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CLITEROS • 10 oeuvres
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FRAGILITÉ,CONFORMISME, HONTE, POUVOIR ET CLITORIS.
Voilà plusieurs mois déjà, je décide de faire une[...]
FRAGILITÉ,CONFORMISME, HONTE, POUVOIR ET CLITORIS.
Voilà plusieurs mois déjà, je décide de faire une série de Clitoris.
Déjà vu ?
Tout le monde en parle ?
La représentation anatomique du Clitoris est désormais affichée dans les manuels anatomiques et dans la rue s’exhibent parfois quelques Clito tagués.
Alors pourquoi en faire plus ?
Il en faut 69 comme symbolique de l’érotisme, comme le yin et le yang. Comme un symbole d’équilibre, comme la vie et la mort.
Plus 4, comme toute la violence faite contre cet organe, qui intrigue les uns et fait peur aux autres. Comme les 4 formes d’excisions.
Le Clitoris est symbole de paix pour moi et obscène pour d’autrui.
Du réchauffé ? NON
Au début, c’est la révolte contre l’excision mais aujourd’hui cette certitude artistique vole en éclats.
Qui suis-je pour parler de l’excision ?
Qui suis-je pour parler du Clitoris ?
Juste une artiste en quête d’Être(s).
Laisser une trace.
Au fond, cet Art est une expression des voix tues.
Une quête à la manière de Frodon qui, torturé progressivement par l’anneau de pouvoir, ne veux plus le détruire, mais s’il ne le fait pas personne ne le pourra.
Cette Série est une ascension de la montagne du destin.
Nous sommes toutes et tous excisés.
Cette affirmation peut faire hurler des générations de femmes et de fillettes mutilées et je leur demande pardon de ne pouvoir m’exprimer de meilleure façon.
Ce que je veux dire, c’est que l’excision, physique ou mentale, perdure malgré les tentatives de lutte et d’explication.
Elle est transmise et admise par répétitions, traditions, exclusions (volontaire ou involontaire) des hommes.
S’ils sont « Hommes », ils sont tout autant concernés par le Clitoris que par leur Pénis, cela concerne leur mère, leur sœur, leur fille et leur être.
Et les hommes peuvent tout à fait imaginer la violence que représente la castration.
C’est tellement violent que lorsque j’ai expliqué à mon petit garçon ce que c’était, il n’y a pas cru.
« Pourquoi ? C’est n’importe quoi ! C’est débile. »
Le bon sens quitte progressivement les mémoires au profit du pouvoir ?
L'HISTOIRE VRAIE ?
Je vais te la raconter.
Un garçon manqué de 10 ou 11 ans arrive dans cette fameuse classe angoissante, là ou l’on commence à quitter l’enfance pour rentrer violemment dans un monde pré-adulte.
Tu as deviné, vive la 6ème et le garçon manqué c’est moi.
Le couple des parents est en train d’imploser, je refuse la robe sauf le dimanche où elle m’est imposée.
Je veux des copains et les filles me trouvent bizarre. Les garçons aussi d’ailleurs.
La solitude m’accompagne à chaque minute. Et j’ai l’impression de n’être jamais là.
Élève docile et moyenne en tout. Un peu trop sensible.
À l’école, on m’a déjà parlé de l’excision. Impuissante et horrifiée pendant plusieurs jours par ce fait, je l’ai mis aux oubliettes.
À l’école, dans la cour et à la maison :
« Tu parles trop fort, tes cheveux sont hirsutes, tes dents sont de travers, tu as pris le soleil au travers d’une passoire, tiens-toi tranquille, comment va la crevette ? »
La crevette nage très bien, elle respire sous l’eau et se nourrit des déchets.
C’est l’époque où grand frérot se rebelle contre un patriarcat ancré à coup de fessées , où la frangine promise à sa carrière vétérinaire tombe enceinte l’année de son BAC.
L’époque où l’on jouait dehors, mangeait à nos risques et périls des pommes acides (ou à cidre ?) cueillies directement sur les arbres.
L’époque où, péniblement, j’arrivais à avoir quelques copains.
Lui était populaire, et m’invite à jouer chez lui, mais « il faut pas trop le dire aux autres de la classe. »
« T’es pas vraiment une fille, plutôt un genre de copain, viens chez moi je vais te montrer ma Gameboy »
Ben oui, c’était pas la Game-Girl, hein !
