lors de l’exposition de la galerie Kacimi de Fès en novembre 2022. L’artiste revient dans sa ville natale. Et elle y montre, toujours en lien avec le thème de la tolérance, une trentaine d’œuvres de formats différents.
1ère partie de la lecture du critique d'art Jean- François Clément
Jean-François Clément
Comme Mahi Binebine, Nouzha Bennani a quitté l’enseignement en 1999 après une assez longue carrière commencée en 1977 comme professeur de mathématique. Elle décide alors de devenir artiste peintre. La cause fut-elle l’usure du métier d’enseignant ou l’attirance pour un moyen d’expression alternatif au langage articulé afin de trouver du plaisir ou de surmonter une blessure secrète ? Aucune de ces hypothèses ne convient. L’artiste répond que le changement s’est fait à l’occasion de la visite en 1999 d’une exposition de Mohamed Bennani Moa que la future artiste put faire avec son mari. Il s’agissait de l’exposition de la galerie Manar de Casablanca. On pouvait y découvrir le langage pictural extrêmement moderne du peintre tétouanais. « C’est la matière le principal protagoniste de cette œuvre… Je ne fais qu’intervenir dans la composition : elle parle d’elle-même et sa parole prime avant la mienne » disait Mohamed Bennani lors de cet événement.
Mohamed Bennani Moa
Composition
Huile sur toile
80 x 80 cm
1997.
Mohamed Bennani Moa
Sans titre
Technique mixte sur toile
200 x 115 cm
1997.
« Ce soir-là, ma vie a changé, je suis restée figée devant ces toiles. J'ai ressenti un volcan en moi. Je n’ai pas pris de boisson ni des gâteaux. Ma seule envie était de prendre un pinceau et de commencer à peindre. En rentrant à la maison, j'ai dit à mon mari que j'avais envie d’abandonner l’enseignement des mathématiques pour la peinture. Il a cru que je plaisantais. Le lendemain, j'ai à nouveau évoqué le sujet. Cela s’est terminé par une dispute. Le troisième jour, ce fut la même chose. J'ai pleuré en lui disant que j’en avais vraiment envie. Il y eut quelque chose qui avait changé en moi. Il est vrai aussi que je comprenais son refus. Il y avait des besoins dans la famille. Nous avions trois enfants à charge. Mais mon désir fut le plus fort. Durant cette même semaine, je suis allée voir le directeur de l'établissement pour demander une retraite anticipée et l'aventure commence. Mon mari a mal réagi pendant plusieurs mois. J’ai compris que je devais gagner le défi ! »
La formation chez Jacqueline Brodskis (2000-2005)
Comme Ahmed Louardiri, Labied Miloud, Mohamed Kacimi, Lagzouli Mohammed, Fatima Hassan el Farouj, Hassan el Farouj, Rabia El Glaoui, Larbi Belcadi, Jacques Azéma et quelques autres, Nouzha Bennani s’est d’abord adressée au professeur Jacqueline Brodskis. « J'avais entendu parler de Jacqueline Brodskis qui habitait au quartier Mellah de Rabat. Je l'ai contactée et j’ai commencé mon parcours. Effectivement, Jacqueline Brodskis donnait la liberté à chacun de ses élèves de s’exprimer, et comme je maîtrisais la géométrie, j'ai commencé à utiliser mes triangles, mes rectangles, toute sorte de forme géométrique. Et involontairement, je suis retrouvée en train de faire du cubisme. Jacqueline Brodskis était très contente et m'encourageait beaucoup. Je crois que ma rencontre avec Jacqueline Brodskis est le plus beau souvenir que je garde de mon aventure. Très vite s’établirent entre nous un amour et une confiance mutuels. Elle a exigé à la maison de retraite où elle a fini sa vie qu’on lui donne un espace pour créer son atelier. J'ai continué à la voir jusqu'à sa mort. J'ai assisté et pleuré à son enterrement avec beaucoup de chagrin. Elle aimait beaucoup le Maroc et les Marocains. Elle est restée entourée de ses élèves et de ses voisins marocains du Mellah et cela, jusqu'à sa mort. Paix à son âme !
Pour financer ma peiture et contribuer aux charges de la famille, j'ai commencé à peindre sur verre et j’ai participé aux journées Portes ouvertes de quelques associations en particulier l’association ESPOD qui encourage les petites et moyennes entreprises. Grâce à celle-ci, j'ai pu participer au Forum de la jeunesse en 2001 et 2002 ainsi qu’à la foire de Lyon en 2005. » Tout était parti.
