Carol Shapiro
DEMARCHE
Démarche
« … il y a cette oscillation entre le virtuel et le réel qui fait que le monde est
dans sa potentialité déjà dans le virtuel, déjà dans le non - être" »
Basarab Nicolescu in « La vallée de l’étonnement »
Géographies des invisibles
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Objets trouvés
Peindre, traverser, témoigner, transmettre ? Mon itinéraire s’est tissé dans les traverses des rencontres et des transmissions. Au-delà des directions préétablies. Hors champ. Dans l’archéologie, la géographie étrange des mémoires en passant par musique, poésie, taille des vignes, journalisme, errances des quatre saisons…
Puis la peinture s’est imposée. Elle s’est manifestée comme une évidence. Elle a mûri dans les ateliers des invisibles entre le zen, le Judaïsme, le christianisme, la psychanalyse : la diversité des regards posés sur le monde où le sacré, finalement, rejoint la rue dans l’oubli des frontières/dogmes rassurants qu’on ose parfois dépasser dans l’acceptation de l’insécurité. Le monde se donne à voir en faisant scintiller quelques signes, comme dit le Talmud :
« Le monde n’existe pas, l’homme le fait exister en interprétant les signes qu’il lui offre »
La possibilité d’inscrire, de tracer, de découvrir surtout, ces itinéraires défrichés dans les entrelacs des transmissions…
La peinture me permet de rencontrer, de converser avec ces espaces où rien n’est accompli, où tout est fluctuant, ici et là à la fois, comme les particules du monde de la quantique ; incernables et insondables. De marcher tranquillement dans l’inquiétante étrangeté. D’en rapporter si le moment est propice, un tracé venu de l’autre côté du hasard.
Elle se dit, trouve d’elle-même son langage, où souvent se révèlent un signe, un objet trouvé : papiers, image, bribes d’instants, cahiers d’écoliers…
Plus qu’une simple anecdote, ces objets trouvés, oubliés, instant de la vie d’un inconnu, sont la base même de mon travail : inscrire l’Autre, les autres, dans une toile, dans l’entrelacs des signes apparus qui, à leur insu, les rattache à un processus de création…
Leur redonner un sens, réinventer une histoire, leur rendre juste un hommage anonyme. Comme une trace, une empreinte, un lien vers ailleurs, car tout dans la naissance d’une oeuvre, naturellement, vient de l’autre.
Géographies
Toute une partie de mon travail, sur cartes marines, est issu aussi de rencontres et objets trouvés, et a trouvé une résonance peu à peu, s’est inscrit aussi dans un long questionnement sur l’abjection du racisme et de ses pouvoirs, la genèse de la xénophobie (voir Revue Interdisciplinaire Alias).
La création surgit au carrefour du culturel et du singulier.
La rencontre avec ce support est venue signifier d’elle-même une position où le transculturel
rejoint l’intime…
Les cartes sont parfois peintes, déchirées, oblitérées, d’autres sont découpées et collées sur bois. Mais elles laissent apparaître des traces, des noms, des lieux, de...
Découvrez les œuvres d'art contemporain de Carol Shapiro, parcourez les œuvres d'art récentes et achetez en ligne. Catégories: artistes contemporains français. Domaines artistiques: Peinture. Type de compte: Artiste , membre depuis 2003 (Pays d'origine France). Achetez les dernières œuvres de Carol Shapiro sur ArtMajeur: Découvrez de superbes œuvres par l'artiste contemporain Carol Shapiro. Parcourez ses œuvres d'art, achetez des œuvres originales ou des impressions haut de gamme.
Cote artiste, Biographie, Atelier de l'artiste:
2008-2011 • 14 œuvres
Voir toutequations cartes marine collage encre huile 2007/2008 • 10 œuvres
Voir toutGéographies des invisibles-Huiles/bois -cartes marines • 22 œuvres
Voir toutLe réel a plusieurs visages. L'une des fonctions du peintre, de la peinture -peut-être l'une des plus importantes- est d'essayer d'en discerner, à travers le brouillard des évidences, des strates auparavant invisibles, ou seulement entrevues et aussitôt oubliées, au plus secret des rêves ou de la transe. Le travail de carol, à l'inverse d'une mise en ordre ou en désordre imposée aux surfaces, est un travail de géologue, une descente vers les strates profondes, au-delà des références rassurantes, toujours plus profond, au-delà des formes et couleurs arbitraires du pseudo- imaginaire, jusqu'aux gisements secrets où l'oxygène vient à manquer et ou la dure lumière de la raison fait place à la luisance des minerais enfouis.