Chez lui, c’est la famille unie avec une maison ou chacun a sa chambre.
On mange des super goûters au chocolat, et on joue à se déguiser en Cowboy, à la Gameboy en mangeant des bonbons acidulés en forme de soucoupe volante.
Des fois, il y a aussi son meilleur copain.
Et la troisième fois.
La troisième fois, j’ai perdu mon « consentement », aveuglée par cette volonté d’intégration, enfin être avec la bande des cools.
Je voulais que cet après-midi ne s’arrête jamais parce que j’étais loin de tout conflit parental, loin de la grossesse de ma sœur, loin des punitions de mon frère.
La troisième fois je me suis retrouvé nue sur le lit.
Pendant que l’un me tient les bras, l’autre essaye ses doigts.
Moi, j’avais encore jamais essayé.
On m’avait dit qu’avec ça j’irai en enfer ou j’attraperais un bébé dans mon corps.
Il a peut-être le droit lui ?
J’ai cru bien faire de me taire et laisser faire. Ça allait forcément s’arrêter vite fait. J’avoue qu’aujourd’hui, je n’admets toujours pas comment je me suis retrouvée là !
Je n’osais même plus bouger ou dire quelque chose.
La Gamegirl avait un bug.
Et comme les doigts de chacun étaient finalement bien passés, c’est la règle en Fer, celle qui est carrée, glaciale ; autoritaire.
J’ai commencé à pleurer, tout bas.
« Qu’est-ce que tu as ? »
Ils ont lâché, et sont sortis de la pièce.
J’ai remis mes vêtements et suis partie en courant.
Honte. C’est moi qui ai provoqué l’affront !
Honte sur moi qui a accepté ça !
Honte ! Ensevelis-moi, qu’est-ce que j’ai fait ?
Oubli.
Oublie et n’en parle jamais.
Qui va écouter quelque chose d’aussi sale et dégoûtant ?
Respire sous l’eau et nourrit toi de ce qui reste, la crevette !
L'OUBLI ET LA RÉPÉTITION
Ça aurait pu me revenir avant :
• Quand je me révulsais au moindre doigté médical de grossesse, au moindre frottis.
• À l’introduction du spéculum glacial en fer, autoritaire, je me noie dans la honte mais j’ai oublié.
• Le jour de la crise de larmes, de douleur et de honte quand le gynéco post grossesse me fait une échographie en brandissant une espèce de phallus électronique dont j’ignorais l’existence.
Je n’avais pas compris qu’on pouvait faire une échographie par l’intérieur.
Il a beaucoup agité son instrument et m’a dit que j’étais douillette.
Le pouvoir gynécologique.
Honte de mon ignorance, honte d’accepter ses examens sans broncher, honte de la douleur.
Mais la règle en fer n’est pas revenue en surface.
J’ai oublié jusqu’à la répétition, cette sournoise ne veut pas oublier.
Elle se transmet sur la génération d’après.
J’ai oublié jusqu’au jour où ... ILS m’ont tout raconté.
Ils ont été abusés. ON avait fait croire qu'ON avait le pouvoir.
LE DÉSIR OU LE POUVOIR D'ÊTRE.
Tout ça n’est pas une affaire de touche pipi mais de pouvoir des uns sur les autres.
Alors à 40 ans, pas étonnant, je suis prise de frénésie de Clitoris comme pour hurler :
JE NE SUIS PAS UN TROU et JE NE SUIS PAS SEULE !
Quel soulagement !
Au 21ème siècle, la vie m’amène en Côte d’Ivoire.
Retour de mémoire, l’excision existe encore bel et bien !
L’excision est la négation d’un organe bien réel, qui ne serait là que pour alimenter le plaisir.
Entre Plaisir et Désir, il n’y a qu’un pas.
Une femme qui ressent du plaisir et du désir serait donc dangereuse, obscène parce que libre de jouir de son consentement.
Une femme qui désire. Comme un homme ?
Une femme qui est, une femme qui désire être. Comme un homme.
J’ai 40 ans.
Cet âge symbolique de l’ultra-femme m’ouvre sur une volonté farouche :
Je ne renterai dans aucune case, car me soumettre à une définition revient à jeter mon consentement comme auparavant.