Voilà donc l’artiste à ranger dans le sous-groupe des artistes-designers comme Chmel Aksana à Rabat, Ayoub Abid, Youness Miloudi, Ahmed Chafiq Mjahdin, Siham El Amrani ou Khadija Bennani, une ancienne biologiste originaire d’Oujda passée à l’art abstrait. Mais on pourrait allonger cette liste et étudier ceux qui en font partie, occasion d’interroger les classements qui paraissent trop évidents.
« Dans l'atelier de Jacqueline, on travaillait sur papier avec des pigments mélangés à l'huile de lin. J'étais tellement assoiffée et curieuse de découvrir ce nouveau monde dans lequel je me suis retrouvée, que j'ai essayé tous les supports qui me tombaient sous la main, papier, toile, verre, bois, carton et toute technique qui me traverse l'esprit. C'était un jeu pour moi où je me sentais à l'aise, en particulier avec le verre parce que son médium est presque liquide et cela me poussait à travailler vite et de manière très spontanée. »
Nouzha Bennani et Jacqueline Brodskis qui succéda à Madame Gruner
aux ateliers de la Jeunesse et des Sports.
Dans l’atelier de Jacqueline Brodskis en 2002.
Nouzha bennani
Sans titre, huile sur papier 98 x 128 cm
2001.
Nouzha Bennan
Sans titre Huile sur papier 64 x 97 cm
2005.
Par la suite, Nouzha Bennani suivit en 2011-2012 plusieurs cours à l’École des Beaux-Arts de Paris profitant d’un long séjour dans la capitale française, ce qui la sensibilisera particulièrement à la couleur et l’amènera aussi à diversifier ses techniques. Il reste quelques traces des premières œuvres peintes par l’artiste, indépendamment des dessins. Elles seront montrées en avril 2005 lors de l’exposition collective à la Foire de Lyon.Nouzha Bennani crée son premier atelier dans un coin de sa cuisine.
2005
Au cours de cette année 2005, l’artiste a la possibilité de se rendre à Lyon pour une rencontre à la Chambre de métier et de l’artisanat. Elle peut alors montrer ses œuvres, des créations très géométriques.
Nouzha Bennani parmi des participants marocains au stand de la Chambre de métier et de l’artisanat du Rhône à la Foire de Lyon en 2005.
Nouzha bennani a su créer ses réseaux et cela est remarquable. Elle prend appui sur de nombreux universitaires surtout sollicités pour des textes accompagnant certaines expositions. Une autre forme de réseau est ce qu’on peut appeler le carnet d’adresses constitué par toutes les personnes rencontrées. Celles –ci peuvent signaler des opportunités ou inciter à avoir une curiosité dirigée. C’est ainsi que s’est organisée la participation à l’exposition collective annuelle du Carrousel du Louvre de Paris en 2014. Ce lieu crée en 1993 dispose de salles utilisées pour des salons et on retrouve régulièrement les œuvres des artistes primés par des médailles Arts, Sciences et Lettres. Ce ne fut le cas de Nouzha Bennani qui découvrit l’événement par Facebook. Voici son témoignage :
« J'ai découvert le salon Art shopping qui se déroule au Carrousel de Louvre, j'ai postulé, la réponse était favorable. Ma participation comporta 16 œuvres variées et de différents formats et quelques peintures en verre soufflé (un grand vase, 2 bouteilles cornes et quelques flacons décorés). J'ai pris avec moi des cartes de visite et quelques flyers. J'avais besoin de connaitre l'avis du public parisien et, en particulier, l'avis des professionnels ou de beaucoup de visiteurs, entre autres un professeur d'histoire de l'art qui s'est arrêtée et appelait ses amis pour qu’ils viennent voir mon travail qu'elle nommait "Calligraphie". Nous avons discuté un peu de la technique utilisée. C'était aussi l'occasion de découvrir plusieurs galeries. Mais il n’y eut pas de vente !
A la fin du salon, j'ai appelé le transporteur pour reprendre les œuvres et les ramener au Maroc. Le soir, je rentre chez mon fils qui faisait ses études supérieures à Paris. Je consulte ma boîte mail et voilà la surprise !
