Claude Reitz

exploration

galerie de Mézières 16 av de l’Europe 95600 EAUBONNE

111

en 2022

Dans un premiers  temps, j’ai réalisé une dizaine de pièces de corps de femmes décapitées

qui disaient ma sidération devant la violence ordinaire.

Corps mutilés, comptage morbide, renseignement pris ce sont 111 victimes qu’il faut déplorer, rien que pour l’année 2022. ( voir la liste des prénoms ci-contre ).

Je modelai donc une vingtaine de pièces, la moitié noire  (le deuil) l’autre rouge (le sang)

sur l’échiquier de la brutalité masculine.

Une fois la terre sèche cuisson au four à 1000°,  les biscuits ( terme technique), sont ensuite émaillés par trempage et de nouveau cuisson à 965°.

Dans la mesure où le biscuit est blanc les épaisseurs d’émail  produisent ces différentes

teintes roses -orangées- rouges ( la carnation ).

Si toutes les pièces sont uniques , l’unité de la carnation nous dit leur égalité dans leur sort

tragique.

Pour rester fidèle à la réalité j’ai dû répéter l’opération 111 fois.

Il m’arrive souvent de placer mes sculptures sur un miroir . Ce choix me paraît ici pertinent.

Miroir de notre société brutale, mise en abîme d’une actualité têtue.

L’installation d’une procession de cent onze victimes dont la dernière ouvre la marche .

En dernier et en noir, ( celui qui la ferme et qui dirige ) dans une attitude réfléchie ou coupable ?

Pour moi,  l’état est impuissant et donc protège les bourreaux.