Jacques Place

Reflets

Jacques Place, peintre du silence.

Sites, lieux, objets abandonnés, un ange pour tout personnage, un nu pudique. Peu de chose qui rappelle la vie humaine, pourtant omniprésente dans une oeuvre peinte ou tout apparait comme distant, comme venu d'un monde d'oûtre-rêve, comme posé là par la discrète main du destin.
Voilà quelques traits du monde figuratif de Jacques Place, un univers feutré qui vous frappe néanmoins par la justesse de ses couleurs, par la perfection de son tracé, par le charme qu'opèrent ses sujets qui produisent l'émerveillement du regard.
Entre l'activité onirique et l'insoutenable aspérité d'une réalité blessante par ses inégalités foncières, il nous décrit avec poésie et fermeté du trait la douceur de nos montagne, l'insolite qui nous attend au détour d'une promenade, le lyrisme qui se dégage d'un coin de rue ou de square apparemment abandonné.
C'est un univers quasi musical, impalpable, si proche et néanmoins si distant...
C'est la poésie d'un instant à peine vécu, d'un oubli qui se reinsinue dans son éclatante immédiateté...C'est un monde tel qu'il n'existe pas, parce que construit avec des fragments disposés tels qu'ils existent réellement.
C'est entre ce qui n'existe pas et ce qui n'existe que trop que Jacques Place égrène les notes suggérées plutôt qu'imposées de sa sonate lancinante armée de couleurs aux reflets tendres.

Miguel Bravo
09 07 01