Plusieurs galeries m'avaient contactée pour une exposition ou un contrat. J'en ai choisi deux : la Galerie Artitude dirigée par monsieur Jean-Pierre Lorriaux pour une exposition individuelle et la Galerie "Beauté du matin calme" dirigée par une Coréenne, Madame Myeong-Hee Kim pour un contrat de deux ans renouvelable. Les deux Galeries se trouvent au village suisse dans le XVe arrondissement de Paris. C'est avec cette dernière que j'ai pu exposer en Allemagne, Belgique, Corée du Sud, Chine et les États-Unis où l'une de mes œuvres a eu le 1er prix sur 60 artistes présentés par la Galerie. Ce fut vraiment une belle expérience ! Un nouveau départ commençait. »
Mais il y a, et c’est plus important, un autre réseau organisé internationalement qui mêle des artistes et des professionnels de l’art, ce qui va de docteurs en esthétique, comme Anne-Marie Paris-Leroy, à des diplômés de facultés des lettres en arts plastiques, voire à des marchands, mais ceux-ci n’interviennent pas directement dans le domaine des arts plastiques. C’est surtout ce second réseau, en liaison avec d’autres réseaux comme la Mondial Art Academia, qui va assurer des séjours dans les pays les plus divers et en particulier, des expositions, ce qui s’ajoute aux séjours à l’étranger organisés par les autorités marocaines. Les effets de ces choix sont évidents : Nouzha Bennani a exposé aussi bien en France, Allemagne, Italie ou Espagne qu’en Turquie ou aux Émirats Arabes Unis, en Chine comme au Japon et Corée du Sud, les Pays Bas, sans oublier les États-Unis. C’est là un palmarès qui est rare au Maroc même si la présence dans des galeries commerciales marocaines est inexistante, alors que le souhait de signer un contrat avec la Matisse Art Gallery de Marrakech n’a jamais été suivi d’effet. La question des langues est aujourd’hui facilement surmontable, mais Nouzha Bennani étant trilingue, elle peut voyager dans le monde entier facilement. Telles sont les premières observations.
Chacune de ces manifestations est l’occasion d’enrichir son carnet d’adresses et de nouer de nouveaux contacts. Par exemple, la manifestation Toiles nomades d’Istanbul en janvier 2019 permet de rencontrer 97 artistes en quelques jours réunis par deux peintres turcs, Nergis Orhan Soydaner et Muhip Süeltürk. Cette exposition se déplaça ensuite comme en mai 2022 où l’on put la voir à la Olgay Art House à Ayvalık. « Les toiles nomades sont parmi les thèmes les plus importants de la communauté internationale des artistes indépendants, ceux qui partent sur les routes des oiseaux migrateurs, et qui le font pour diffuser l'art en associant le recyclage de matériaux usés et la mémoire sociale grâce à la peinture. Nous participons à tour de rôle à des activités avec de nombreux artistes turcs et étrangers, et nous attirons l'attention sur la protection de la nature au moyen de l'art. »
Tout cela s’enrichit régulièrement. C’est ainsi que se nouent des contacts dont les effets se voient ensuite peu à peu comme ce fut le cas pour Azzedine Hachimi Idrissi rencontré à l’occasion d’expositions communes et qui préfacera ensuite l’exposition Rêveries et variations lyriques de Nouzha Bennani.
En partie sous l’influence de tout ce qui a été vu à l’occasion de la vie parisienne, des expositions partagées lors de voyages dans les pays les plus divers, également d’une évolution intérieure que l’on constate sans pouvoir l’expliquer, le style des peintures de Nouzha Bennani a évolué. Les plus anciennes toiles connues montrent une abstraction de nature géométrique avec des formes droites.
Puis l’évolution se fait vers une abstraction constituée de courbes ou de formes arrondies juxtaposées ou de couloirs ondulants dans lesquels sont posées ensuite des couleurs. Cela commence par des tensions entre des formes linéaires et des cercles ou des spirales.
Article du professeur et poête Abderrahman Benhamza Mars 2012
Une abstraction synchrone
Nouzha Bennani, née à Fès et qui vit et travaille à Rabat, a participé dernièrement à la 2ème édition du Salon national des Jeunes Talents Contemporains qui s'est tenu à la cathédrale ex-sacré-cœur de Casablanca. Professeur de mathématiques aujourd'hui à la retraite, l'artiste a débuté sa carrière (peinture surtout) il y a quelque dix ans. A son actif, actuellement, plusieurs expositions collectives et individuelles, organisées à l'intérieur comme à l'extérieur du Maroc (Allemagne, Italie, Espagne). Nouzha Bennani, qui se veut polyvalente, est à la fois céramiste, artiste verrière et peintre. Entre ces trois volets créatifs, on constate une homogénéité incontestable.
Si le travail sur le verre soufflé affiche dès l’abord une tendance tant soit peu décorative (mais non décoratrice) en fait des couleurs posées dans des gammes concomitantes et assujetties à un jeu de méandres qui rappelle les courbes de la peinture de Nouzha Bennani, l'esprit plastique qui y commande n'en demeure pas moins aspectuel et agrée au regard. L'artiste reste dominée certainement par l'idée commune de l'objet à concevoir et qui lui sert de moule théorique pour ses investigations imaginaires. A voir ses vases par exemple, ces bouteilles au long col étrusque, on est en passe de parler d'un design moderne, aux lignes affinées, digne des grandes collections.
