Said Debladji
Mesdames, Messieurs, chers amis,
Ma rencontre avec Saïd DEBLADJI appartient à ces évènements fortuits qui, malgré le hasard qui les porte, s’impriment de manière forte. Je le revois ce soir d’août 2003, surgissant de nulle part, silencieux, avec son carton à dessins. L’heure n’était sûrement pas à la confrontation artistique. Et pourtant, l’humilité qui se dégageait de l’homme aiguisant ma curiosité, j’ai feuilleté dessins et aquarelles qu’il avait avec lui.
Comment vous dire la révélation que m’apportèrent ces œuvres. J’y lisais une réponse sans phrase, ni mot, aux interrogations dépressives dans lesquelles me plongeait mon séjour en Algérie. Ces encres, ces peintures, à la fois très personnelles dans leur vision et solidement référencées dans le trait, semblaient me dire qu’il est illusoire de chercher la compréhension rationnelle de l’autre et de sa culture. Elles me susurraient que l’important dans le choc culturel que je vivais en Algérie, malgré ou peut-être à cause de l’accueil si chaleureux dont nous étions l’objet ; que l’important donc était sans aucun doute de faire confiance à nos émotions ; que la rencontre était à ce prix. Il y a de l’irrationnel dans la découverte de l’autre culture. Dans cette confrontation rien ne peut jamais se confondre ou se superposer. Et seul dès lors l’art peut rendre compte de cette incommunicabilité et désamorcer par une communion émotionnelle la peur de l’autre qui nous guette.
Aussi, quelques mois après, quand Saïd m’a montré son travail en chantier, La Danse des Ombres, j’ai tout de suite pensé au théâtre, cet autre lieu d’émotions, où sur la scène se joue une partie dont le sens est ailleurs. Le premier festival de théâtre des Pays de Savoie est l’occasion de donner à La danse des Ombres toute l’importance qu’elle mérite et pour laquelle Saïd DEBLADJI a beaucoup travaillé. Je regrette cruellement son absence ce soir, Saïd est retenu en Algérie pour des motifs économiques, réalité qu’il nous faut aussi prendre en compte. Cependant par delà de la Méditerranée, il nous fait un somptueux cadeau dans la plus pure tradition de générosité du peuple algérien, puisque La danse des Ombres est, ce soir, pour la première fois, montrée à un public. Par cette primeur Saïd DEBLADJI a aussi voulu nous assurer du formidable espoir qui l’anime à travers son art. Pour vous en persuader regardez les êtres fragiles, troués, parfois transparents, qu’il met en scène dans un décor aux couleurs souvent sombres, ternes ; éclaboussé quelquefois de rouges ou éclairé de lumières diaphanes. Malgré leur faiblesse et leur évanescence dans ce qui les entoure ils restent des êtres inflexibles dans leur verticalité. A leur image, Saïd DEBLADJI est un homme debout ; un veilleur de la conscience humaine, à ce titre il mérite notre profonde amitié.
Jacques DUPRESSY,
Vendredi 05 novembre 2004
Vernissage de l’exposition.
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Artist Value, Biography, Artist's studio:
Mesk El Gh'naim 2007 • 10 artworks
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Biography
Mesdames, Messieurs, chers amis,
Ma rencontre avec Saïd DEBLADJI appartient à ces évènements fortuits qui, malgré le hasard qui les porte, s’impriment de manière forte. Je le revois ce soir d’août 2003, surgissant de nulle part, silencieux, avec son carton à dessins. L’heure n’était sûrement pas à la confrontation artistique. Et pourtant, l’humilité qui se dégageait de l’homme aiguisant ma curiosité, j’ai feuilleté dessins et aquarelles qu’il avait avec lui.
Comment vous dire la révélation que m’apportèrent ces œuvres. J’y lisais une réponse sans phrase, ni mot, aux interrogations dépressives dans lesquelles me plongeait mon séjour en Algérie. Ces encres, ces peintures, à la fois très personnelles dans leur vision et solidement référencées dans le trait, semblaient me dire qu’il est illusoire de chercher la compréhension rationnelle de l’autre et de sa culture. Elles me susurraient que l’important dans le choc culturel que je vivais en Algérie, malgré ou peut-être à cause de l’accueil si chaleureux dont nous étions l’objet ; que l’important donc était sans aucun doute de faire confiance à nos émotions ; que la rencontre était à ce prix. Il y a de l’irrationnel dans la découverte de l’autre culture. Dans cette confrontation rien ne peut jamais se confondre ou se superposer. Et seul dès lors l’art peut rendre compte de cette incommunicabilité et désamorcer par une communion émotionnelle la peur de l’autre qui nous guette.
Aussi, quelques mois après, quand Saïd m’a montré son travail en chantier, La Danse des Ombres, j’ai tout de suite pensé au théâtre, cet autre lieu d’émotions, où sur la scène se joue une partie dont le sens est ailleurs. Le premier festival de théâtre des Pays de Savoie est l’occasion de donner à La danse des Ombres toute l’importance qu’elle mérite et pour laquelle Saïd DEBLADJI a beaucoup travaillé. Je regrette cruellement son absence ce soir, Saïd est retenu en Algérie pour des motifs économiques, réalité qu’il nous faut aussi prendre en compte. Cependant par delà de la Méditerranée, il nous fait un somptueux cadeau dans la plus pure tradition de générosité du peuple algérien, puisque La danse des Ombres est, ce soir, pour la première fois, montrée à un public. Par cette primeur Saïd DEBLADJI a aussi voulu nous assurer du formidable espoir qui l’anime à travers son art. Pour vous en persuader regardez les êtres fragiles, troués, parfois transparents, qu’il met en scène dans un décor aux couleurs souvent sombres, ternes ; éclaboussé quelquefois de rouges ou éclairé de lumières diaphanes. Malgré leur faiblesse et leur évanescence dans ce qui les entoure ils restent des êtres inflexibles dans leur verticalité. A leur image, Saïd DEBLADJI est un homme debout ; un veilleur de la conscience humaine, à ce titre il mérite notre profonde amitié.
