Bernard Alaux

La révolte des tribus de Caramat, c’est un rassemblement, une foule, une manifestation, une émeute. Ce sont des citoyens en colère qui sont descendus de leur montagne pour dire qu’ils ne sont pas contents.
Image d’une société désenchantée, société où nombreux sont ceux qui ne bénéficient pas du soit-disant progrès et qui ont la vie difficile, mais où ceux qui sont bien logés et bien nourris ne sont pas contents non plus. Ce sont ces derniers que je peins, ils manifestent, ils ont raison, ils dénoncent des injustices insupportables, j’ai souvent manifesté avec eux, mais il le font avec des pancartes humoristiques, des trompettes et des chapeaux pointus. Rien à voir avec les manifestants de 1907 qui parcouraient les rues de notre midi, en guenilles, en criant qu’ils étaient en train de crever.
Seulement voila, les tribus de Caramat ont des revendications hétérogènes, hétéroclites, antinomiques, contradictoires et je crains fort que leur manifestation soit de ce fait complètement inefficace.
Les tribus de Caramat : plus de 200 personnages de 2m de haut qui envahissent le lieux d’expo, à travers lequel il faut se frayer un passage pour pouvoir respirer un peu dans cette cohue oppressante.
Il n’y a rien de triste dans cette manif, personne n’est content, mais ils se marrent bien !