Des corps, mon corps, ton corps, l’organe ; le mien ; le tien, ils sont pareils et différents, ils sont vivants.
Le Clitoris, c’est celui qu’on n’a jamais vu, jamais touché, jamais identifié.
Il existe même absent, même coupé.
Je dois dire que lorsque j’ai découvert qu’il n’était pas seulement le petit bouton caché, et que j’ai vu sa vraie forme, j’ai été déçue.
C’est comme ça ?
Ce n’est pas ce que je ressens, et je refuse qu’il rentre dans un moule de conformité.
Il mérite plus de représentations pour réparer ses blessures.
Une collection pharaonique pour contrer son excision du même nom.
Un pour chaque femme, chaque fille, chaque garçon.
Oui chaque garçon !
Il pourrait enfin cesser de se demander ce que la fille a fait pour avoir perdu son Zizi ?
Il est bien là.
Le Clitoris serait donc un pénis caché qu’il est temps de révéler.
Je veux l’écrire, le gribouiller, le brandir, le compliquer.
À l’inverse de Brancusi qui simplifie tellement la figure féminine qu’elle en devient un Pénis nommé Princesse X.
Ma fille, en voyant cette œuvre dit « Mais, pourquoi pas Princesse XY ? »
Je dois représenter et répéter le Clitoris pour que les hommes puissent ressentir mon désir, le désir d’eux ; aussi fort, aussi varié, aussi banal, aussi original. Comme le leur.
ON ECHANGE ?
Quand vers 9 ou 10 ans ma mère me surprend en train de faire Pipi debout, elle s’écrie « Mais qu’est-ce que tu fais ? »
Ça se voyait pourtant, non ?
Je faisais ma vilaine curieuse, je voulais savoir ce que ça faisait de pisser debout, de viser haut et d’en mettre partout sans lever la lunette.
Comme si cela conférait un pouvoir secret.
Je voulais être comme lui au moins le temps d’un pipi.
Je m’adresse aux hommes parce que je les aime et je les désire. Je veux leur montrer ce que mon organe peut faire ressentir, qu’ils puissent, eux aussi, le temps d’un regard sur une œuvre, rêver leur Clitoris comme j’ai rêvé mon Pénis.
Parce qu’Homme, Femme, ou tout Être traversant les genres, nous sommes liés par le désir et le plaisir d’être, le désir et le plaisir d’être désiré.
Et cela peut passer par l’organe caché, un iceberg dont on n’a pas imaginé la partie immergée.
Le hurlement d’identité passera par le Clitoris affiché.
Quel plaisir de le coller dans la figure de ceux que cela dérange, autant qu’un téton sur la toile ou qu’un pénis en érection.
En Art, il me plait de prendre la liberté de représenter.
Ce texte se noie dans la complication, car pour l’instant, simplifier une pensée complexe, un amalgame de liens, me semble encore une excision.
Mais j’ai encore besoin d’ajouter un dernier point sur cette Série .
LA VOIX ET L'ART.
Aujourd’hui, le patinage artistique tremble des révélations, le Cinéma est en révolution.
Les féminicides commencent tout juste à être reconnus, c’est encore la phase du comptage.
Comme s’il faillait un nombre suffisant d’horreurs pour les faire cesser.
Mais toutes les femmes et tous les hommes abusés ne peuvent pas exhiber leur souffrance.
Ce n’est pas une question de genre ou de sexe, c’est une question de pouvoir.
Mes Clitoris seront aussi la voix de celles et ceux qui se taisent, qui dans la discrimination, la solitude, la pression, ne peuvent envisager une révélation publique de leur souffrance.
Parce qu’ils ou elles ne veulent pas être noyés dans la masse des mises au jour. Parce qu’ils ou elles veulent peut-être protéger le peu qu’il reste de leur dignité.
Non pas par manque de courage ou par lâcheté, bien au contraire.
Parce que toutes les violences ne peuvent pas être dites.
Le silence est aussi liberté.
Comme le plaisir du désir, le silence n’est pas coupable, il crie parfois.
La Série des 69+4 en sera aussi la voix.
Voilà plusieurs mois déjà, je décide de faire une série de Clitoris.