Aussi l'approche de cette œuvre à la fois étrange et familière, lointaine et intime, n'est pas toujours aisée. Elle nécessite la mise à l'écart des repères habituels, le rejet des appuis que l'œil a accumulé et qui le protègent contre la chute vertigineuse hors des sentiers de l'intellect et de la culture. Mais puisque carol prend le risque de cet enfouissement, de cette noyade, nous devons la suivre, lui faire confiance, car les territoires limitrophes qu'elle atteint sont aussi les nôtres. Nous devons donc lui être gré de nous donner à voir ce que sera le monde, quand enfin la marée des apparences se sera retirée.
Frédéric Voilley
Mars 2001
équations - travaux à partir d'équations originales • 10 œuvres
Voir toutCes contributions de passagers du virtuel qui ont répondu à ces annonces, portent en elle-même les sens fondateurs de ces recherches : d’autres signes pour venir à la rencontre de l’Autre ; l’objectivité des signes mathématiques conversant avec les équations de l’inconscient.
Une exposition rassemblant les scientifiques qui ont participé à ces recherches est prévue pour venir éclairer par d’autres témoignages la diversité des tissages des réels.
Des langages entrecroisés, démontés, intégrés, racontés dans d’autres histoires où le réel, encore une fois vient montrer la multiplicité de ces facettes et interroger sur la frontière, de celle qui enferme à celle qui formule et crée la circulation des sens..
Merci à Olivier Ramare, Vincent Tejedor, Cyril Cubris et Amélie Viennois qui ont fourni ces équations. Une autre série est en cours.
2006 - • 10 œuvres
Voir toutReconnaissance
Biographie
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dans sa potentialité déjà dans le virtuel, déjà dans le non - être" »
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Géographies des invisibles
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Objets trouvés
Peindre, traverser, témoigner, transmettre ? Mon itinéraire s’est tissé dans les traverses des rencontres et des transmissions. Au-delà des directions préétablies. Hors champ. Dans l’archéologie, la géographie étrange des mémoires en passant par musique, poésie, taille des vignes, journalisme, errances des quatre saisons…
Puis la peinture s’est imposée. Elle s’est manifestée comme une évidence. Elle a mûri dans les ateliers des invisibles entre le zen, le Judaïsme, le christianisme, la psychanalyse : la diversité des regards posés sur le monde où le sacré, finalement, rejoint la rue dans l’oubli des frontières/dogmes rassurants qu’on ose parfois dépasser dans l’acceptation de l’insécurité. Le monde se donne à voir en faisant scintiller quelques signes, comme dit le Talmud :
« Le monde n’existe pas, l’homme le fait exister en interprétant les signes qu’il lui offre »
La possibilité d’inscrire, de tracer, de découvrir surtout, ces itinéraires défrichés dans les entrelacs des transmissions…
La peinture me permet de rencontrer, de converser avec ces espaces où rien n’est accompli, où tout est fluctuant, ici et là à la fois, comme les particules du monde de la quantique ; incernables et insondables. De marcher tranquillement dans l’inquiétante étrangeté. D’en rapporter si le moment est propice, un tracé venu de l’autre côté du hasard.
Elle se dit, trouve d’elle-même son langage, où souvent se révèlent un signe, un objet trouvé : papiers, image, bribes d’instants, cahiers d’écoliers…
Plus qu’une simple anecdote, ces objets trouvés, oubliés, instant de la vie d’un inconnu, sont la base même de mon travail : inscrire l’Autre, les autres, dans une toile, dans l’entrelacs des signes apparus qui, à leur insu, les rattache à un processus de création…
Leur redonner un sens, réinventer une histoire, leur rendre juste un hommage anonyme. Comme une trace, une empreinte, un lien vers ailleurs, car tout dans la naissance d’une oeuvre, naturellement, vient de l’autre.
Géographies
Toute une partie de mon travail, sur cartes marines, est issu aussi de rencontres et objets trouvés, et a trouvé une résonance peu à peu, s’est inscrit aussi dans un long questionnement sur l’abjection du racisme et de ses pouvoirs, la genèse de la xénophobie (voir Revue Interdisciplinaire Alias).
La création surgit au carrefour du culturel et du singulier.
