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Jürgen Briem

Zurück zur Liste Hinzugefügt am 22.12.2017

Chers amis et très chères amies d'artmajeur et observateurs de mes photos, -

la fin de cette année 2017 s'approche à grands pas. De nouveau, et à plusieurs reprises, elle m'a montré que peu de choses dans la vie sont fiables, très souvent même pas à mi-terme, et que toute notre vie actuelle tourne tout de même sans cesse autour l'argent et l'efficacité de nos occupations quotidiennes. Ca m'a guidé la main en écrivant le petit texte suivant et que j'ai lu, pour les accueillir, devant les visiteurs de mon récent vernissage. J'avais envie d'expliquer un peu, et sur un ton in grin plus intime, ce que je cherche au tout premier plan quand je sors de la maison pour découvrir  éventuellement de nouvelles images "parlantes" et intéressantes.

Je vous remercie de tout mon coeur de votre suivi de mes photos, de vos commentaires multiples et souvent chaleureux, et vous souhaite des heureux moments de Noël et un nouvel an marqué surtout par l'espoir d'un futur meilleur et la capacité collective de l'humanité à sauver finalement notre très chère et magnifique terre du déclin.

Je vous embrasse tous et toutes, -

Jürgen Briem

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Vanitas, vanitas

Une vanité, dans l’art, est une représentation allégorique du passage du temps, de la vacuité des passions et activités humaines[1].  Bon, -Wikipedia mentionne encore (ou même surtout) une troisième catégorie, mais je n’ai pas encore envie d’en parler ni de trop réfléchir dessus …  Le sujet était prisé à l'époque baroque, p.ex. par le grand poète allemand Andreas Gryphius.

Dans l’art de l’époque, les objets représentés symbolisent les activités humaines, comme étude, argent, plaisir, richesse, puissance, mises en regard d'éléments évoquant le temps qui passe trop vite, la fragilité, la destruction, etc.  Andreas Gryphius, croyant chrétien fervent, était terriblement marqué par la Guerre de Trente Ans.

En fait, quand j’ai décidé de parler de l’éphémère concernant mes photos, je n’étais pas encore conscient du fait que le terme français ‘éphémère’ décrit exactement ça : quelque chose qui risque à chaque moment de disparaître ou dans un temps plus ou moins proche.  Dans ma langue maternelle, on parle de la ‘Vergänglichkeit’ ce qui veut dire la même chose.  Et pour le poète allemand, le correspondant à ce terme s’appelle ‘vanitas’, la vanité en Français.

Mon amour de l’éphémère date maintenant depuis bientôt 20 ans. Il a commencé quasiment par hasard sur le Ulus, la petite colline qui surplombe la ville moderne de Ankara, capitale de la pauvre Turquie qui souffre tellement aujourd’hui. Là-haut,  la peinture sur les murs des très anciennes maisons n’était jamais enlevée pour être repeinte.  Les habitants s’étaient simplement contentés de ne rien changer et mettre une nouvelle peinture dessus. Cela a donné une couche épaisse multicolore qui m’avait attiré et fasciné. De retour à Paris, je me suis mis systématiquement à la recherche d’autres motifs comparables. C’est devenu une véritable passion.  Mes rapports spontanés avec des espaces marqués et travaillés par le temps ont presque de la tendresse. Pourquoi ? Parce que pour la plus grande partie d’entre eux, pratiquement plus personne leur fait l’honneur de les voir ou regarder. Ce sont des orphelins de la vie et des activités humaines. Fait pour une raison ou un événement actuel, ils sont mis à côté ou simplement laissé à l’abandon en une sorte de proie des aléas du temps, - le vent, la pluie, le soleil, etc.

Maintenant, pour conclure mon petit speech, j’ai envie de vous parler de l’envers des termes vanitas et éphémère. Un phénomène de la vie humaine beaucoup plus important, d’une beaucoup plus grande valeur, un cadeau rare qui peut rendre oh! combien heureux. Je parle évidemment de l’amour et surtout de l’amitié. C’est pourquoi je veux remercier tout d’abord ma partenaire Charlotte qui m’a permis d’occuper autant de place dans notre petit appartement à Montmartre pour le stockage temporaire de ces photos.

 

 

 

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Artmajeur

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