Déjà vu ?
Tout le monde en parle ?
La représentation anatomique du Clitoris est désormais affichée dans les manuels anatomiques et dans la rue s’exhibent parfois quelques Clito tagués.
Alors pourquoi en faire plus ?
Il en faut 69 comme symbolique de l’érotisme, comme le yin et le yang. Comme un symbole d’équilibre, comme la vie et la mort.
Plus 4, comme toute la violence faite contre cet organe, qui intrigue les uns et fait peur aux autres. Comme les 4 formes d’excisions.
Le Clitoris est symbole de paix pour moi et obscène pour d’autrui.
Du réchauffé ? NON
Au début, c’est la révolte contre l’excision mais aujourd’hui cette certitude artistique vole en éclats.
Qui suis-je pour parler de l’excision ?
Qui suis-je pour parler du Clitoris ?
Juste une artiste en quête d’Être(s).
Laisser une trace.
Au fond, cet Art est une expression des voix tues.
Une quête à la manière de Frodon qui, torturé progressivement par l’anneau de pouvoir, ne veux plus le détruire, mais s’il ne le fait pas personne ne le pourra.
Cette Série est une ascension de la montagne du destin.
Nous sommes toutes et tous excisés.
Cette affirmation peut faire hurler des générations de femmes et de fillettes mutilées et je leur demande pardon de ne pouvoir m’exprimer de meilleure façon.
Ce que je veux dire, c’est que l’excision, physique ou mentale, perdure malgré les tentatives de lutte et d’explication.
Elle est transmise et admise par répétitions, traditions, exclusions (volontaire ou involontaire) des hommes.
S’ils sont « Hommes », ils sont tout autant concernés par le Clitoris que par leur Pénis, cela concerne leur mère, leur sœur, leur fille et leur être.
Et les hommes peuvent tout à fait imaginer la violence que représente la castration.
C’est tellement violent que lorsque j’ai expliqué à mon petit garçon ce que c’était, il n’y a pas cru.
« Pourquoi ? C’est n’importe quoi ! C’est débile. »
Le bon sens quitte progressivement les mémoires au profit du pouvoir ?
L'HISTOIRE VRAIE ?
Je vais te la raconter.
Un garçon manqué de 10 ou 11 ans arrive dans cette fameuse classe angoissante, là ou l’on commence à quitter l’enfance pour rentrer violemment dans un monde pré-adulte.
Tu as deviné, vive la 6ème et le garçon manqué c’est moi.
Le couple des parents est en train d’imploser, je refuse la robe sauf le dimanche où elle m’est imposée.
Je veux des copains et les filles me trouvent bizarre. Les garçons aussi d’ailleurs.
La solitude m’accompagne à chaque minute. Et j’ai l’impression de n’être jamais là.
Élève docile et moyenne en tout. Un peu trop sensible.
À l’école, on m’a déjà parlé de l’excision. Impuissante et horrifiée pendant plusieurs jours par ce fait, je l’ai mis aux oubliettes.
À l’école, dans la cour et à la maison :
« Tu parles trop fort, tes cheveux sont hirsutes, tes dents sont de travers, tu as pris le soleil au travers d’une passoire, tiens-toi tranquille, comment va la crevette ? »
La crevette nage très bien, elle respire sous l’eau et se nourrit des déchets.
C’est l’époque où grand frérot se rebelle contre un patriarcat ancré à coup de fessées , où la frangine promise à sa carrière vétérinaire tombe enceinte l’année de son BAC.
L’époque où l’on jouait dehors, mangeait à nos risques et périls des pommes acides (ou à cidre ?) cueillies directement sur les arbres.
L’époque où, péniblement, j’arrivais à avoir quelques copains.
Lui était populaire, et m’invite à jouer chez lui, mais « il faut pas trop le dire aux autres de la classe. »
« T’es pas vraiment une fille, plutôt un genre de copain, viens chez moi je vais te montrer ma Gameboy »
Ben oui, c’était pas la Game-Girl, hein !
Chez lui, c’est la famille unie avec une maison ou chacun a sa chambre.
On mange des super goûters au chocolat, et on joue à se déguiser en Cowboy, à la Gameboy en mangeant des bonbons acidulés en forme de soucoupe volante.
Des fois, il y a aussi son meilleur copain.
