Je ris de me voir si belle (2024) Printmaking by Lionel Morateur

Edition originale limitée à 30 exemplaires numérotés et signés. Estampe numérique sur Arches 640g - grain satiné, format 56x76, blanc tournant, papier bord frangé . Marge blanche tournante de 4cm . Neuf / jamais encadré

Au sein d'une chambre obscure, sise au cœur d'un monde où les ténèbres et le surnaturel dansent une valse macabre, se dresse une créature mystérieuse. Un céphalopode aux tentacules innombrables, chacun se mouvant avec une grâce sinistre, emplissant l'air d'une aura de mystère. Il est là, assis devant un miroir ancien, profondément fissuré, exhibant les signes des âges révolus.

À la lumière tremblotante d'une chandelle presque éteinte, les reflets des tentacules se mêlent à l'ombre, créant un spectacle inquiétant. La créature contemple son propre reflet, ses yeux perçants et mélancoliques scrutent les secrets que ce miroir pourrait révéler. Chaque méandre de ceux-ci s’enroule avec une précision morbide autour des objets du bureau - des livres poussiéreux, des fioles contenant des potions inconnues et des instruments dont l'usage se perd dans l'oubli du temps.

Des murmures indistincts résonnent dans la pièce, des voix d'un passé oublié ou d'entités d'un autre monde. Les tentacules se tendent et se retirent, comme dirigés par une volonté propre, touchant et explorant leur environnement avec une attention méditative. Chacune des ventouses, à la fois délicate et menaçante, semble chercher quelque chose, un fragment de vérité ou une réponse longtemps cherchée.

Le miroir, symbole du passage entre les mondes, révèle peu à peu des figures dansantes dans un ballet fantomatique. Ces apparitions éthérées illustrent des récits de batailles perdues, de héros déchus, et de serments brisés. L’atmosphère est imprégnée d’une mélancolie lourde, chaque mouvement de la créature imposant un poids de tristesse et de désespoir.

Parmi les nombreux parchemins et grimoires épars, un livre se distingue par son éclat éthéré. Relié d’écailles d'une bête mythique, il semble battre d'une énergie propre. La créature tend une tentacule vers ce livre sacré, son mouvement empreint d'une intention solennelle. À la première page, un récit est inscrit en langues inconnues, des incantations et des prophéties mystiques qui racontent des destins fatidiques et des promesses d'éternité.

Avec chaque minutie et chaque geste, la créature s'enfonce toujours plus dans le labyrinthe des savoirs interdits. Le murmure des ombres s'intensifie, un chœur de lamentations et de prières chuchotées. Le temps semble se déformer autour d'elle, capturé dans une boucle de stase où le passé, le présent et le futur s’entrelacent inextricablement.

Encore et encore, elle se plie sur elle-même, des tentacules formant des arcs et des spirales étranges, traçant des glyphes dans l’air, une danse silencieuse de recherche et d’agonie. L’ombre du cosmos entier semble peser sur ses épaules molles, portant le fardeau de secrets universels et de vérités cosmologiques.

Ainsi, entre les pages du livre et dans les reflets trompeurs du miroir, l'entité perdure, prisonnière de ses propres quêtes et mystères, cherchant inlassablement ce qui pourrait répondre aux énigmes de l'existence et aux murmures des anciens dieux. En ce lieu où les âmes errent et les pensées divergent, elle demeure, une sentinelle du savoir et de la désolation, perpétuellement tournée vers l'infini.

Une estampe numérique de Lionel Morateur de la série "Dark fantasy"

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