Cityscape 136x246 (2024) Drawing by Olivier Catté

Au départ il y a eu l’obsession de New York, sa verticalité, son énergie, la fascination provoquée par le survol aérien de métropoles et les clichés qu’offre Google Earth.
Ensuite la rencontre avec un matériau : le carton d’emballage dans lequel j’ai trouvé une évidence physique et métaphysique. Le carton rebut urbain, emblème de la globalisation dont il emballe les marchandises avant de retourner à la rue et finir parfois en servant de refuge à ceux qui ne s’offrent pas ces produits et dorment à même le sol à New York, Paris, Londres, Hong Kong, et ailleurs…
Pour travailler il me faut ce carton, avec son vécu, ses cicatrices, inscriptions, logos. Il est d’abord couvert de peinture plus ou mois transparente : il ne s’agit pas de le dissimuler mais de me l’approprier.
Ensuite, armé d’un cutter, je dessine, gratte, pèle et révèle les textures du support tout en y inscrivant une trame inspirée de mes obsessions urbaines et mon énergie.
Le point de vue d’en haut me permet de témoigner d’un monde en expansion, fait d’espaces interconnectés bien qu’hétérogènes, révélant d’intenses réseaux d’énergie et de communication.
Mes cartons peints présentent donc un espace dont les repères sont différents du fait du motif de la vue en dessus. Un survol qui incite, j’espère, à une déambulation méditative. Le regard du spectateur est panoramique, la vue plongeante devient métaphore du regard que l’on pose sur soi même pour se voir dans une perspective modifiée.
La peinture devient ainsi un dispositif dans lequel le spectateur est invité à entrer, s’y promener, voir en miroir ce qui lui appartient, au delà de mon intention première.

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