Et la troisième fois.
La troisième fois, j’ai perdu mon « consentement », aveuglée par cette volonté d’intégration, enfin être avec la bande des cools.
Je voulais que cet après-midi ne s’arrête jamais parce que j’étais loin de tout conflit parental, loin de la grossesse de ma sœur, loin des punitions de mon frère.
La troisième fois je me suis retrouvé nue sur le lit.
Pendant que l’un me tient les bras, l’autre essaye ses doigts.
Moi, j’avais encore jamais essayé.
On m’avait dit qu’avec ça j’irai en enfer ou j’attraperais un bébé dans mon corps.
Il a peut-être le droit lui ?
J’ai cru bien faire de me taire et laisser faire. Ça allait forcément s’arrêter vite fait. J’avoue qu’aujourd’hui, je n’admets toujours pas comment je me suis retrouvée là !
Je n’osais même plus bouger ou dire quelque chose.
La Gamegirl avait un bug.
Et comme les doigts de chacun étaient finalement bien passés, c’est la règle en Fer, celle qui est carrée, glaciale ; autoritaire.
J’ai commencé à pleurer, tout bas.
« Qu’est-ce que tu as ? »
Ils ont lâché, et sont sortis de la pièce.
J’ai remis mes vêtements et suis partie en courant.
Honte. C’est moi qui ai provoqué l’affront !
Honte sur moi qui a accepté ça !
Honte ! Ensevelis-moi, qu’est-ce que j’ai fait ?
Oubli.
Oublie et n’en parle jamais.
Qui va écouter quelque chose d’aussi sale et dégoûtant ?
Respire sous l’eau et nourrit toi de ce qui reste, la crevette !
L'OUBLI ET LA RÉPÉTITION
Ça aurait pu me revenir avant :
• Quand je me révulsais au moindre doigté médical de grossesse, au moindre frottis.
• À l’introduction du spéculum glacial en fer, autoritaire, je me noie dans la honte mais j’ai oublié.
• Le jour de la crise de larmes, de douleur et de honte quand le gynéco post grossesse me fait une échographie en brandissant une espèce de phallus électronique dont j’ignorais l’existence.
Je n’avais pas compris qu’on pouvait faire une échographie par l’intérieur.
Il a beaucoup agité son instrument et m’a dit que j’étais douillette.
Le pouvoir gynécologique.
Honte de mon ignorance, honte d’accepter ses examens sans broncher, honte de la douleur.
Mais la règle en fer n’est pas revenue en surface.
J’ai oublié jusqu’à la répétition, cette sournoise ne veut pas oublier.
Elle se transmet sur la génération d’après.
J’ai oublié jusqu’au jour où ... ILS m’ont tout raconté.
Ils ont été abusés. ON avait fait croire qu'ON avait le pouvoir.
LE DÉSIR OU LE POUVOIR D'ÊTRE.
Tout ça n’est pas une affaire de touche pipi mais de pouvoir des uns sur les autres.
Alors à 40 ans, pas étonnant, je suis prise de frénésie de Clitoris comme pour hurler :
JE NE SUIS PAS UN TROU et JE NE SUIS PAS SEULE !
Quel soulagement !
Au 21ème siècle, la vie m’amène en Côte d’Ivoire.
Retour de mémoire, l’excision existe encore bel et bien !
L’excision est la négation d’un organe bien réel, qui ne serait là que pour alimenter le plaisir.
Entre Plaisir et Désir, il n’y a qu’un pas.
Une femme qui ressent du plaisir et du désir serait donc dangereuse, obscène parce que libre de jouir de son consentement.
Une femme qui désire. Comme un homme ?
Une femme qui est, une femme qui désire être. Comme un homme.
J’ai 40 ans.
Cet âge symbolique de l’ultra-femme m’ouvre sur une volonté farouche :
Je ne renterai dans aucune case, car me soumettre à une définition revient à jeter mon consentement comme auparavant.
Des corps, mon corps, ton corps, l’organe ; le mien ; le tien, ils sont pareils et différents, ils sont vivants.
Le Clitoris, c’est celui qu’on n’a jamais vu, jamais touché, jamais identifié.
Il existe même absent, même coupé.
