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Sergio Carcereri

Back to list Added Mar 28, 2017

Sergione est le nom d’artiste de Sergio Carcereri

Un ami qui m’est cher a écrit mon épitaphe.

Il m’a beaucoup plu, je m’y suis reconnu, et le publie donc avec un peu d’avance…

 

Sergio Carcereri, Segione,

 

Un peintre n’ayant jamais magnifié son art,

Qui n’a  pourtant pas été artiste infécond,

Laissa une empreinte douce de son passage,

 

Dans un recueillement actif,

Il a passé son âge extrême,

Et ravi par la mort,

A paisiblement fermé ses yeux,

Qui avaient admiré et créé tant de beauté.

 

Sergione, de son vrai nom Sergio Carcereri, est le neveu de Bruno Carcereri. Lequel, son seul modèle de peintre et d’homme, lui a transmis le respect et l’amour de la peinture.

 

Pour moi, la parole « artiste », n’a de sens que lorsqu’elle décrit celui qui excelle dans son art. Un mot qui se mérite et qui, aujourd’hui hélas, est employé sans mesure.

C’est donc dans cette quête de l’excellence que j’ai  cherché, tout au long de ma vie, à maîtriser le métier de peintre. Je ne sais pas si j’y suis parvenu et vous laisse le soin d’en juger en parcourant ce site internet, pour lequel je remercie Artmajeur.

Né au crépuscule de la guerre en 1945 dans la romantique Vérone, je vis actuellement en Ligurie, où, voisin de la Riviera, je profite de l’azur du ciel et de la mer.

Je vous livre quelques lignes écrites à l’occasion de la dernière exposition que j’ai organisée dans ma ville, à l’Espace de l’Arsenal, en décembre 2003 :

Dans l’histoire problématique de la peinture contemporaine, il y a les peintres traditionnels que la désintégration des formes et des couleurs ne touche pas.

Comme un fleuve tranquille et majestueux ne saurait-être troublé par une pierre  qui, jetée à sa surface par un enfant, disparaitrait aussitôt laissant intact le courant des eaux qui porte vers la mer ; la leçon des vrais maîtres ne se perd jamais.

Mais gare à celui qui voudrait imposer ses banalités et s’abandonner à une mode présentée comme la seule route à suivre. Car cette route est une impasse.

Vivre pour un artiste, c’est avant tout s’opposer aux modes. Penser par soi et quelquefois contre soi.

Il vaut mieux s’abandonner à sa propre sensibilité, étant certain que là où elle conduit, il n’y aura pas de foules de bigots bariolés à attendre mais de vrais connaisseurs. D’humbles mais authentiques critiques. Ceux qui jugent avec leurs yeux en se laissant aller, parfois, à un rêve placide.

La joie des yeux, des sens, l’exaltation de l’esprit dans la vision d’une fête de couleurs discrètes et persistantes… La permanence d’une mémoire qui triomphe d’un monde dont la seule préoccupation est celle de la production de nouveautés. « Nées le matin et déjà vieilles le soir » disait le poète.

Pareilles considérations me semblent nécessaires pour comprendre le fil qui parcourt, entre pointillés, l’art des deux peintres que l’on présente ici.

Bruno et Sergio Carcereri, dit Sergione. L’oncle et le neveu.

L’un riche d’intuitions de qualités, parmi lesquelles une modestie excessive, presqu’un défaut, ne permit peut-être pas l’expression maximale de ses possibilités. L’autre, doté d’une vision plus ample, claire et distincte de la réalité, qui voit pourtant cette réalité nuire à sa veine plus intime. Une nature sereine et conciliante, parfois même ingénue lorsqu’il se laisse aller à ses inclinaisons.

Parce que si l’art de l’oncle est parcouru d’une complexe inquiétude inconsciente, dans le trait sûr d’un pinceau de solide trempe où parfois dans les plus beaux tableaux, la réalité se décompose jusqu’à la nudité, presque récusée et vigilante dans son essence ; celle du neveu recompose ce même monde à traits légers, discrets, rêveurs.

Malgré quelques traits d’apparentes ressemblances, les routes parcourues par Bruno et Sergio sont donc différentes.

Sergione est loin de l’inquiétude de Bruno. Son pinceau est léger. Ici, pas d’efforts scolastiques ou de nostalgie de vains essais. Le paysage lacustre est un havre de paix où ses personnages vivent dans une joie tranquille. La nature est toujours présente. Les visages des femmes resplendissent de poésie, où se mêle à la joie d’exister, une vague mélancolie qui saisit l’âme quand la beauté féminine se révèle étonnamment vive et toutefois éphémère. Riche d’expériences fallacieuses.

On pourrait dire que l’œuvre de Sergione est traversée d’une conscience ingénue. Celle d’appartenir à un monde qui s’interroge et qui nous interroge.

Une surprenante et profonde naïveté où les tensions, elles aussi présentes, sont résolues par un trait léger qui ouvre un espace d’une infinie liberté.

L’oncle réservé et même réticent, a été le premier maître du neveu. S’il lui a offert la vision naturelle d’une vie embrassée par l’ivresse tourmentée de l’art, il lui a aussi offert les premières armes pour se défendre de l’inquiétude tourmentée de ceux qui restent, par manque de liberté, en dehors de la création, dans le monde hélas très vaste, des amateurs à quatre sous et des peintres du dimanche.

Si le texte n’est pas signé, c’est par désir de celui qui l’a écrit. Appuyant ainsi la conviction de Sergione qu’un des remèdes contre la « marchandisation » de l’art, résiderait dans l’anonymat des œuvres. Cela donnerait, entre autres, aux critiques, l’opportunité de pratiquer plus honnêtement leur métier. Sans se prêter, ni à l’adulation des uns, ni à l’oubli dédaigneux dans lequel ils tiennent ces artistes, qu’un caractère réticent et une haute conscience de leur art, les place loin de la rumeur et de la confusion du monde.

Artmajeur

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