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Lucien Adami

Back to list Added Aug 13, 2017

Entre abstrait et complot

Si on n’a pas le sens du complot, on a du mal à rentrer dans l’abstrait. Quand on réussit à y pénétrer, on n’en sort pas et on réalise que l’intrigue n’était pas au rdv.

On s’est déplacé pour rien, c’est la même rengaine ; c’est pour cette raison l’on doit vivre dans cette dimension. Mais la question demeure : de quelle dimension s’agit-il ? J’ai un regard sur le monde en tant que sujet et je suis sûr que nous sommes dans 3 dimensions.

Le problème c’est que sur une toile je travaille sur 2 dimensions informelles et par  falsification je  vous  fais croire à 3 dimensions, car je sais et je confesse que je suis un tricheur.

Sur une configuration plane, vous ne pouvez transcrire que 2 dimensions.

Je répète le mot dimension plusieurs fois; c’est  volontaire. Une autre façon de vous emporter dans ma manœuvre. Vous êtes sur que mon tableau est dans de la 3D et vous l’acceptez comme réel. Non seulement vous le tenez pour un espace visible, mais vous en êtes persuadé, et j’ai raison de penser que vous êtes satisfait. Mon approche des signes, des surfaces unies , des traits est homogène et immanente. Et quand je vous regarde dans cette galerie contempler mes toiles, ma réflexion est à l’intérieur de la supercherie. J’ai triché…et vous n’avez rien vu. Je vous fais croire à une proximité  intellectuelle en traitant le sujet avec 2 dimensions : hauteur, largeur ; la profondeur ne peut pas exister sur un support plat, et pourtant vous m’estimez. C’est parce que vous acceptez la réalité de ma construction chimérique que  je me réinvente  une histoire. Mon impression a ce moment la en tant que peintre est vrai. Je fais de l’abstrait et je ne suis pas un aigrefin.

Pourtant je demeure l’homme que j’ai toujours été avec mes tubes, mes médiums et autres objets ; je reste un fraudeur. JE suis un escroc sans aucun artifice et sans aucun talent. Et dans mon atelier, quand la tasse de thé tombe à terre, je vois bien qu’elle n’est pas détruite. Je reviens alors à la vie réelle, je suis soulagé brusquement, presque paisible … la seule chose de vrai dans cette confusion, c’est  que je ne casse rien.

lucien adami

 

Artmajeur

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