La rencontre avec ce support est venue signifier d’elle-même une position où le transculturel
rejoint l’intime…
Les cartes sont parfois peintes, déchirées, oblitérées, d’autres sont découpées et collées sur bois. Mais elles laissent apparaître des traces, des noms, des lieux, de...
-
Nationalité:
FRANCE
- Date de naissance : date inconnue
- Domaines artistiques:
- Groupes: Artistes Contemporains Français
Evénements artistiques en cours et à venir
Influences
Formation
Cote de l'artiste certifiée
Accomplissements
Activité sur ArtMajeur
Dernières Nouvelles
Toutes les dernières nouvelles de l'artiste contemporain Carol Shapiro
BEAU COMME UN SYMPTÔME - Art et Inconscient
Centre Art Contemporain - CIAC Carros 06
« BEAU COMME UN SYMPTÔME », vernissage : samedi 27 janvier à 11 heures au CIAC, Château de Carros-Village.
Installation "sur le traitement de l'image-interprétation(...)" proposée la le groupe LE QUARTEL
et sur les murs « EX-VOTOS Á L’INCONSCIENT »
Art et Inconscient
Groupe QUARTEL : Georges Sammut, Daniel Cassini, Kô Heredia-Schlienger, Sylvie Osinski + invités
Evénement organisé par France Delville
(*) France de la Salle (ou Delville), 24 Rue Jean Féraud, 06 800 CAGNES-SUR-MER,
(*) CIAC, Château de Carros, 06.510, Carros-Village
Tel/Fax, Bureau : 04 93 29 37 97, Accueil : 04 93 29 30 90,
Communiqué de presse
Caravan café
6 rue Dr Rostan
06600 Antibes
04 93 34 29 76
Avant programme
Tissages/signes croisés
Artistes et écrivains contemporains
Œuvres croisées réalisées in situ sur le site de caravancafe-des-arts
Artistes et écrivains présentés :
Teri Alves - Bernard Abril - Michael Baigneaux - Lionel Bascoulard - Daphné Bitchatch - Ben Braktia - François Catrin - Soly Cissé - Chantal Danjou - Marc Williams Debono - Deapfilam - Laurent Dinaut - Dominique Draussin - Michel Escale -Véronique Ferrandis - Serge Olivier Fokua - Alain Freixe - Marie Noelle Fontan - Frédérique Fourquet- Michel Gaudet - Fanny Georges - Camara Gueye - Aissa Green - Mireille Grizzo - Frédéric Hatert - Marc Heddebaux - Pascale Hulin - Florence Jaboulin - Jean-Pierre Joly - Michel Joyard - Dominique Landucci - Nanda Lavaquerie - Daniel Leduc - Nene Martelli - Joanna Mico - Jean Pellencin - Sandra Petrovich - Sylvie Pothier - Stéphane Reymond - Prisca Salomé - Carol Shapiro - Jurgen Schadeberg - Ghisleine Soulier - Geneviève Thélot - Monique Thibaudin - François Thomas -Yves Ughes - Martine Viala - Isabelle Viennois - Bernard Vanmalle - Frédéric Voilley -ZhengXuewu – Caroline Ziolko
Vendredi 27 Mai à partir de 18 h 30
Vernissage
Vendredi 3 Juin – 20
Traversée de Maldoror 47'30. 2004
Images et sons sur quelques fragments des "Chants de Maldoror" de Lautréamont
proposés par Daniel Cassini et Georges Sammut
Réalisation: Georges Sammut
Ce film intitulé "Traversée de Maldoror" n'est pas une tentative d'illustration, d'ailleurs impossible des Chants de Maldoror mais plutôt un libre parcours dans les pages foisonnantes de cette oeuvre devenue culte.
Poésie de l'incandescence, utilisation des fantasmes de l'inconscient, révélation du tragique de la condition humaine avec ou sans Dieu, critique lucide du langage poétique font de Lautréamont un précurseur et un point d'ancrage majeur de la révolution littéraire du xxème siècle.
Vendredi 10Juin 20 h
-Table Ronde/Rencontre avec les plasticiens poètes et écrivains participants à l’exposition - lectures :
Le lacs des signes qui abordera la notion du transculturel qui « assure une traduction d’une culture dans tout autre culture, par le défrichement du sens reliant les différentes cultures, tout en les dépassant. (*) » Cette intervention éclairera la notion de transdisciplinarité, fondatrice de la démarche de Caravan café.