Nouzha Bennani possède un sens réel de la forme. C'est une formaliste (abstraite cela va sans dire), qui tire son iconographie plastique de sa subjectivité, une subjectivité qui s'éloigne délibérément de la nature et évite de tomber dans la reproduction.
Le cas est flagrant dans sa peinture exécutée souvent dans des formats moyens. La notion d'espace, à ce propos, compte autant que les motifs (floraux ou géométriques) à définir. Certaine idée de répétition transparaît dans ses tableaux qui, réunis ensemble, entretiennent le même dialogue de formes et de lumière. Mais, c'est là où intervient l'artiste, pour argumenter autrement de son art. La "série" de courbes, de cercles et demi-cerles qui s'enchaînent ou s'imbriquent, quand ils ne forment pas un fouillis de spirales plus ou moins marquées, implique une polychromie étudiée, avec des effets de gris dominants, une manière de mouvement récurrent et qui reste intrinsèque, afin d'abstraire des instances colorées qui donnent l'impression que cela se répète effectivement (mais le l'est pas). Instances colorées qui font office de métaphores graphiques nées d’un même geste pictural, ou qui sembleraient alors interpeller (à s'y méprendre) des figures imaginaires à la limite de l'obsession.
Sans doute Nouzha Bennani n'y doit pas tellement faire attention, emportée qu'elle est dans une gestualité orphique et fascinée par les infinies nuances qui recouvrent les bords des formes. Son abstraction péréquationnelle ne s'en homogénéise que davantage. Elle nous rappelle encore l'enseignement des grands maîtres à ce sujet, qui se résume dans le dépouillement, le choix mesuré des couleurs, dans un rapport quasi dialectique avec l'espace de latoile et la matière.
Abderrahman Benhamza
Article Ezzougari Chafik Novembre 2022
نزهة بناني، بين التجريب والسؤال
قد تختلف وتتباين الرؤى استنادا لاختيارات تحددها عين المبدع من جهة، وقد تختلف من زاوية أخرى في اختيار الوجهات والمحطات التي يمر منها كذلك، على مستوى المكان والزمان، وبما أننا أمام مشروع يمتح من كل الأمكنة والأزمنة، بمجريات أحداثها، فإن هذا المشروع الإبداعي، كان خلاصة لما أفرزته الرحلات المستمرة التي قامت بها الفنانة نزهة بناني طيلة حياتها، متنقلة بين الأمكنة باختلاف مخزوناتها الثقافية والفنية، لتعيد النظر في طرح أسئلة وجودية انطلاقا من أصول تربتها ومكان نشأتها، ولهذه الغاية، تندرج هذه التجربة ضمن إبداع الرحلات من حيث أسلوب اشتغالها واهتماماتها وكذا مرجعياتها العالمة بخبايا جنس تعبيري مرئي تتحدد أدوات الاشتغال به في العناصر المؤثثة للأيقونة الفنية بكل مواردها المشهدية التي تحقق المتعة والدهشة.
إن اشتغال الفنانة نزهة بناني، كان من زوايا مبحثية ومرجعية بعين لاقطة لكل التفاصيل المحيطة بها في جولاتها، بحس دفين مرتبط بذاكرتها وجذورها العريقة، ومفتوح على مغامرة إبداعية غنية بمعطياتها، جعلت من تجربتها مشتلا لكل التوقعات اللاإرادية المنبثقة عن قدرتها الاكتشافية لمكامن القوة الجمالية في الطبيعة والوجود بسلطة العارف بخبايا الفن وتاريخه، في محاولة خلق نوع من التوازن البصري الذي جمع بين الذاكرة والفكرة.
غالبا ما تدخل الرحلة نسق التجريب نحو اكتشاف المجهول، بينما في التجربة الرحلية للفنانة نزهة بناني، نقف على خاصيتين أساسيتين تمثلان المحور المحرك لدواليب البحث في شمولية مشروعها الفني، وهما التجريب والسؤال، أي تعدد أساليب المعالجة التقنية، مع هاجس التفكير في أسئلة موضوعاتية لاكتشاف هذا المجهول، مما شكل توازنا بصريا وذهنيا معا، جعل من المتلقي جزءا عضويا من أيقوناتها التشكيلية بطريقة غير مباشرة، كانت هي الأقوى في إثبات ووجود التحفة الفنية بكيانها وتراكمها الثقافي والمرجعي النابع من ذات المبدعة.
