Cereus hildmannianus peruvianus 3_ok (2022) Photographie par Didier Van Der Borght

Les cactus, les agaves, aloé veras et yuccas comme toutes les plantes succulentes exercent auprès de l’observateur une fascination quasi immédiate, tant par leur forme que leur capacité inédite de survie. Avec ses picset son allure parfois incongrue, le cactus n'a pas toujours connu le même succès planétaire qu'aujourd'hui. Jusqu’au 16e siècle, il n’ avait ainsi été apprivoisé que par quelques tribus et chamans des civilisations amérindiennes, lui prêtant de singulières vertus médicinales et spirituelles. Ces silhouettes énigmatiques et le mythe véhiculé par les tribus in- diennes d’Amérique du nord ont inspiré de nombreux artistes et auteurs. Sur les bords de la côte Méditéranée, leurs présences captivantes et quasi permanentes de chaque arrière pays ont éveillé mon imaginaire et ma créativité ; Il me fallait réaliser des images de ces plantes fantasmagoriques. Après quelques premières études, j’ai réalisé qu’il fallait une approche scientifique plutôt que réaliste pour révéler la poésie et le mystère de ce sujet, c’est pourquoi je me suis inspiré d’imagerie médicale et de visuels de micro photographie électronique pour le traité pictural de cette exposition. Il ne s’agit pas d’une étude scientifique, mais je me suis appliqué à répertorier et photographier toutes les variétés présentes sur la côte d'Azur. Toutes les images de cette série ont été photographiées en extérieur et exclusivement en lumière naturelle. Pour ce projet, je me suis appliqué dans le traitement des images à reproduire l’esthétique de l’imagerie médicale, que ce soit par la faible profondeur de champ en utilisant la pleine ouverture optique, mais aussi la macro-photographie, qui amène de larges zones de flou, par la densité et le contraste que l’on observe sur des radiographies, mais aussi les textures du grain et l’apport de moirage que l’on retrouve sur les images de microscope électronique ou sur l’impression d’échographies, de scanners ou d’imageries à résonance magnétique. Il ne s’agissait pas uniquement de reproduire le réel par la photographie, l’application dans le soin des cadrages et des détails photographiés se devaient également d’avoir une dimension graphique accentuée bien entendu par le choix du noir et blanc mais aussi par le format carré.

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