Participation de : Patrick Amoyel, Pr de philosophie, psychanalyste - Richard Barbieri, journaliste Chantal Danjou, écrivain - Jacques Lavigne, plasticien - Daniel Cassini, psychanalyste, scénariste Yves Ughes , poète- Frédéric Voilley, plasticien – Caroline Ziolko, plasticienne photographe, sémiologie des arts visuels
Modérateur : Jean Pierre Joly, psychiatre, psychanalyste, plasticien.
Vendredi 17 Juin 20h
Passage à vide
Acte poétique par France Delville
Vendredi 24 Juin
Présentation des Editions de L’Amourier – Lectures
Avec la participation d’Alain Freixe, Yves Ughes…. ( à confirmer)
(*) (…) Les différentes cultures sont les différentes facettes de l’Humain. Le multiculturel permet l’interprétation d’une culture par une autre culture, l’interculturel - la fécondation d’une culture par une autre culture, tandis que le transculturel assure la traduction d’une culture dans tout autre culture, par le défrichement du sens reliant les différentes cultures, tout en les dépassant.
Basarab Nicolescu – Transdisciplinarité - Manifeste
Trois peintres, une démarche.
Isabelle Viennois procède par retraits successifs, par abandon et évidements, de manière à laisser voir, débarrassée de ses atours formels et théoriques, la trame sous-jacente, celle- là même qui est à la source de toutes les figurations possibles.
Comme à tâtons, Carol Shapiro déterre une strate ensevelie de nous-mêmes, celle où les oppositions cessent, où présence et absence se confondent, où l'être perd ses cohérences.
S'y plonger c'est retrouver l'inobjectivable fonds des choses.
La signification du travail de Frédéric Voilley se trouve au bout de la matière elle-même, et ne relève d'aucune problématique de l'illusion. Ses œuvres, improvisations autant tactiles que visuelles, veulent se soustraire aux schémas de la pensée pour participer directement au réel
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« … il y a cette oscillation entre le virtuel et le réel qui fait que le monde est
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Basarab Nicolescu in « La vallée de l’étonnement »
Géographies des invisibles
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Peindre, traverser, témoigner, transmettre ? Mon itinéraire s’est tissé dans les traverses des rencontres et des transmissions. Au-delà des directions préétablies. Hors champ. Dans l’archéologie, la géographie étrange des mémoires en passant par musique, poésie, taille des vignes, journalisme, errances des quatre saisons…
Puis la peinture s’est imposée. Elle s’est manifestée comme une évidence. Elle a mûri dans les ateliers des invisibles entre le zen, le Judaïsme, le christianisme, la psychanalyse : la diversité des regards posés sur le monde où le sacré, finalement, rejoint la rue dans l’oubli des frontières/dogmes rassurants qu’on ose parfois dépasser dans l’acceptation de l’insécurité. Le monde se donne à voir en faisant scintiller quelques signes, comme dit le Talmud :
« Le monde n’existe pas, l’homme le fait exister en interprétant les signes qu’il lui offre »
La possibilité d’inscrire, de tracer, de découvrir surtout, ces itinéraires défrichés dans les entrelacs des transmissions…
La peinture me permet de rencontrer, de converser avec ces espaces où rien n’est accompli, où tout est fluctuant, ici et là à la fois, comme les particules du monde de la quantique ; incernables et insondables. De marcher tranquillement dans l’inquiétante étrangeté. D’en rapporter si le moment est propice, un tracé venu de l’autre côté du hasard.
Elle se dit, trouve d’elle-même son langage, où souvent se révèlent un signe, un objet trouvé : papiers, image, bribes d’instants, cahiers d’écoliers…
Plus qu’une simple anecdote, ces objets trouvés, oubliés, instant de la vie d’un inconnu, sont la base même de mon travail : inscrire l’Autre, les autres, dans une toile, dans l’entrelacs des signes apparus qui, à leur insu, les rattache à un processus de création…
Leur redonner un sens, réinventer une histoire, leur rendre juste un hommage anonyme. Comme une trace, une empreinte, un lien vers ailleurs, car tout dans la naissance d’une oeuvre, naturellement, vient de l’autre.
Géographies
Toute une partie de mon travail, sur cartes marines, est issu aussi de rencontres et objets trouvés, et a trouvé une résonance peu à peu, s’est inscrit aussi dans un long questionnement sur l’abjection du racisme et de ses pouvoirs, la genèse de la xénophobie (voir Revue Interdisciplinaire Alias).