Je dois dire que lorsque j’ai découvert qu’il n’était pas seulement le petit bouton caché, et que j’ai vu sa vraie forme, j’ai été déçue.
C’est comme ça ?
Ce n’est pas ce que je ressens, et je refuse qu’il rentre dans un moule de conformité.
Il mérite plus de représentations pour réparer ses blessures.
Une collection pharaonique pour contrer son excision du même nom.
Un pour chaque femme, chaque fille, chaque garçon.
Oui chaque garçon !
Il pourrait enfin cesser de se demander ce que la fille a fait pour avoir perdu son Zizi ?
Il est bien là.
Le Clitoris serait donc un pénis caché qu’il est temps de révéler.
Je veux l’écrire, le gribouiller, le brandir, le compliquer.
À l’inverse de Brancusi qui simplifie tellement la figure féminine qu’elle en devient un Pénis nommé Princesse X.
Ma fille, en voyant cette œuvre dit « Mais, pourquoi pas Princesse XY ? »
Je dois représenter et répéter le Clitoris pour que les hommes puissent ressentir mon désir, le désir d’eux ; aussi fort, aussi varié, aussi banal, aussi original. Comme le leur.
ON ECHANGE ?
Quand vers 9 ou 10 ans ma mère me surprend en train de faire Pipi debout, elle s’écrie « Mais qu’est-ce que tu fais ? »
Ça se voyait pourtant, non ?
Je faisais ma vilaine curieuse, je voulais savoir ce que ça faisait de pisser debout, de viser haut et d’en mettre partout sans lever la lunette.
Comme si cela conférait un pouvoir secret.
Je voulais être comme lui au moins le temps d’un pipi.
Je m’adresse aux hommes parce que je les aime et je les désire. Je veux leur montrer ce que mon organe peut faire ressentir, qu’ils puissent, eux aussi, le temps d’un regard sur une œuvre, rêver leur Clitoris comme j’ai rêvé mon Pénis.
Parce qu’Homme, Femme, ou tout Être traversant les genres, nous sommes liés par le désir et le plaisir d’être, le désir et le plaisir d’être désiré.
Et cela peut passer par l’organe caché, un iceberg dont on n’a pas imaginé la partie immergée.
Le hurlement d’identité passera par le Clitoris affiché.
Quel plaisir de le coller dans la figure de ceux que cela dérange, autant qu’un téton sur la toile ou qu’un pénis en érection.
En Art, il me plait de prendre la liberté de représenter.
Ce texte se noie dans la complication, car pour l’instant, simplifier une pensée complexe, un amalgame de liens, me semble encore une excision.
Mais j’ai encore besoin d’ajouter un dernier point sur cette Série .
LA VOIX ET L'ART.
Aujourd’hui, le patinage artistique tremble des révélations, le Cinéma est en révolution.
Les féminicides commencent tout juste à être reconnus, c’est encore la phase du comptage.
Comme s’il faillait un nombre suffisant d’horreurs pour les faire cesser.
Mais toutes les femmes et tous les hommes abusés ne peuvent pas exhiber leur souffrance.
Ce n’est pas une question de genre ou de sexe, c’est une question de pouvoir.
Mes Clitoris seront aussi la voix de celles et ceux qui se taisent, qui dans la discrimination, la solitude, la pression, ne peuvent envisager une révélation publique de leur souffrance.
Parce qu’ils ou elles ne veulent pas être noyés dans la masse des mises au jour. Parce qu’ils ou elles veulent peut-être protéger le peu qu’il reste de leur dignité.
Non pas par manque de courage ou par lâcheté, bien au contraire.
Parce que toutes les violences ne peuvent pas être dites.
Le silence est aussi liberté.
Comme le plaisir du désir, le silence n’est pas coupable, il crie parfois.
La Série des 69+4 en sera aussi la voix.
CLITORISING • 10 oeuvres
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Une belle soirée d'été ; tu lèves les yeux.
Tu tends ton cou vers l'immensité et tu les vois briller,[...]
Une belle soirée d'été ; tu lèves les yeux.
Tu tends ton cou vers l'immensité et tu les vois briller, scintiller.
Les étoiles.
Aspiré par la voûte céleste.
N'être rien au centre du tout.
Être Humain, irrésistiblement attiré par cet Espace.
