Marie-Jeanne Mourot

Le Monde Fabuleux de Marie-Jeanne Mourot

Écrit par Agnès M.
Vendredi, 19 Décembre 2014
En dévoilant ses toiles aux glacis obscurs et mélancoliques, cette artiste-peintre entièrement autodidacte, nous plonge dans un univers fantastique où se mêlent décors intemporels empreints de mythique, personnages étranges, objets insolites…
Depuis sa plus jeune enfance, Marie-Jeanne Mourot est attirée par le dessin. Après avoir été initiée à la gravure par une amie, elle se perfectionne aux beaux-arts d'Avignon, sous le regard avisé de Monsieur Dorote. En 2003 et 2004, au C-I-A-C France-Art du Pertuis (84), elle remporte successivement le 2ème Prix de Peinture Paysages, le 1er Prix de Peinture Art' FEMINA puis le prix « Salon des Primés ». Elle obtiendra également la palme d’or par l’Universal Art Society et, en 2007, un diplôme de participation à la Biennale Internationale de l'Art contemporain de Florence.
Ses tableaux aux huiles souvent sombres rehaussées de nuances de lumières et de couleurs harmonieuses, abondent de détails très précis dans une scène toujours très structurées et projettent le spectateur dans une atmosphère mystérieuse et feutrée. Ils révèlent surtout la main sûre et nette de l’auteur chez qui on ressent certaines influences comme Pieter Brueghel ou Jérôme Bosch.


Toute son œuvre est baignée de symboles mythiques et s’articule autour du rêve et de l’imaginaire. On y rencontre des êtres venus d’autres temps (chevaliers, prêtresses, animaux chimériques, amazones, héros masqués) et des lieux légendaires (forêts profondes et obscures, châteaux et tours ancestrales, scènes médiévales et bucoliques) … Tout est astucieusement suggéré pour laisser le spectateur s’abandonner à un monde merveilleux, remontant, avec une certaine nostalgie, aux prémices de ses plus tendres années.
Cependant, loin de s’attacher excessivement aux fééries du passé, l’artiste nous confronte à ses personnages … et nous oblige à nous interroger sur notre perception et notre conscience du monde actuel. Dans son œuvre « âpre vérité » par exemple, elle nous livre, par une multitude d’allégories, une vision contemporaine beaucoup plus réaliste : « Le clown essayant de souffler dans son pipeau, représente l'air qui se raréfie ; la femme en rouge symbolise les religions et à côté d'elle le feu, la lumière : une vulgaire flamme qui vacille et qui risque de s'éteindre. La fontaine rappelle l'eau, représentée par le cheval, qui se tarie...pas une seule goutte ! Ce ballet étrange s’inscrit autour d'un diable, Méphisto, qui tient à bout de bras l'infini mais qui est prêt à le lâcher ! Et toute cette danse macabre sous l’œil attentif des hiboux… ».

Marie-Jeanne Mourot aime à peindre également des paysages provençaux d’apparence réalistes mais dissimulant un fort caractère onirique et dans la plupart desquels elle met en scène, un peu à la manière d’une pièce de théâtre, des personnages métaphoriques.
En entrant dans le monde fantastique de ce peintre remarquable, vous pourrez qu’être transporté… reste à savoir où ?

http://mourot.guidarts.com
www.artmajeur.com/mourot

La passion du dessin de Marie-Jeanne Mourot éclate dans chacune de ses œuvres.
La couleur vient s’y rajouter, en nuances légères pour notre enchantement.
La magicienne qu’elle est nous transporte par la force de son art dans
un monde d’allégories, chargé de symboles, mythique. La nature qu’elle
représente est un temple où, de vivants piliers, jaillissent à chaque
pas les signes et les clins d’œil. On y croise Minotaures et sphinges,
chevaliers portant le haubert long et amazones armées en guerre. Les
scènes sont toujours fortement structurées et les signes minutieusement
décryptés par le biais d’un trait sûr et net. On pense parfois à un
carton de tapisserie médiévale dans la disposition des personnages et
l’harmonie de la composition.
N’allez cependant pas croire à un quelconque passéisme. Ces héros
antiques, ces figures jaillies du temps et d‘un espace qui s’étend de
l’Orient extrême aux empires précolombiens nous proposent une vision
contemporaine du monde et tendent un miroir à qui veut bien s’arrêter
sur les gestes, les attitudes, les symboles, le détail. L’enchantement
sert ici à mettre en lumière le désenchantement d’un siècle privé peu à
peu de ses repères.
Si l’affiche de son exposition suggère une scène idyllique de récolte
de fruits dans la lumière d’une Arcadie provençale, les dents de craie
qui bornent l’horizon, les pentes dénudées qui arrivent jusqu’au bord du
jardin, sont là pour rappeler que le bonheur n’est qu’une parenthèse
dans le temps.
Marie-Jeanne Mourot ne nous donne pas tant à voir qu’à méditer.
Article écrit dans MaDeco Magasine par Edouard Richemond.