Jacques DUPRESSY,
Vendredi 05 novembre 2004
Vernissage de l’exposition.
- Nationality: ALGERIA
- Date of birth : 1971
- Artistic domains:
- Groups: Contemporary Algerian Artists
Influences
Education
Artist value certified
Achievements
Activity on Artmajeur
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Discour de M.Jacques DUPRESSY au vernissage de "La danse des Ombres "
Mesdames, Messieurs, chers amis,
Ma rencontre avec Saïd DEBLADJI appartient à ces évènements fortuits qui, malgré le hasard qui les porte, s’impriment de manière forte. Je le revois ce soir d’août 2003, surgissant de nulle part, silencieux, avec son carton à dessins. L’heure n’était sûrement pas à la confrontation artistique. Et pourtant, l’humilité qui se dégageait de l’homme aiguisant ma curiosité, j’ai feuilleté dessins et aquarelles qu’il avait avec lui.
Comment vous dire la révélation que m’apportèrent ces œuvres. J’y lisais une réponse sans phrase, ni mot, aux interrogations dépressives dans lesquelles me plongeait mon séjour en Algérie. Ces encres, ces peintures, à la fois très personnelles dans leur vision et solidement référencées dans le trait, semblaient me dire qu’il est illusoire de chercher la compréhension rationnelle de l’autre et de sa culture. Elles me susurraient que l’important dans le choc culturel que je vivais en Algérie, malgré ou peut-être à cause de l’accueil si chaleureux dont nous étions l’objet ; que l’important donc était sans aucun doute de faire confiance à nos émotions ; que la rencontre était à ce prix. Il y a de l’irrationnel dans la découverte de l’autre culture. Dans cette confrontation rien ne peut jamais se confondre ou se superposer. Et seul dès lors l’art peut rendre compte de cette incommunicabilité et désamorcer par une communion émotionnelle la peur de l’autre qui nous guette.
Aussi, quelques mois après, quand Saïd m’a montré son travail en chantier, La Danse des Ombres, j’ai tout de suite pensé au théâtre, cet autre lieu d’émotions, où sur la scène se joue une partie dont le sens est ailleurs. Le premier festival de théâtre des Pays de Savoie est l’occasion de donner à La danse des Ombres toute l’importance qu’elle mérite et pour laquelle Saïd DEBLADJI a beaucoup travaillé. Je regrette cruellement son absence ce soir, Saïd est retenu en Algérie pour des motifs économiques, réalité qu’il nous faut aussi prendre en compte. Cependant par delà de la Méditerranée, il nous fait un somptueux cadeau dans la plus pure tradition de générosité du peuple algérien, puisque La danse des Ombres est, ce soir, pour la première fois, montrée à un public. Par cette primeur Saïd DEBLADJI a aussi voulu nous assurer du formidable espoir qui l’anime à travers son art. Pour vous en persuader regardez les êtres fragiles, troués, parfois transparents, qu’il met en scène dans un décor aux couleurs souvent sombres, ternes ; éclaboussé quelquefois de rouges ou éclairé de lumières diaphanes. Malgré leur faiblesse et leur évanescence dans ce qui les entoure ils restent des êtres inflexibles dans leur verticalité. A leur image, Saïd DEBLADJI est un homme debout ; un veilleur de la conscience humaine, à ce titre il mérite notre profonde amitié.
Jacques DUPRESSY,
Vendredi 05 novembre 2004
Vernissage de l’exposition.
La Danse des Ombres
Expositions de peintures de Said DEBLADJI, peintre de Mostaganem. Cette exposition a trait au théâtre.
"Le peintre Said Debladji nous présente une revendication de l’inexprimable où toutes ces silhouettes sont faites de couleurs accentuées, sombres comme évoquant quelque part la tragédie du quotidien. Toutes ces ombres sont agglutinées les unes aux autres comme pour conjurer la solitude et la faiblesse de l’individu face au destin d’une vie ou face à l’épreuve d’un jour. Mais ils sont constamment debout et impriment dans notre regard une volonté d’être dignes. Ils soulignent le rang, le caf, si chère à notre tradition et source, non seulement de puissance, mais aussi de communion, ils renvoient à la tribu qui n’existe que dans sa pluralité et dans sa solidarité. Est-ce des soldats farouches ou une communauté d’ancêtres ? Ils sont là, debout dans nos yeux et dans notre mémoire, couleur de terre rouge-marron et rouge- sang est-ce une invitation à aller de l’avant, fort d’une solidarité ancestrale au mépris de la solitude qui menace ou est-ce un rappel d’un passé simple, sans fioritures mais si solide dans sa sérénité et si paisible dans son quotidien ? Est-ce un quotidien qui confine au mythe de l’âge d’or ou des lendemains à élaborer de toutes pièces ? Les personnages sont éternellement debout dans une œuvre, symbiose entre un passé debout et un avenir à mettre debout. La centralité des thèmes trahit les obsessions du peintre : comment peut-on être debout ? Bonne question par ces temps de confusion entre l’engagement désintéressé et le soutien courtisan, bonne question exprimée par un signe debout incarnant un art qui se veut debout dans un pays dont la verticalité, au-delà du symbole religieux et du discours creux, n’a jamais pu être battu en brèche. L’œuvre de Said Debladji est une onomatopée de l’Algérie."
Mansour Benchehida
Vernissage le vendredi 5 novembre à 19h