Une expansion infinie, qui contient probablement la réponse à une question millénaire, universelle.
D'où viens-tu ?
Un humain regarde vers les astres et tant de questions surgissent.
Tant de questions auxquelles l'Humanité veut répondre.
Et si elle trouve une réponse, des milliers d'autres surgissent.
Dans ce voyage interstellaire, j'envoie des sondes pour ne pas trouver de réponse. Aucune ne satisfait.
N'être rien au centre d'un tout. Comme le Clitoris.
Sans route tracée, j'avance dans cette collection au fil des étoiles, au grès de l'eau, en orbite avec le temps. Une orbite, un cycle. Rien de linéaire, rien de binaire, juste le chaos transcendant de la vie.
Le cycle, le changement, la lumière dans l'ombre, le cercle chromatique, le vide et le plein ne luttent pas. Ils vivent.
Un organe au centre d'un corps.
Le plaisir n'est-il que désir inassouvi ?
Encore une fois dans ces écrits dédiés aux œuvres crées, je tente de justifier cette intime conviction, ce mouvement irrésistible, interne qui pousse mes tripes à créer des Clitoris.
Pourtant, pas besoin de justification ni de légitimité.
Une enfant nait.
Elle prend vie. Illégitime ou non, quelle importance ?
J'utilise l'aquarelle pour faire de ce voyage une exploration. Un papier fort comme la peau supportant les erreurs et le trop comme une blessure, comme le corps.
Tu tends ton cou vers l'immensité et tu les vois briller, scintiller.
Les étoiles.
Aspiré par la voûte céleste.
N'être rien au centre du tout.
Être Humain, irrésistiblement attiré par cet Espace.
Une expansion infinie, qui contient probablement la réponse à une question millénaire, universelle.
D'où viens-tu ?
Un humain regarde vers les astres et tant de questions surgissent.
Tant de questions auxquelles l'Humanité veut répondre.
Et si elle trouve une réponse, des milliers d'autres surgissent.
Dans ce voyage interstellaire, j'envoie des sondes pour ne pas trouver de réponse. Aucune ne satisfait.
N'être rien au centre d'un tout. Comme le Clitoris.
Sans route tracée, j'avance dans cette collection au fil des étoiles, au grès de l'eau, en orbite avec le temps. Une orbite, un cycle. Rien de linéaire, rien de binaire, juste le chaos transcendant de la vie.
Le cycle, le changement, la lumière dans l'ombre, le cercle chromatique, le vide et le plein ne luttent pas. Ils vivent.
Un organe au centre d'un corps.
Le plaisir n'est-il que désir inassouvi ?
Encore une fois dans ces écrits dédiés aux œuvres crées, je tente de justifier cette intime conviction, ce mouvement irrésistible, interne qui pousse mes tripes à créer des Clitoris.
Pourtant, pas besoin de justification ni de légitimité.
Une enfant nait.
Elle prend vie. Illégitime ou non, quelle importance ?
J'utilise l'aquarelle pour faire de ce voyage une exploration. Un papier fort comme la peau supportant les erreurs et le trop comme une blessure, comme le corps.
TON CLITO EN TROIS MOTS ? • 6 oeuvres
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Cette galerie présente les oeuvres réalisées dans le cadre du projet artistique participatif #tonclitoentroismots[...]
Cette galerie présente les oeuvres réalisées dans le cadre du projet artistique participatif #tonclitoentroismots !
La démarche artistique :
Je choisis le Clitoris comme symbole d’évolution, pour réparer les corps et les cœurs mutilés, abusés.
Le Clitoris est l’organe féminin, dédié uniquement au plaisir. Il se trouve lui aussi dans l’ombre.
La Nature en a décidé ainsi.
Avec des créations artistiques clitoridiennes, les femmes (et les hommes) abusées pourraient trouver une
voix dans celle de mon Art.
Une voie vers la reconnaissance de leur souffrance et, par sublimation, de leur être.
Nous sommes des êtres désirants et désirés.
Les abusés pourraient s’y retrouver sans pour autant être noyés dans le tourbillon de révélations médiatiques éphémères et superficielles.
Objectif 1
• Écouter / Recueillir / Consigner les témoignages de femmes, afin de faire entendre leur voix tout en préservant leur dignité et leur anonymat si elles souhaitent le garder.
