L'Ambition du Bonheur (2022) Malerei von Margareth Maïnetti

MARGARETH MAÏNETTI

 Les mots ont leurs limites pour parler le désir, dire son urgence. Dès l’art pariétal quelque chose se dit en plein ou en creux. Présence de la chose concrète individuée, ou absence de son essentialité. Évocation de son manque dans tous les cas, à combler par des objets : Naissance de la Peinture.

Comme les mots, elle n’est qu’évocation du manque, mais contrairement aux mots qui ne prennent sens que de leur enchainement chronologique, l’image est instantanée.

Celle de Margareth Maïnetti est flamboyante, brutale même. Pas un style, tous les styles, pas un art maniériste, ou abstrait, ou conceptuel… Margareth Maïnetti « élève » la couleur à devenir récit du réel dans un arrêt sur image.

Notre cher Daniel Arasse aurait dit « On n’y voit rien » (Gallimard, Folio Essais, 2003), et se serait lancé dans une déconstruction de l’instantané, lui aurait donné une chronologie, sans jamais céder à la tentation de filer un sens, comme on file une toile. Il aurait inventé, comme un invente un trésor, une signification. C’est comme cela qu’il faudrait regarder une œuvre, pour accéder à la voir enfin. L’œuvre de Margareth est singulière au point d’être l’œuvre de MAÏNETTI.

Sa signification, nous la trouvons dans l’aventure mortelle de la princesse du dictionnaire Khazar (Milorad Pavić, 1984, exemplaire « féminin » édition Le Nouvel Attila). Elle nous apprend que si l’image persiste dans le miroir ne serait-ce qu’une fraction de secondes, elle ne peut que refléter le secret fin mot de notre désir, et ainsi le saturer et nous anéantir.
 Heureusement, il n’y a pas de mot de la fin, ni affiné d’ailleurs. Il n’y a que des mots feints.

À l’aide de jus superposés le grand Léonard faisait « monter » une image. C’est aussi le destin de la superposition des images sur une pellicule argentique mal enroulée, cacophonie ou harmonie, réel ou trucages d’un Vinci, d’un Dali, d’un Seurat, d’un Méliès… Mais l’art de notre époque a définitivement distingué le beau comme digne d’être artistique, de la création artistique, donnant au « cacos » ses lettres de noblesse.

Maïnetti joue de la cacophonie et de l’harmonie, peut-être « cacoharmonie » même quelquefois. Regardez, vous allez finir par voir.

Texte de Patrick FINO

• Nationalität: FRANKREICH
• Geburtsdatum : 1980
• Künstlerische Domänen: Vertreten durch eine Galerie,
• Gruppen: Zeitgenössische Französische Künstler Künstler präsentiert von einer Galerie