إذن لا يمكن الحديث عن مشروعية البحث الفني للفنانة نزهة بناني إلا من خلال معرفة سابقة لمسارها الإبداعي وتسلسله الزمكاني، لذلك أخذت من منشئها كل ما احتفظت به ذاكرتها الطفولية، فكان للحرفة اليدوية حظا وقسطا من هذا المشروع، فجعلت من الثوب الشفاف بكل أنواعه وألوانه جزءا من السند، كعملية إضافية لتحرير العين من النمطية، تأكيدا على تشبتها بتقاليد تربتها الأصلية مع إضافة بعض العناصر المكملة لتكويناتها كالخيوط بتمثلاتها البصرية والذهنية لهذه العملية الحرفية أي الطرز والخياطة، مما أضفى على تجربتها عاملا تجريبيا واستدراكيا لمناحي الاشتغال بأياد متعددة.
إن ما يؤكد على هذه المغامرة الفعلية، هو إدماج ما تبقى من رحلاتها العالمية في أعمالها من بقايا أجزاء الصحف للأقطار التي زارتها ك (الصين واليابان وأمريكا الشمالية وفرنسا وإسبانيا...)، باعتبارها علامات خطية إلى جانب الخط العربي وإفراغه من المعنى للاحتفاظ بالجانب الرمزي الذي يصب في المعنى الدلالي للجمال، مما خلق تفاعلات مادية بصرية بروح احتفالية، جعلت من لوحاتها القماشية أيقونات تصاعدية على مستوى البحث، تتوزع بين بعدين الطول/العرض، وبين البعد الثالث أي العمق، الذي أفرزته منتوجاتها الطينية، لتبرهن على امتلاكها ناصية الحرفة الفنية بتعدد أسندتها.
فأسلوب الفنانة نزهة بناني، يعتبر (حسب تقديري) أسلوبا غنائيا، يدخل ضمن اتجاه التعبيرية الجديدة ، لما يطرحه من قضايا لها علاقة باهتمامات هذه الفنانة، كقضية المرأة، التي شكلت من رأسها وجسدها انسيابا، بتكوينات دائرية داخل متاهات لانهائية تفضي للمجهول، لكي لا تؤطر عين المشاهد في خانة محددة، قصد تحفيزه (أي المتلقي)، على المشاركة في اكتمال اللوحة.
لم تقف هذه التجربة عند حد السرد في التعامل مع المعطيات التي أفرزتها من إمكانيات جمالية وأخرى ثقافية تغرف من الماضي وتصب في الحاضر، برؤية متقدمة بحثا عن حقيقة غائبة، بل تجاوزتها في اختيار ملون خاص () بطريقة احتفالية كما أشرت سالفا، تلك الاحتفالية الصاخبة من خلال التكوينات الدائرية والحلزونية، التي انبثقت من رحم تركيبات هلامية ()، لخلق فضاءات ممتدة في الزمان والمكان، بموادها ونتوءاتها الشفافة والبارزة في نفس الآن، حيث حضور الألوان بتدرجاتها الكروماتيكية، في تعاملها فيما بينها في علاقتها بمحيطها ومع الفكرة المحورية للطرح التشكيلي المنشود، فتارة تجدها ألوانا أولية (الأصفر/الأزرق/الأحمر)، وتارة أخرى يتحول السند لخليط من الألوان المتعددة بتقابلاتها بفعل النور والعتمة، وفي أحيان أخرى تذهب الفنانة نزهة بناني إلى اختزال الألوان بالاشتغال على مونوكروميات بالأسود والأبيض أو الأزرق والأبيض.
شفيق الزكاري ناقد تشكيلي
Ma participation au salon des indépendants Paris
Ravie de vous annoncer ma participation au salon des indépendants au Grand Palais Éphémère champs de Mars 75007 Paris du 14 au 19 Février 2023http://batimedianews.com/live/wp-content/uploads/2023/02/art-capital-nouzha-bennani-.mp4
vidéo prise par le journal AL AIn lors de mon exposition individuelle à la galerie Mohammed el Fassi à Rabat Maroc du 23 Octobre au 6 Novembre 2022
Article de la MAP " Exposition à la galerie Mohammed Kacimi Fès Maroc"
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AccueilInformationsAgendaStatistiquesContactAccueilFès« Tolérance », une exposition de la plasticienne Nezha BennaniFèsCulture« Tolérance », une exposition de la plasticienne Nezha Bennani18 novembre 2022 Partager
Une exposition d’arts plastiques sous le signe « Tolérance » de l’artiste Nouzha Bennani a été inaugurée, jeudi à la galerie Mohamed Kacemi à Fès.
