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Jean-Louis Gaillard

Back to list Added Sep 3, 2013

Rosi Raneri se penche sur mes cubiques

Petits formats cubiques

 

La visibilité des idées

 

 

La nouvelle série picturale de Jean-louis Gaillard révèle des expressions artistiques singulières qui appartiennent à un langage tout à fait contemporain. Une telle production présente et explicite une évolution stylistique où s’expriment différents langages visuels.

Son regard s’applique à saisir des visions intérieures inconscientes et, en même temps,

des décors qui possèdent des fragments de réel.

Nous trouvons le foisonnement d’une palette d’émotions, de ressemblances et d’attitudes humaines. Ainsi, à l’intérieur des toiles, se déroulent de singuliers spectacles d’une réalité presque quotidienne qui se marient à l’imaginaire et à ses sensations.

 

De la même façon, s’entrecroisent des références au classicisme et à la Renaissance (en

particulier pour les proportions du corps), aux maîtres historiques du cubisme et, surtout,

à la période contemporaine. Nous trouvons des idées très évocatrices de réflexion sur la société dans laquelle nous vivons.

 

Gaillard représente une typologie d’art qui se projette vers le futur. Le tout est transmis par une ligne graphique sobre et élégante qui produit et renferme des oppositions schématiques

où prévalent des puretés formelles et des chromatismes exprimés en de fascinantes et vibrantes tonalités. Il décompose et recompose la réalité et la nature environnante, l’élabore selon sa perception intime.

 

Il y a un crescendo de lignes et de formes géométriques qui englobent les sujets auxquels elles se confrontent, génèrent des compénétrations, des échos, des rappels, en jouant dans des oppositions de facettes. A ce propos, est exemplaire l’œuvre « Martinique » où la régularité des formes s’exprime surtout par des traits aussi bien curvilignes que parfois plus durs.

Douceur et consistance cohabitent dans toutes ses œuvres et, en échangeant leurs aspects dans un même lieu, elles s’opposent pour créer ensemble de parfaites harmonies qui marquent les silhouettes et les physionomies de la figure humaine. En observant cette série de travaux de

L’artiste, nous percevons comme un crescendo musical : chaque couleur et chaque forme deviennent des notes particulières qui transportent nos impressions et notre émotivité vers de douces mélodies.

 

La construction linéaire représente le dessin, la description figurative. Composée d’un trait noir et fin (qui parfois devient plus incisif pour donner davantage de relief et de sens), elle grave de façon sinueuse en dessinant avec une extrême douceur la représentation picturale. Chaque élément ou objet décrit trouve son prolongement et sa compénétration dans l’espace environnant. Même le fond de l’œuvre gagne de la valeur, chaque chose a son importance.

Dans « Un soir d’été », les notes musicales  deviennent de pures visions comme les émotions, tout devient tangible, tout peut être représenté : même les idées. Selon Paul Klee « l’art ne reproduit pas ce qui est visible mais rend visible ce qui ne l’est pas toujours »

 

Gaillard perçoit cette technique comme une forme où manifester des idées qui trouvent leur place dans des espaces métaphysiques. Chaque œuvre devient un bijou précieux où sont enchâssées toutes les pierres de ses pensées. Ce sont des poèmes visuels, entre animé et inanimé, où sont présents des contrastes extrêmes mais reliés avec harmonie.

 

L’art figuratif cohabite ainsi avec l’abstraction grâce à des points d’union et de rencontre.

L’artiste développe un langage visuel symbolique pour célébrer l’aspect esthétique de la réalité, du milieu environnant et de la figure humaine, au moyen de tons vifs et intenses qui captent l’attention de l’observateur.

 

La couleur se matérialise et se concrétise sur des formes et sur des lignes. Le blanc est le point de départ où l’on sent le maximum de lumière et de calme. Du centre où dominent les silhouettes claires des personnes représentées, partent en effet des couleurs vives de tons chauds et froids : équivalent de la force des couleurs de l’expressionnisme. Cette augmentation de degré de la couleur donne de la profondeur perspective à toute la composition.

 

Les personnages qui animent ses œuvres sont repris dans des attitudes sociables, dans leurs habitudes quotidiennes. Les comportements humains s’unissent à l’imaginaire et deviennent prétexte à réflexion sur l’existence.

 

Rêve et réalité créent un espace créatif presque métaphysique. La toile est comme une énorme scène où se produisent des évènements où les individus sont protagonistes : mendiants, choristes, gens qui jouent et dialoguent, qui se trouvent sous un réverbère ou dans un bar.

Ce sont des épisodes racontés avec des profils et des tonalités cubistes où l’on sent continuellement une fine lumière solaire dont on aperçoit toujours les reflets et la joie de vivre, l’amour de la vie.

La lumière est rendue par la limpidité des incarnats des personnages. Ceux-ci représentent la part la plus lumineuse de l’œuvre, ils donnent du relief et dirigent le regard de l’observateur. La transparence traverse de façon tonale tous les espaces géométriques. Le thème de l’échiquier est récurrent, comme un lieu infini, un tapis de contrastes où se déroule la vie.

 

Dans « Défi du monde », l’homme se confronte, dans une attitude de défi, au monde. Il est exemplaire de pouvoir observer l’implication des sujets et leur participation au fond et au monde environnant. Une telle lecture, qui part du niveau chromatique, se répand du centre de l’œuvre vers l’extérieur en implications perspectives de tonalités toujours plus intenses. On ressent un fort sentiment d’appartenance au monde et à la nature comme partie intégrante de l’homme. Les personnages sont le présage de ce qui arrive alentour, leur identité prend vite forme. Chaque couleur est représentée et vit en parfaite osmose dans la composition.

 

Ses peintures expriment joie de vivre, mouvement, dynamisme, vie, croissance, émotions,  habitudes et comportements humains.

 

Nature et intellect se confrontent, créant une recherche purement intellectuelle. La force de son art est l’évolution, le devenir, la vie et la lumière solaire qui se transmet, réfléchie sur la peau des profils humains.

 

L’artiste présente ainsi au public les progrès des changements de son « modus operandi » et son engagement constant à conserver les caractéristiques particulières de son œuvre : couleur, vivacité, gaieté et sympathie.

C’est un projet qui ouvre de nouveaux espaces et de nouvelles formes d’expression à sa carrière artistique, en offrant à cette dernière, de nouveaux horizons.

 

Rosi Raneri, critique d’art

Artmajeur

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