La création surgit au carrefour du culturel et du singulier.
La rencontre avec ce support est venue signifier d’elle-même une position où le transculturel
rejoint l’intime…
Les cartes sont parfois peintes, déchirées, oblitérées, d’autres sont découpées et collées sur bois. Mais elles laissent apparaître des traces, des noms, des lieux, des mesures que le geste transforme dans le dialogue incontrôlable des formes en devenir.
Dans la Vallée de l’Etonnement, du poète soufi Attar « … il fait noir et jour à la fois, il fait chaud et froid à la fois, on voit et on ne voit pas, on est, on n'est pas à la fois. Les choses existent, les choses n'existent pas »
La peinture nous offre un espace, sans garde-fous, vertigineux. Il suffit peut-être de laisser aller la parole et ses résurgences, de ne pas se prendre au sérieux, car après tout, ses turbulences se manifestent en passant, dans le grand jeu fluctuant de l’impermanence, dans l’in fini des interprétations ?
« Les oies sauvages ne cherchent pas à se mirer, l’eau ne cherche pas à refléter leur image »
koan zen

Critiques de France Delville - Frédéric Voilley, Michel Gaudet
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Carol Shapiro Mode d'Emploi
Le réel a plusieurs visages. L'une des fonctions du peintre, de la peinture -peut-être l'une des plus importantes- est d'essayer d'en discerner, à travers le brouillard des évidences, des strates auparavant invisibles, ou seulement entrevues et aussitôt oubliées, au plus secret des rêves ou de la transe. Le travail de carol, à l'inverse d'une mise en ordre ou en désordre imposée aux surfaces, est un travail de géologue, une descente vers les strates profondes, au-delà des références rassurantes, toujours plus profond, au-delà des formes et couleurs arbitraires du pseudo- imaginaire, jusqu'aux gisements secrets où l'oxygène vient à manquer et ou la dure lumière de la raison fait place à la luisance des minerais enfouis.
Aussi l'approche de cette œuvre à la fois étrange et familière, lointaine et intime, n'est pas toujours aisée. Elle nécessite la mise à l'écart des repères habituels, le rejet des appuis que l'œil a accumulé et qui le protègent contre la chute vertigineuse hors des sentiers de l'intellect et de la culture. Mais puisque carol prend le risque de cet enfouissement, de cette noyade, nous devons la suivre, lui faire confiance, car les territoires limitrophes qu'elle atteint sont aussi les nôtres. Nous devons donc lui être gré de nous donner à voir ce que sera le monde, quand enfin la marée des apparences se sera retirée.
Frédéric Voilley
critique
Mars 2001
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VESTIGES D'UN MONDE EN ACTES, EN ECRITURES…
ou OVNI après le passage du fantôme
Qu'est-ce qu'un fantôme ? Au sens étymologique : une apparition. Fantasme, c'est pareil, c'est une organisation plutôt théâtrale pour constituer sous l'œil humain les "objets" énergétiques perçus comme ceci, comme cela, selon la structure, de l'œil, de l'humeur, humeur profonde, humeur au sens où les philosophes classiques voulaient dire ce qui en nous cherche à prendre contact avec les choses, tous ces petits échanges subtils qui nous travaillent et écrivent le livre à notre place. Parfois le livre émerge, et l'artiste recueille cette peau affleurante, pour la déposer, telle une feuille d'or, sur le support matériel. Opération risquée, en équilibre et déséquilibre permanents.
Si Vinci disait que la peinture est cosa mentale, la pensée est une chute libre arrêtée en un point d'expression, d'équation. Mais il y faut d'abord cette dangereuse plongée. La vérité, dit Deleuze dans Proust et ses signes, n'est jamais le produit d'une bonne volonté préalable mais le résultat d'une violence dans la pensée.
Violence parfois douce, parfois dévastatrice. Mais violence de la rencontre. Rencontre ? Point de suture momentané entre deux mondes, surface fluide, interface, entre deux dimensions ? Irruption de l'Autre, pour danser un tour de salsa ?
