P62 – L’APOCALYPSE (2006) Malerei von Philhelm

Acrylique sur toile, châssis trilobé 267 X 190 cm.
PINACOTHEQUE / Présenter l’Apocalypse, et ce, en l’An 2006 ne sera peut-être pas évident pour certains.
En effet, ce thème leur eut certainement été plus opportun à la veille de l’an 2000.
Ce tableau est en quelque sorte un chant du cygne, puisqu’il clôt une série de 67 peintures étalées sur plus de dix ans et ayant attrait à la période moyenâgeuse et renaissance européenne. Cette œuvre est inspirée d’un manuscrit de la seule Apocalypse flamande enluminée connue, datant de 1400-1410, et présent à la Bibliothèque Nationale de France à Paris. Le sujet est emprunté à l’une des vingt trois enluminures contenues dans cette œuvre unique, il s’agit des scènes de la vie de Saint Jean avant son exil à l’île de Patmos, cinq de ces scènes peuvent être identifiées, et ce, par la chronologie du prêche, de l’eau du baptême, de la barque qui l’emmène à Rome, de l’Empereur Domitien devant la porte latine ainsi que du supplice du chaudron d’huile bouillante qui n’affectera pas le Saint. Les vingt quatre lettres de l’Alphabet de la Mort de Holbein éditées en 1538 à Lyon cohabitent dans cette Apocalypse atypique. Chaque personnage est porteur de sa lettre, en commençant en bas à gauche avec la lettre A, qui annonce le début de l’Apocalypse et en terminant en bas à droite avec la lettre Z pour la rédemption. La cathédrale avec ses vitraux, malgré son enceinte murée est déjà atteinte par le mal représenté par la couleur verte : monstre féminin volant à gauche, chasseur à droite, diable-chien agrippé à la cape du pape tiaré et la salamandre diabolique sur le mur d’enceinte. Hors de l’église, à gauche la bourgeoise, à droite la royauté, à l’extrême droite le vil peuple en colère. Le fleuve rouge de sang charrie déjà ses cadavres. Seuls étrangers à l’Apocalypse, le couple immaculé au premier plan avec l’artiste peintre, hélas déjà vérolé, immortalisant la présente scène et en retrait, une belle strasbourgeoise en questionnement ? Quand au Monogramme de l’artiste, il est partiellement visible dans la poche du monstre ailé vert !
An 2000 : En effet, la veille de millénaire a toujours été démonstrative d’avertissements apocalyptiques tels, qu’en l’An 1000, une véritable terreur avait envahi une grande partie de la population chrétienne, persuadée de la fin imminente du monde. Tout part de l’Apocalypse selon Jean, qui menace le chrétien du retour de Satan, mille ans après l’incarnation du Christ. Ce retour ne s’étant pas fait en l’An 1000, il pouvait pour certains se faire en 2000 !
Chant du cygne : expression grecque : la dernière œuvre remarquable d’un poète ou artiste.
Vingt quatre lettres : et non 26 parce que les lettres J et U n’existaient pas encore, elles étaient remplacées par les lettres I et V. Cet alphabet est aussi nommé : danse de la mort.
Hans Holbein le Jeune : ami d’Erasme et de Thomas More, il naît en 1497 à Bâle et meurt à Londres de la peste à 46 ans en 1543 : Alphabet prémonitoire, puisqu’ à cette époque, l’apparition de la peste était aussi considérée comme le début de l’Apocalypse.
Rédemption : symbolisée par l’eau pure et le lapin blanc, signe christique.
Vérolé : rassurez-vous, il ne concerne que le peintre présent sur le tableau.

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