Ishisu (2018) Painting by Edwige Col

Si cette oeuvre reste dans un premier temps toujours attachée à une certaine observation de la réalité, la peinture glisse légèrement vers une abstraction où le lien avec le monde réel disparaît peu à peu et où au final, la peinture n’est plus travaillée que pour elle-même. Les signes graphiques sont présents, comme pour rattacher encore à une certaine réalité figurative. Ils donnent des sortes d’indices, des indications pour évoquer l’introspection. Elle peut être philosophique dont Socrate en est le précurseur avec le plus célèbre questionnement humain : « qui suis-je » ou « suis-je réellement sûr d’exister et de penser » de Descartes où encore « qu’est-ce le bien et le mal » de Spinoza, puis Sigmund Freud, en créant la psychanalyse, a élargi le principe d’introspection. Sans oublier les correspondances dans la spiritualité asiatique et orientale, avec l'atteinte de l'état de Nirvana dans le bouddhisme :l'Éveil (bodhi)....voire ésotérique comme l’évoque le titre de la peinture « le voile d’Isis ». Ce qui n’est pas sans signifier que nous sommes notre propre guide, notre propre démon et notre propre ange quelque soit la teneur spirituel, nous devons affronter par étape notre ignorance de l'univers, puis de nous-même.
Cette oeuvre suggère un visage, un bandeaux, un principe féminin et des énergies.
Telle forme peut indiquer un œil...telle courbe peut évoquer la flexibilité ou tel surface peut suggérer un autre monde. On est dans un univers existentiel, poétique et abstrait qui s’oppose à la matière. Des espaces avec des jeux de lignes et de surfaces se mêlent aux caprices de la lumière où persistent encore des signes mystérieux qui peuvent évoquer des possibles imaginaires. Comme par exemple, le regard qui s’échappe du bandeau suggère une autre lecture de l’introspection qui pourrait bien trouver ses origines dans le monde invisible, ce qui ouvre à une lecture métaphysique de l’univers.....

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