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La Gazette des Arts

Back to list Added Dec 25, 2013

L’œuvre d’Yvel est multiple

YVEL (né le 21 octobre 1955)

Artiste dans l'âme, Yvel commence à dessiner à l’âge de 7 ans. A 20 ans déjà, il expose dans les grandes galeries parisiennes et en Belgique. Depuis lors, la création artistique au sens large occupe une place de choix dans sa vie.

Perfectionniste, monolithique, Yvel explore le monde de la création picturale, mélangeant techniques et styles selon le ressenti et l'inspiration du moment. Il aime à expérimenter le traitement des couleurs, les techniques, les matières, tout en privilégiant le geste spontané. L'huile, l'acrylique et les techniques mixtes sont ses médiums privilégiés. C'est dans l'art surréaliste et abstrait, la figuration moderne et le symbolisme qu’il se reconnaît et se réalise le plus.

Proche du mouvement surréaliste par certains aspects de son art, ses toiles peintes à l’huile ou à l’acrylique, puissantes et énigmatiques mêlent imaginaire et souvenirs, parfois récursifs, en des compositions qui illustrent avec éclat son art des associations chimériques. Il nous donne à voir une vision unifiée de son rêve, tout en introduisant le bouleversement par rapport à la vision du réel. Ses tableaux surréalistes sont évocateurs de la vie, d’une certaine angoisse mais aussi d’espoir.

Dans la majorité de ses œuvres surréalistes, le thème de l’arbre est omniprésent. Symbole de la vie, avec ses racines qui s’enfoncent dans le sol et ses branches qui s’étirent vers le ciel, il est le trait d’union entre la terre et le ciel, entre l’Homme et le Divin, entre le visible et l’invisible. L’arbre met en relation les trois niveaux du cosmos, le monde souterrain, la surface de la terre, et l’atmosphère, le ciel, l’infini. Yvel lui donne une place de choix dans ses œuvres car il est l’allégorie de notre destin qui tient en une vie mais se ramifie en mille et une branches.

Dans ce contexte, il excelle dans ses représentations du surréel et traite ses sujets en sapant le fondement de la réalité. Il anime l’arbre d’une intense vie surnaturelle. Parfois associé à la Femme, l’arbre est là pour figurer qu’en dépit de l’adversité, de la guerre, des aléas de la destinée, c’est toujours la vie qui finit par l’emporter. Parfois, ses racines deviennent l’élément essentiel et constituent de fait le sujet principal de l’œuvre : ce sont alors des mains qui sortent de terre poussées par de fortes racines et qui se mettent à bourgeonner, ce sont des personnages sans visage qui s’enracinent au sol dans l’attente d’un renouveau, c’est aussi une chaise qui voit des racines pousser à ses pieds… Au-delà de l’impression première qui peut paraître angoissante et donner le frisson, l’artiste nous délivre un message d’espoir. L’idée est que la vie est plus forte que tout, plus forte que l’anéantissement, plus forte que la mort, et que la renaissance qui suit doit porter notre espérance en la vie.

En parallèle à sa peinture surréaliste, Yvel produit des œuvres dans la lignée de Jasper Johns et Andy Warhol. Prenant appui sur la culture populaire, il met en scène dans de remarquables compositions des personnages issus d’affiches publicitaires ou cinématographiques, mais aussi puisés dans l’œuvre de grands maîtres de la peinture ou de la sculpture, ou dans l’abondance des antiquités grecques et romaines, sans oublier ses personnages du quotidien... Ainsi, La Joconde côtoie un Pharaon égyptien et des filles aux seins nus sous le regard de la statue de la Liberté, dans la plus pure harmonie. Dans les rues de New York, la verticalité entêtante des grands immeubles est parfois rompue par une apparition de Marilyn Monroe dans le ciel, ou par une chevauchée de cow-boys tout droits sortis d’un western hollywoodien, sans que personne n’y trouve à redire. Avec Yvel, les rencontres les plus improbables deviennent totalement évidentes…

L’artiste affirme sa confiance dans la puissance des images et, grâce à lui, la figure impose sa place et joue avec l’ambigu, le mystère et la symbolique. L’aspect décalé des mises en situation qu’il nous propose est dynamisé par son sens inné de la composition et de l’espace. Il produit aussi des portraits de personnages célèbres qui deviennent parfois des éléments récurrents de ses compositions. C’est par exemple le cas de Marilyn Monroe, qu’il se plait à représenter en tant qu’élément constitutif de nombre de ses compositions, avec des mises en scènes riches et variées, mais qui apparaît également seule dans de superbes portraits auxquels Yvel donne vie dans un enchantement de couleurs. Pour lui insuffler cet arc en ciel de tonalités, il reporte sur la toile les contours et un nombre limité de détails avant de procéder par touches de couleurs, multipliant les prises de distance par rapport à la réalité. Il en est de même avec tous ses personnages qu’il soient célèbres, telles ses splendides représentations de Charly Chaplin, ou totalement inconnus.

Les compositions d’Yvel, qu’elles soient abstraites, surréalistes, figuratives ou symboliques, projettent un art remarquable de la narration. Les plans imbriqués, les superpositions d’images, la « sonorité » des couleurs qui animent les différents plans et mettent en mouvement l’ensemble, captent et retiennent le regard. Le spectateur est emporté avec délice dans un monde de vibrations, les couleurs fusent, puissantes et authentiques, et se font complices pour créer une harmonie d’ensemble.

L’œuvre d’Yvel est multiple, vivante, foisonnante. Tantôt elle nous transporte dans un monde onirique aux accents surréalistes, un monde jamais lugubre, qui parle de vie et d’éternité, d’espoir et de destinée. Tantôt elle nous emmène dans la vie plus palpable à la rencontre de personnages qu’il illumine grâce à sa prodigieuse alchimie des couleurs. Artiste accompli, il explore et invente sans cesse. Ses remises en question permanentes le poussent et l'invitent à aller aux limites de son expression artistique.

Yvel expose dans de nombreux lieux prestigieux et symboliques au niveau international. Actuellement ses œuvres sont exposées en particulier à Moscou et à Shanghai.

Artmajeur

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