L’exposition qui comprend une trentaine de peintures de différentes tailles, se poursuit jusqu’au 30 novembre. Elle s’inscrit dans le cadre du programme culturel de la Direction régionale du ministère de la Jeunesse, de la Culture et de la Communication.
L’exposition présente un résumé des voyages de l’artiste plasticienne dans un certain nombre de pays tels que les États-Unis d’Amérique, le Royaume-Uni, la France, le Japon et la Chine. À travers ces peintures, l’artiste a tenté de mettre en évidence les nobles valeurs de tolérance, de coexistence et du vivre-ensemble.
Dans une déclaration à la MAP et à sa chaîne d’information (M24), Nadia Lachhab, responsable de la galerie Mohamed Kacemi, a indiqué que la galerie accueille régulièrement diverses expositions d’art depuis le début de la saison culturelle.
De son côté, l’artiste Nezha Bennani a souligné la profondeur du message que porte l’exposition d’art, surtout dans les circonstances actuelles que traverse le monde entier.
Mme Bennani a ajouté que les peintures servent de moyen d’exprimer les souvenirs qu’elle a vécus au cours de ses voyages fréquents dans différents pays.
Il convient de noter que l’Organisation des Nations unies a proclamé le 16 novembre de chaque année comme Journée internationale de la tolérance, qui est commémorée par diverses activités à l’adresse de tous les établissements d’enseignement et du grand public.
vidéo lors de mon exposition individuelle à la galerie Mohammed el Fassi à Rabat Maroc sous l'égide du ministère qe la culture du 23 Octobre au 6 Novembre 2022
article2 du professeur chercheur et critique d'art Azdine Hachimi Idrissi
Le travail de l'artiste peintre Bennani Nouzha s'inscrit dans la démarche de l'abstraction lyrique , issue de l'expression libre des émotions, des sentiments et parfois des rêves de l'artiste. Ses oeuvres laissent voir une expression "quasi gestuelle" où le mouvement de la main libéré génère massivement des formes ondulatoires, circulaires, sinueuses, spiraliformes. L'artiste intègre également des éléments de calligraphie...ainsi que des traces stylisées de silhouettes ou de visages. La notion de musicalité a été souvent associé à son travail en raison du dynamisme généré par ces formes courbes qui évoquent une rythmique "farandolique".
Azdine Hachimi Idrissi
Professeur chercheur, critique d'art Juillet 2022
Article du professeur chercheur Azdine Hachimi Idrissi
L 'originalité et la singularité du style de l 'artiste plasticienne Nouzha Bennani ont été relevées par de nombreuses lectures. Certaines également évoqué la difficulté à "décoder ou déchiffrer son travail "!Il nous semble que les notions de "décodage "et de " déchiffrage " ne soient pas toujours pertinentes dans le domaine artistique.
Dans un champ de créativité qui s adresse, en premier lieu à la" vision "...au" regard "...aux" yeux "...des formules comme "c'est agréable à voir !" "C'est harmonieux !"... peuvent largement témoigner que l artiste a rempli sa mission...ici en l occurrence Nouzha Bennani.
Mais si l analyse des oeuvres identifie des éléments d'un autre type- relevant de la réflexion discursive- elle apportera une "valeur ajoutée " par rapport à l 'objectif esthétique initial recherché par l 'artiste. Sachant aussi qu'il est souhaitable qu un discours accompagne tout travail de création artistique...même si ce n'est pas forcément nécessaire !
Le travail de Nouzha Bennani peut s'inscrire dans la démarche de "l'abstraction lyrique " ou le "lyrisme abstrait ". Cette approche picturale- qui ne cherche pas à copier la réalité comme dans la figuration- est issue de l 'expression libre des émotions, des sentiments et des ressentis de l artiste, parfois de ses rêves. Une intériorité sublimée par l'art ...comme dans toute expérience artistique sincère et authentique.
Son travail laisse voir une écriture,une expression "quasi gestuelle "... où le mouvement de la main libérée génère massivement des formes ondulatoires, rondes courbes, circulaires, sinueuses, spiraliformes,....Et aussi des entrelacs ou parfois des formes suggérant des circonvolutions cérébrales...Nouzha Bennani intègre aussi dans plusieurs de ses compositions, de subtils éléments de calligraphie...mais la lettre prise dans sa dimension esthétique. Elle invite aussi dans ses toiles...d'une manière stylisée, plus suggérée qu affirmée...des traces de silhouettes, des visages ou des figurines. Ses compositions- en technique mixte jouant souvent sur la peinture acrylique et parfois l' encre - reflètent des choix chromatiques maîtrisés. Sa palette accorde une place importante à la couleur rouge...mais contrastée toujours par des tonalités noires. Elle déploie une triangulation chromatique de base "rouge- noir- blanc " générant éclat et luminosité des entrelacs...et ensuite viennent toutes les nuances du vert et du bleu. Ses oeuvres irradient une chaleur chromatique incontestable.