La peinture de Carol a cet air de piste de danse, une fantaisie qui se livre à des figures inconnues. "Oui" à ce qui n'est pas encore mais peut survenir, la censure n'est pas invitée, les météorites connaissent l'adresse, viennent s'exploser, s'onduler, se durcir en nouveaux jouets cosmiques, laissant dans le texte leurs virgules ludiques, contrairement à ce fonctionnaire de Gogol, du Manteau, qui devient fou de ne pouvoir changer un accusatif en datif. Changer une virgule, il ne peut pas. Il ne peut ni décliner, ni incliner…
Dans la peinture de carol semble s'etre jetée avec l'espèce de non-sense à la Carroll, avec l'extravagance enfantine de l'acrobate de Blade Runer, cette éphémère personne, la Réplicante. Ephémère touché par Carol, captivé mais captivant car il donne leur respiration aux choses. Ephémère apprivoisé par Carol, calmé, dans son écho : à certains jours, je pourrais crier d'horreur… que serait-ce s'ils entendaient non l'écho mais la voix, confie Julien Green
Carol rapporte les plans de zones peu fréquentées, qu'elle fréquente elle avec naturel. Tout le monde connaît l'effet des corps mis en opposition avec la lumière, écrivait en 1790 Etienne-Louis Boullée. J'ai vu Carol organiser une rencontre entre lampe, papiers, couleurs, textures, pour interroger ce qu'on appelle la matière. Au XIème siècle le peintre chinois Song Ti posait un écran de soie sur un vieux mur décrépi pour en observer les métamorphoses au cours des heures. Vinci n'oublia pas non plus de jouir de la richesse visuelle des taches dans les murs, de la cendre, du feu, des nuages, de la boue… Dans les choses confuses, disait -il, l'esprit s'éveille à de nouvelles inventions. Ce que Klee appela retourner au chaos. Et pour citer encore l'un de ces être attentifs à des flux un peu moins immédiats, Gombrich remarque que cette façon de regarder permet une détente des contrôles, semblable à celles des rêves.
Max Ernst aussi interrogea ces zones, il en sortit une succession hallucinante d'images contradictoires… L'hallucination fait partie des révélateurs, des chambres d'échos. Qu'est-ce donc que la peinture sinon le visage momentané des choses, l'un des instants de la moire du réel. Le réel ? Une proposition à saisir, rien de plus. Et peindre ? S'engager, un instant fugitif, écouter, obéir, se retrouver dans l'après-coup de la découverte. Découvrir ce que l'on a "découvert", c'est le miracle. Il n'y a de fait que d'artifice, dit Lacan, il n'y a pas d'autres faits que ceux que le parlêtre reconnaît en les disant. Si la peinture est une émergence de "faits" qui sont la vérité du peintre, le verbe faire est un casse-tête chinois, il signifie à la fois "créer", "estimer" et "représenter". Toute une Genèse. Un fait doit être dit. "Pleut-il ?" "Oui, il pleut". On entre dans l'humain. La peinture de Carol est aujourd'hui un fait, passage fluide entre la réalisation d'une chose d'un point de vue intellectuel et moral à la réalisation d'une chose du point de vue matériel et physique. Encore deux définitions du verbe faire.
"Matériel et physique" venant marquer les impacts de l'invisible, seul monde agissant à l'origine du phénomène, c'est là que l'artiste veille, lui n'oublie pas de rester en prise. La peinture de Carol inscrit la perturbation des choses, le passage du vent dans les feuilles, les gisements de particules, les êtres nés qu'on ne peut réintégrer dans la matrice… "Matériel et physique" dans le sens du temps irréversible, qui acquiert un passeport du fait d'avoir été vu. Les peintres d'aujourd'hui sont des êtres-questions plus questionneurs que jamais, des gens du vertige. Qu'est-ce donc ici qui est nommé par le buvard décrypteur d'encre sympathique ? Caligari piégeant le PH sanguin de lémures infiltrés ? "Révélation" au sens photographique de "gêneurs" dans la belle ordonnance de la "raison" ?
France Delville
critique d'art. membre AIAC - association int. des Critiques d'art
psychanalyste
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Les messages des créateurs sont différents selon les arts. Musique, Peinture, Littérature, Théâtre sont tributaires de leurs possibilités et n'ont pas nécessairement même public. Le Théâtre et le cinéma sont particulièrement porteurs, la peinture moins. Outre le préliminaire de sa qualité, indispensable quels que soient ses thèmes, les premiers contacts laissent apparaître la différence existant entre la figuration et l'abstraction, pour utiliser les termes plus courants.
