Une pomme (2010) Peinture par Delechat

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Vendu par Delechat

Certificat d'authenticité inclus
  • Œuvre d'art originale Peinture,
  • Dimensions Hauteur 19,7in, Largeur 19,7in
  • Catégories Peintures à moins de 500 $US
Huile sur carton toilé. Dimension 50X50. Prix 250€ Une pomme - C’est quoi ça ? - Ben on dirait des tables cernées de ruines. - C’est tout ce qu’il reste ? - Peut-être. Déjà, ils se causent, c’est bon signe. - Pourquoi ils ont empilé les tables les unes au-dessus des autres ? - Par soucis[...]
Huile sur carton toilé. Dimension 50X50. Prix 250€

Une pomme

- C’est quoi ça ?
- Ben on dirait des tables cernées de ruines.
- C’est tout ce qu’il reste ?
- Peut-être.
Déjà, ils se causent, c’est bon signe.
- Pourquoi ils ont empilé les tables les unes au-dessus des autres ?
- Par soucis de place je crois.
Rapidement, elle doute.
- T’es sûr de toi ?
Il s’interroge.
- Je crois ! j’t’ai dit. J’avoue, cela fait un peu haut pour nous dorénavant, comme si le savoir, ils ne voulaient plus qu’on n’y accède.
Elle lui répond :
- T’as vu les morts un peu partout ? Et on fait quoi maintenant ?
- Tu peux tenter de te calmer et ainsi de m’aider à reconstruire !
- Quoi ?
- Les ruines autour de toi.
- Oui ! pourquoi pas !
Pour un temps, sans plus de question ni de réponse, l’un et l’autre se mirent au travail. L’un relevant, l’autre guidant et encore sans complaisance, par instant, échangeant en caprices leurs rôles.
- Tu sais qu’ils commencent savamment à m’agacer avec leurs jeux destructeurs ?
Dit-elle.
- Laisse leur le temps de grandir, c’est toi qui, jadis, me l’a appris.
- T’as vu à chaque fois le résultat de leurs tentatives d’élévation ?
- J’ai aussi des yeux pour voir tu sais.
- Tu peux me passer le burin à ta droite ?
- Tiens !
- Merci.
- De rien.
Les années béatement comme cela passent sans complaisance.
- Bien
Le temps riche de tous ses composants s’écoule entre les coups d’une cale que l’on recale et d’une colonne que l’on ramasse. Le temple, sous certains points de vue, laissait déjà deviner l’aperçu.
- T’as vu ? Les statues étaient en marbre ?
- T’inquiète, la poussière de mes muscles ressent encore la chaleur du dur.
- Et si on évitait de leur faire des oreilles ?
- Pourquoi pas !
- Oui, mais après ils n’entendraient plus nos secrets…
- Regarde en haut des tables ! Un moineau «turquoise émeraude » s’est posé à côté de la chose, tu crois qu’il va la dévorer cette fois ?
- Ce n’est pas un oiseau mon amour !
Après les siècles, viennent les millénaires, l’endroit reprenait peu à peu souffle. Tout ressemblait de nouveau à presque rien. Les deux convives, par plaisir de palabres en bavardages, construisaient encore des phrases.
- Cela manque encore un peu de couleur. Lui dit-il.
- On devrait se reposer !
- Pourquoi faire ? Lance-moi plutôt le pot de rouge vif et du vert croquant s’il te plait, je veux qu’elle soit belle et ronde en ta bouche !
- Je ne sais pas moi, comme ça, pour voir.
- Voir quoi ?
- Je ne sais...
- Alors ne dis plus rien mon ange.
Ils travaillent et s’achève l’ouvrage au dessus des tables.
Le bruit d’un fusain qui trace, le sec d’un bec qui crisse sur le lisse de la peau du fruit qui plisse, le déclic d’une clé qui fait clic, le sourd d’une gâche qui claque et dégage!
- …
- On s’fait une pause ? Je suis vraiment fatiguée.
- T’as raison, c’est presque bien.
Il se hisse au sommet des plateaux superposés, déloge l’aspic aux écailles «bleu turquoise », décroche l’objet tant convoité.
- Tiens c’est pour toi !
- C’est quoi ?
Comme à chaque fois le serpent ne manqua pas sa cible.
- Tu m’fatigues avec tes sempiternelles questions, fais un peu preuve d’imagination. Une pomme, ce n’est pourtant pas bien compliqué à se représenter.
- Attends un peu, j’ai une autre idée.
Les tables furent pour le moins vite descendues et placées en file indienne, le butin en part équitable élégamment divisé en deux demi-sphères « égales » à l’intérieur, claire chair. L’un et l’autre à chacune des extrémités de l’assise ainsi devenue, se placèrent. Des chutes de pierres pour chaise firent à chacun l’affaire.
- T’as pas oublié les couverts j’espère ? Lui dit-elle.
- Pourquoi ? Comptes-tu te mettre à table ?
- Goûte! tu verras bien.
Elle était silencieuse. Il était calme.
Adam, le premier, mangea la moitié du fruit recueilli au sommet de l’assemblage originel.
Il mit le pied sur l’unique plateau les séparant.
Eve resta surprise !
Adam, de pas en pas, arriva rapidement à mi-chemin du sien.
Séant, il s’assit et sentit à son dos, par son appui délicat, qu’elle l’avait rejoint.
- Tu vois bien qu’on ne risquait presque rien.
- Attends, cela prend peut-être effet plus loin.
Ils étaient l’un contre l’autre, au centre d’un plateau près à servir, se sachant clairement sans plus un regard. Adam était devenu entièrement flou de ses touches de peinture. Elle était devenue totalement poussière de ses gestes avec ses outils pour le fer.
Une opposition pour un partage.
Tout au plus, il la devinait, elle le voyait. Elle et lui, sans aucune concertation, faisaient le même geste, lisse et précis. Ils devinaient et cherchaient, chacun à leur manière, les parcelles de mon apparence. Sous quelle forme et à quel endroit de cette composition allais-je ici encore prendre naissance ?
En aparté, Eve précisa qu’au-delà des sujets imposés chez elle, il y avait la liberté d’être. Et du bout d’un doigt, Eve invita Adam à la suivre là-bas vers ce passage infini qu’elle avait prit la peine de sauvegarder. Il et elle s’effacèrent pour que plus rien ne se présage en fin. L’équilibre fragile d’un lien. Ensemble, bien, ils s’y gardèrent.
Des tables alignées sur le sol construisant comme une haute porte à laquelle on frappe pour s’annoncer et que l’on referme poliment en sortant. Au centre d’elles, prés d’une feuille qu’on signe en guise de ressenti, le restant d’un festin.

Pas plus qu’un grain, gros comme un pépin.

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Bonsoir, Je ne sais, si c’est à moi de te répondre, ou à toi ? Dans notre correspondance pour le moins décousue. Mais bon ! Je brise le silence et tente l’aperçu dans ses éclats. 22:47:[...]

Bonsoir,

Je ne sais, si c’est à moi de te répondre, ou à toi ? Dans notre correspondance pour le moins décousue. Mais bon ! Je brise le silence et tente l’aperçu dans ses éclats.

22:47: et quelques autre poussières, ce que nous sommes en somme.

Je suis dans mon atelier, j’imagine ! T’imagines ? Non tu ne peux imaginer mon univers, j’suis bête ! Nous nous connaissons si peu. Déjà c’est peut-être beau… Au vu des apparences, cela doit être à moi de te parler.

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