La notion de musicalité et d harmonie a été aussi associée à ses oeuvres non seulement en raison de la gestion des couleurs mais aussi en raison de ce dynamisme des formes courbes laissant percevoir un mouvement ou une rythmique "farandolique ".
Nouzha Bennani déploie également différents types de matières sur ses toiles qui leur confèrent d' intéressantes textures. Collage du papier, du carton ondulé, parfois des fils de broderie...Certaines oeuvres laissent voir de subtils collage de papier journal venant des pays que l artiste a visités. Elle a aussi un riche parcours international et ces brides de journaux reflètent une sorte de capture esthétisée du temps et du souvenir.
La matière présente dans ses oeuvres n 'est pas fortuite.
Quand Nouzha Bennani parle de son art, elle laisse voir un enthousiasme lié à une grande énergie dans la recherche. Elle est toujours dans l 'exploration et la prospection esthétique. Elle ne veut pas se laisser confiner dans une activité routinière et de confort.
Son talent qui a déjà produit de remarquables oeuvres est appelé à donner encore plus sa mesure dans le champ de l abstraction lyrique. C'est aussi le champ des rêves, de l expression libre et non formatée d'un imaginaire qui cherche à produire et partager des oeuvres enchanteresses.
Azdine Hachimi Idrissi professeur, artiste chercheur
12 Novembre 2019
Article de Lahcen Amargui Professeur chercheur Aout 2015
Les œuvres de l'artiste peintre Nouzha Bennani enchantent les capitales mondiales
Après Paris (Carrousel du Louvre mai 2014, Galerie Artitude Novembre 2014, Galerie Beauté du Matin Calme Mai 2015), Pékin (Galerie Ueon Art Space, mars 2015), Séoul (City Hall Juin 2015) et d'autres villes européennes, sa décoration par l'Académie Arts, Sciences et Lettres de Paris (médaille de Bronze Juin 2015), les œuvres de Nouzha Bennani débarquent à NEW YORK à la galerie Space in Arts (Août 2015) dans le prestigieux quartier de Chelsea, considéré comme la Mecque de l'Art à Manhattan.
Cette exposition initiée par la galerie parisienne « Beauté du matin calme », a eu un grand succès auprès du public new- yorkais qui a beaucoup apprécié les œuvres exposées. Les œuvres de BENNANI Nouzha , en particulier, ont retenu l'attention de ce public averti. En effet, ses œuvres sont originales par sa technique, la finesse et le travail élaboré des formes et des couleurs.
La matière utilisée est variée : fil de soie, cordon, passementerie, tissu, papier, etc. Cette variété donne du relief à la peinture et lui confère une composition originale qui fait d'un tableau une forme de symphonie, complexe par ses formes, ses couleurs, sa matière et par l'agencement et l'imbrication de tous ces éléments.
Lahcen Amargui 2015
Article de Mme Madani Alaoui Khadija Professeur universitaire Critique d'Art
« Si le roman est un miroir que l'on promène le long d'un chemin, la peinture quant à elle est un chemin qui promène bien des miroirs. »
Nouzha Bennani : une peinture spécifique
Après un succès éclatant et distingué de l’exposition de ses dernières œuvres à Tokyo international Art Fair (Global Art Awards 2016) le 13 et 14 Mai" 2016. La peinture de Nouzha Bennani constitue une référence importante ; elle représente pour elle un repère aussi bien pour son état d’esprit positif que dans le processus de la création. Par sa démarche, Nouzha Bennani nous invite à re-considerer assurément les espaces et les formes artistiques : ses couleurs lumineuses présentes dans toutes ses œuvres dénotent son amour pour la peinture. Ses surfaces monochromes peintes sont prêtes à accueillir le reflet du monde par un assemblage des tons et des nuances divers émanant de son état d’esprit.
Par ailleurs, l’œuvre créatrice de Nouzha Bennani part d’une observation attentive du monde environnant et de celle des éléments qui le composent. Il s’agit de comprendre les fonctionnements avant de chercher à les peindre tout en les perfectionnant. Ainsi, la curiosité et l’intérêt poussent l’artiste à explorer l’espace : l’artiste mène ses travaux inhérents aux activités proches à l’astronomie, étudie l’optique et la lumière. L’aboutissement de ce travail se retrouve ensuite dans son amour pour l’art car elle peint dans des harmonies soutenues avec de vifs contrastes colorés, comme elle sait tirer parti des suggestives oppositions entre la matière lisse et les empâtements onctueux.
