P1280084 (2012) Photographie par Delechat

Aujourd’hui le singe est venu me voir deux fois. Cela faisait des mois que je n’avais pas eu de nouvelles de lui. Une première fois pour me demander une règle de fer, je me suis bien demandé ce qu’il allait en faire. Une seconde fois, pour me rapporter un morceau de bois en l’air. Une belle branche tombée d’un acacias. D’un poids certain et d’un diamètre moyen, riche d’une seule feuille, simplement verte.

Je regardais l’animal « ? » Puis de deux mains saisis le gourdin ! On ne sait jamais s’il l’un l’une ou l’autre me voulait encore du mal. L’objet en son centre était percé de part en part. Peut-être l’esquisse d’un crayon ? Pour écrire cela. Négligeant l’affrontement, avec la lame qui me restait j’ai réussi à le tailler Des copeaux de sa peau j’ai fait un feu J’ai soufflé sur les braises pour qu’elles prennent Et des repas de charbon ai su gardé la bonne mine. Fine et libre, sur sa branche, je fis pousser des cacahuètes.

Le singe est revenu me voir une bosse sur la tête.

- ça va mon ami jusque là ? Que je lui dis.
- ?

Le roi tombé d’un arbre me proposa sa couronne pour l’alléger.

Pourquoi pas ? L'après vous.

Ensemble, regard perdu de la terre aux étoiles,
Séants, avons imaginé un festin de fils et de toiles.
Proches du dessert plus très loin du désert
Dans l’aléatoire, sable, passe l’amère
Bouche pleine des grains du silence
Il m’apprit d’un doigt pointé vers l’avant à dessiner l’idée d’un monde.
La soirée s’acheva sur un astre tout nu.
Au zénith de celui-ci navigant sur les eaux, avec les restants d’effusions de notre réunion
Avons mis nos ombres en bouteille à la mer.
Qu’elle s’embarque flottent voguent et des plages.
Prenne racine loin des rivages, des terres de notre lassitude
D’errance, rencontre et brisent les coques de l’éternel: " indifférence".