AUTOPORTRAIT DE REMBRANDT 1659 (2024) Drawing by Patrick Singaïny

Réaliser le dessin de cet autoportrait de Rembrandt de 1659 n’est pas aussi simple qu’il n’y paraît. Car la peinture du néerlandais résulte de sa maîtrise unique de l’impasto (l’empâtement). Une technique qui permet à Rembrandt d’obtenir des effets d’illusion prodigieux, et un rendu du clair-obscur dont il avait le secret.
Bien qu’exécuté à partir d’une reproduction photographique qui convertit les effets de matières en surface plane, le travail de Rembrandt sur la lumière est tel que l’on ne peut pas s’abstraire de sa technique et de son emprise. Bien sûr, le présent dessin ne saurait être représentatif du génie de Rembrandt, mais j’ai bon espoir d’avoir quand même réussi à rendre compte de certains des détails sur lesquels le maître a insisté pour réussir son œuvre.
Cet autoportrait, comme la centaine d’autres que Rembrandt a réalisé tout au long de sa vie, interpelle par sa capacité à rendre compte du caractère créatif de sa touche et de sa maîtrise incomparable de la lumière. Ses très nombreux autoportraits peints n’étaient pas produits pour rendre compte d’une introspection comme l’autoportrait de Turin de Léonard de Vinci : ils étaient démonstratifs, comme leurs pendants en eau-forte très célèbres et pourvoyeurs de commandes, à une époque où posséder son portrait était chose très recherchée parmi ceux qui pouvaient se l’offrir. Aujourd’hui, plus personne ne pense à s’offrir son portrait tant nos selfies l’ont rendu banal. C’est paradoxalement pour cette raison que je pense que ce type de production artistique, si unique, devrait revenir en force, tôt ou tard.
Encore faut-il que de vrais dessinateurs refassent leur apparition, non des prestidigitateurs du trait et de l’estompe qui ne font que traiter des zones de façon uniforme à l’aide d’outils numériques, un peu comme les enfants colorient. Dessiner, c’est tracer d’une main sûre et inspirée, comme le faisait Rembrandt, jusqu’à atteindre le lâcher prise et la communion avec ce qui a présidé à notre présence dans l’ici et maintenant.

Un mot sur ce qui différencie mon dessin par rapport à ceux que vous trouverez sur la plateforme Artmajeur : les QR Code transformés en sceaux, tels que les peintres et calligraphes asiatiques en apposent dans leurs œuvres. Certes, ils donnent un cachet qui singularise ma production artistique, mais en les scannant, ils renvoient à des données précieuses. Tout d’abord à la vidéo hébergée sur YouTube qui vous atteste que ce dessin a bien été fait à la main et par mes soins ET qui vous donnent des indications supplémentaires sur mes partis pris.

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