Ostracisme (2020) Painting by Jyb Le Peintre

L’ostracisme se définit par « le rejet hostile d’une collectivité à l’encontre de certains de ses membres ».
L’usage de l’ostracisme débuta au Vème siècle avant J.-C. à Athènes. Arme redoutablement efficace pour protéger le régime politique en place tout en éliminant ses rivaux. En Grèce antique, par décision des citoyens, le bannissement frappait pour une durée maximale de dix ans le membre de la cité dont on craignait la puissance ou l’ambition politique.
Ainsi le renouvellement des acteurs politiques s’opérait et avec lui le remodelage de l’espace civique. Rien n’était épargné pour assurer la conservation du pouvoir. Toutes les manipulations étaient envisageables, et rassurez-vous, elles se sont répandues à travers les siècles. Désormais ces pratiques profitent des avancées technologiques, affinent leur perversité, perfectionnent leur mise en scène, leur orchestration dramatique. L’homme politique cisèle son discours pour mieux réduire le pouvoir de la raison critique du citoyen, de peur que ne surgisse l’hypothétique germe d’une pensée contradictoire.
Appel permanent à la mobilisation générale, convocation de harpies, succubes, princes des ténèbres ; enthousiasme des nervis, saveurs de la police politique, génie du mal.
Ainsi anesthésié, le bon peuple peut se rassurer ; d’autant qu’en ce bas monde, les régimes politiques autoritaires abusent de ces recours quelle que soit la couleur de leur casaque.
« La meilleure forteresse des tyrans c’est l’inertie des peuples », Nicolas Machiavel.

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