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Georges Roques

Back to list Added Jun 10, 2004

LE CIEL ET LA TERRE

Je ne connais pas particulièrement la pensée taoïste mais j’y trouve, dans l’idée d’opposition en même temps que de complémentarité entre deux principes fondamentaux, le Yin et le yang (le masculin et le féminin, le chaud et le froid, le sec et l’humide…) formant un tout, l’univers, une bonne illustration du rapport dans mes tableaux entre le ciel et la terre, le haut et le bas.
Cette opposition est universelle. Ne dit-on pas, dans le langage courant, « avoir la tête dans les nuages » pour quelqu’un qui « n’a pas les pieds sur terre » ?
D’un côté le ciel, en perpétuelle métamorphose, insaisissable, la fluidité ; de l’autre, la terre, avec tout ce qui y repose, contraint par l’apesanteur, la matière, solide, dense, statique.
Mais entre ces deux éléments, il ne s’agit pas tant d’opposition que d’imbrication. Ces deux pôles sont indissociables, n’ayant d’autre finalité que de former un tout. C’est cette harmonie des contraires que je tente de peindre. On ne peut peindre la terre sans le ciel qui l’éclaire, l’ombre sans la lumière. Et le ciel n’est perceptible, n’existe, que parce- qu’il est borné par la terre. Aussi, même si je me sers de mon environnement immédiat (arbres, immeubles…) ce n’est pas son aspect «pittoresque » qui prévaut mais l’intemporalité et l’universalité des éléments que sont la terre et le ciel, de la lumière.


A PORTEE DE REGARD

Si je peins l’espace infini du ciel, les différents aspects qu’il emprunte, l’horizon, c’est parce qu’il ne me semble pas y avoir plus fascinant d’un point de vue pictural. En effet, quoi de plus réjouissant pour un peintre que de capter les différentes ambiances lumineuses et les combinaisons de couleurs que le ciel compose ? Quoi de plus fascinant que de rendre compte d’un élément n’empruntant que des formes transitoires, aussi impermanent que le ciel ?
Quoi qu’immatériels, « informels », les nuages, l’espace « vide » du ciel sont bel et bien de ce monde. C’est ce que rappellent les éléments les plus tangibles de mes tableaux (lumières artificielles, bâtiments….) en servant de points de repère dans l’espace, en fournissant une échelle. Issus de la plus prosaïque observation de la réalité ( je ne peins pas sur le motif ni d’après photo, je ne fais que la synthèse de ce que j’ai pu voir ), mes peintures témoignent qu’il suffit de lever les yeux pour accéder à un univers poétique, à portée de regard.

Artmajeur

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