La couleur pour Nouzha Bennani constitue l’apport pictural le plus riche et le plus convaincant. Toutes ses œuvres en couleurs sont d’une grande diversité : représentation des formes, des cercles, des demi-cercles, des courbes et des mécanismes… Tout cela traduit l’intérêt esthétique de l’artiste.
Bien que Nouzha Bennani ne se définisse à aucun mouvement, ses toiles sont emplies de repères terrestres. Elle essaie de créer un univers et un style qu'elle puisse s’approprier. Ses toiles abstraites se dénomment d'ailleurs tout simplement Peinture. Elle essaie également de construire patiemment son édifice, ramassant parfois les couleurs de Cézanne ou celle des autres peintres. Nouzha Bennani fait tourner lentement le moulin de sa peinture, en ce sens que celle-ci est patience. L'espace de ses tableaux vient du dedans. Le seul espace ouvert est l'espace plastique, les couleurs convoquées sont le blanc, le noir et le rouge. Sa peinture, très élaborée, paraît aussi simple qu'une comptine ; tout est visible, presque mis à plat et pourtant, l'invisible respire là dans l'ombre de la lune. Il faut vouloir rêver pour entrer dans ce monde de Nouzha Bennani qui est une marelle de l’imaginaire : un nouveau monde, encore intact aux couleurs éclatantes et vives. Cela prouve que la peinture de notre artiste est en marche, tout en sachant où elle va.
Enfin, dynamisée par sa passion pour la création plastique et par son vaste expérience dans ce domaine, Nouzha Bennani est devenue peintre comme en témoigne la présente exposition où elle a tenu à montrer ses compatriotes avant de les quitter.
Pour conclure je dirai que la peinture de Nouzha est ouverte à toutes les pages et reste gravée dans notre mémoire.
Madani Alaoui Khadija 2016
Aticle Said Allaoui Artiste peintre
Quand nous contemplons les œuvres de l'artiste peintre Nouzha BENNANI, ce qui nous frappe, c'est la parfaite maîtrise de ses instruments particulièrement la couleur et la calligraphie. Cette dernière fait partie de son œuvre. Elle ne s'intéresse pas à elle, en tant que telle, mais elle en fait une expression picturale en brisant toutes les barrières avec audace et créativité.
Elle a sa propre vision de l'art qui confère une originalité à la construction de son œuvre. Elle combine les valeurs esthétiques et les problématiques qu'elle soulève et auxquelles elle recherche des solutions.
Dans ses tableaux, c'est le traitement des couleurs qui frappe à première vue. Il y a la présence d'une harmonie qui fait que l’œil du récepteur s'immobilise sur les couleurs avant de scruter la beauté et la profondeur de l’œuvre. Said Allaoui Octobre 2013
Article de l'artiste peintre Allauoi Said
عندما تتأمل أعمال الفنانة نزهة بناني،تدرك أنها تمتلك أدواتها بكل قدرة و اقتدار في معالجة اللون
و تغوص في أعماق الموضوع الخطي الذي يوحي لك بأن هناك عناصر أخرى تضاهي الحرف العربي في تكوينه .
يعتبر الحرف العربي في أعمال الفنانة نزهة بناني جزء لا يتجزأ من العمل، و هي لاتهتم بالحرف كخط يخضع لقواعد الحرف العربي، و إنما جعلته كتشكيل كاسرة كل الحواجز، و هذه هي الجرأة في الطرح و التي يتطلب من كل فنان أن يخوضها بكل قدرة و اقتدار٠
و الفنانة نزهة بناني لها رؤية أخرى خاصة بها و هذا أعطاها التميز عن غيرها في بناء العمل التشكيلي،حيث جمعت بين القيمة الجمالية و القضية التي تبحث عن حلول لها و ساعدها على ذلك متلاكها للأدوات ومفاتيح العمل، واضعة بعين الاعتبار أنه لا مجال للإسفاف و التفريط و المجازفة في تقديم .عمل قد لا يرتقي إلى طمحها و الاستمتاع به أولا قبل أن تمتع الآخرين ثانيا.
و في لوحاتها تناغم لوني جميل له وقع موسيقي على العين من أول وهلة، فالهارموني اللوني حاضر
بقوة، تنتقل العين عبرهذه المساحات اللونية إلى محطات يتوقف المتلقي فيها ثم ينطلق إلى أعماقاللوحة
ليعيشها بكل جمالياتها
سعيد العلاوي
4/10/2013 فنان تشكيلي السعودية