La figuration est directement accessible parce qu'intentionnelle. Qu'elle soit simplement objective illustrant un paysage ou un portrait, voire symbolique ou même surréaliste, elle parle intelligemment à notre esprit par l'information rationnelle, logique de ses images. Les couleurs, la perfection ou la déformation de ses dessins ne sont en fait que les accessoires du discours, même s'ils l'emportent qualitativement sur le message…
La peinture abstraite est ingrate. La seule comparaison autorisant son acceptation directe peut se faire avec la musique symphonique. Les couleurs, les rythmes, la matière se conçoivent comme les notes et les accords de la pure musique, sans imagination autre que celle que nous lui accordons. Voir la peinture de Carol Shapiro est donc souscrire à cette libération. Il faut se laisser convaincre, s'imprégner de ses tonalités, de ses cadences, de sa texture. Admettre qu'il s'agit d'une peinture hors normes parce qu'elle est avant tout transmission d'un besoin de peindre, éclosion de pulsions sous-jacentes, que l'artiste subit pour nous les livrer comme un chant seul, destiné à qui veut bien l'écouter, aussi sauvage qu'une mélopée instinctive et nomade.
C'est une œuvre énergétique, viscérale. Elle peut avoir ses rages et ses douceurs, allumer le feu sourd des ocres ou incendier un rouge ou encore se submerger de gammes océaniques. Elle s'élabore grâce à son élan instinctif; compose ses cheminements par l'habitude gestuelle, ses teintes en fonction d'états d'âme que le désir de créer n'analyse pas. La donne peut en sembler chaotique au premier abord, une préhension plus profonde en assimilera les forces latentes et libérées et toujours la sincérité évidente.
Michel Gaudet
Octobre 1999
Membre de l'academia italia
Sociétaire de l'association internationale des critiques d'art
Chevalier des arts et lettres
Président de l'association : Les amis du Musée Renoir

Expos Solo (Listing) et démarche
Carol shapiro est née le 17 mars 1958 à san rafael, Californie, vit et travaille à Antibes, France
1966 Le peintre tchèque René Sherk l'initie à la poésie et à la peinture
1974 Rencontre le peintre Serge Damon qui lui ouvre les portes de son atelier
1978 Violoniste dans plusieurs groupes de folk. animation d'ateliers
1988 Architecture d'intérieur
1989 Fonde la revue interdisciplinaire alias (arts, sciences, psychanalyse), travaille sur le thème de la xénophobie en collaboration avec des penseurs, écrivains, scientifiques, critiques d'arts et plasticiens. Organisation de colloques sur le thème de la xénophobie. Ont écrit dans la revue : E. Morin, Elie Wiesel, Julia Kristeva, Henri Laborit, Hassan Fodha, Michel Butor, Hubert Reeves, Chertock, etc.
1991 Partage l'atelier de Maurice Mandrile à Avignon.
Travaille avec le peintre Malek qui, comme Mandrile, contribue à ses futures orientations vers une pratique quotidienne
1992 Décide d'abandonner le journalisme pour se consacrer à la peinture
1994 Soutien de France Delville, critique d'art, qui reconnaît son travail
Vente aux enchères, organisée par Ben & nux vomica
Salle Miramar, Cannes
Parcours des arts, Bruxelles
1996 Nacye Moroz Williams diffuse son travail (collectionneurs), Los Angeles
1999 Parcours des Arts, Bruxelles
Soutien de Michel Gaudet et Jacques Lepage, critiques d'art
2000 L'exposition Les voies du secret, organisée par France Delville, initie une nouvelle période, un autre rapport à la peinture et à ses transmissions…
Galerie IEM, Antibes
2001 Bains Douches, Antibes
Lumières; Briançon
2002 Espace Raphael, Nice
Galerie Van Heaven, Vallauris
2003 Maison de la Photographie, Saint Etienne
2004 Atelier 2, Grasse
"le sens des signes" AIAP Monaco
Palais carnoles, musée des beaux arts, Menton
2005 -2006 création de l'association caravancafé soutenue par le Centre Internationel d'Etudes et
Recherchces Transdisciplinaires '(ciret)
organisation d'expos, art science psychanalyse à Antibes
Galerie Artefact, Cannes
soutien du peintre indien Sayed Raza
2007 "Beau comme un symptôme" CIAC de Carros
2008 publication dans la revue Transdisciplinaire "l'arbre" -main/r_evenements/revuearbre.php
2010 CPCT Antibes () publication dans la Lettre Mensuelle ( Ecole de la Cause freudienne)

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