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dengue (2006) 摄影 由 Bruno Ruhf-Sarkar
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在纸上
- 外形尺寸 高度 19.7in, 宽度 29.5in
- 是否含画框 此作品未装裱
- 分类 摄影作品 低于US$1,000 抽象主义 涂鸦
Il a été réalisé sur papier Hahnemuhle Photo Rag 308g, en utilisant des encres pigmentaire Epson UltraChrome HDR.
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Ce qui murmure dans les marges
Un jour, alors qu’il étudiait les arts plastiques à Strasbourg et qu’il doutait quelque peu de ce que ses professeurs avaient à lui transmettre, Bruno Ruhf-Sarkar prit un cutter et découpa au hasard l’une des grandes feuilles de papier qui servaient à protéger son parquet. C’est avec le plus grand sérieux qu’il soumit ce fragment taché de peinture à l’évaluation des enseignants. On apprécia grandement la composition de l’œuvre, la maîtrise du tracé, il s’agissait clairement là du fruit d’un long travail et d’une démarche mûrement réfléchie. Bruno Ruhf-Sarkar interrompit ses études et partit pour le Bangladesh.
Ce séjour de plusieurs années dans un pays surpeuplé, gangrené par la pauvreté et menacé par les inondations est aussi, pour l’artiste, un voyage au pays des couleurs et des formes. Nourri par le foisonnement de la capitale et la rencontre de ses peintres, Bruno Ruhf-Sarkar commence par déchiffrer les parois de la ville comme on lirait un manuscrit oublié – armé de son appareil photo, il scrute les graffitis délavés, les failles du béton et les vestiges des affiches, il y décèle une multitude de créatures fantastiques dont il souligne ensuite, à l’encre de Chine, les grimaces et les sourires. L’exposition Dhaka upside down pousse plus loin encore cette recherche photographique, et c’est dans toute la profondeur du paysage que le peintre promène son objectif, sondant les ombres et les aléas des perspectives pour donner à voir l’envers onirique d’une cité portuaire où les navires traversent les neiges, où les échafaudages se muent en chenilles monstrueuses – une ville où l’inanimé ne cesse de jouer des tours au spectateur pour révéler, le temps d’un clin d’œil, le mystère de sa vie propre.
Une dizaine d’expositions plus tard, force est de constater que les enseignants strasbourgeois ne s’étaient pas trompés, lorsqu’ils avaient estimé qu’un fragment de papier découpé naissait d’une démarche précise. Ce qui semblait n’être qu’une provocation d’étudiant s’est révélé être une façon de travailler, un mode opératoire conscient et assumé, une exploration que l’artiste poursuit sans relâche dans les chantiers des villes ou dans l’intime de la matière. Dans ce que le hasard du monde présente à son regard, Bruno Ruhf-Sarkar recueille ce qui fait sens, en écartant l’évidence de ce qui domine ou de ce que l’on nous impose – il va dénicher ce qui se cache dans les interstices, ce qui murmure dans les marges, ce qui hurle en silence.
Pascal Janovjak
écrivain et critique