Objectif n°2
• Informer/partager
des connaissances sur l’existence et la
fonction de l’organe bulbo-clitoridien.
Objectif n°3
• Démystifier l’organe Bulbo-Clitoridien en multipliant ses représentations
Objectif n°4
• Redonner vie à la démocratie en s’appuyant sur l’Art et les trois valeurs essentielles de mon pays :
Liberté - Égalité - Fraternité
La démarche artistique :
Je choisis le Clitoris comme symbole d’évolution, pour réparer les corps et les cœurs mutilés, abusés.
Le Clitoris est l’organe féminin, dédié uniquement au plaisir. Il se trouve lui aussi dans l’ombre.
La Nature en a décidé ainsi.
Avec des créations artistiques clitoridiennes, les femmes (et les hommes) abusées pourraient trouver une
voix dans celle de mon Art.
Une voie vers la reconnaissance de leur souffrance et, par sublimation, de leur être.
Nous sommes des êtres désirants et désirés.
Les abusés pourraient s’y retrouver sans pour autant être noyés dans le tourbillon de révélations médiatiques éphémères et superficielles.
Objectif 1
• Écouter / Recueillir / Consigner les témoignages de femmes, afin de faire entendre leur voix tout en préservant leur dignité et leur anonymat si elles souhaitent le garder.
Objectif n°2
• Informer/partager
des connaissances sur l’existence et la
fonction de l’organe bulbo-clitoridien.
Objectif n°3
• Démystifier l’organe Bulbo-Clitoridien en multipliant ses représentations
Objectif n°4
• Redonner vie à la démocratie en s’appuyant sur l’Art et les trois valeurs essentielles de mon pays :
Liberté - Égalité - Fraternité
Collection Venus • 6 oeuvres
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Tout a commencé avec des photos de femmes nues...
Tout a commencé avec les navires et les hommes.
Tout[...]
Tout a commencé avec des photos de femmes nues...
Tout a commencé avec les navires et les hommes.
Tout a commencé avec les Hommes... et les Femmes ?
Tout a commencé avec les navires, et les peintres, et l’Art.
La première Venus est née au bout d’un mois de travail acharné...
À lui trouver son visage.
Un mois pour comprendre également qu’elle ne sera pas seule.
Venus II et Venus III sont parties.
L’homme est entré dans l’atelier ; il les a prises toute les deux, il lui fût impossible de choisir.
Des Venus, des reines d’Afrique, gardiennes protectrices, transmettent et aiment.
Elles ne sont pas nues comme dans « La naissance de Venus ».
Elles sont habillées, à vous de décider si c’est par pudeur ou pour protéger notre esprit d’une beauté insoutenable.
Leurs vêtements sont le refuge de leur souffrance, comme une gêne et une défense face à notre regard.
Dans ses paysages luxuriants, vierges de l’humanité, nous pouvons percevoir une hostilité discrète, une méfiance de ces Venus nées des éléments.Démarche artistique
Excision, mariage forcé, viol comme arme de guerre, tout autant qu’exploitation, harcèlement, violences conjugales et tant d’autres injustices qui ne portent pas de noms, pas encore.
La Collection Venus est une réponse à toutes ces attaques que subit la Femme Africaine.
Pour cette collection, le format carré, symbole de fiabilité, de neutralité s’est imposé, les Venus sont nées comme une nouvelle mythologie, des gardiennes, des protectrices du continent Africain !
Le Carré symbolise l’arrêt, l’instant prélevé et la solidification .
Tout a commencé avec les navires et les hommes.
Tout a commencé avec les Hommes... et les Femmes ?
Tout a commencé avec les navires, et les peintres, et l’Art.
La première Venus est née au bout d’un mois de travail acharné...
À lui trouver son visage.
Un mois pour comprendre également qu’elle ne sera pas seule.
Venus II et Venus III sont parties.
L’homme est entré dans l’atelier ; il les a prises toute les deux, il lui fût impossible de choisir.
Des Venus, des reines d’Afrique, gardiennes protectrices, transmettent et aiment.
Elles ne sont pas nues comme dans « La naissance de Venus ».
Elles sont habillées, à vous de décider si c’est par pudeur ou pour protéger notre esprit d’une beauté insoutenable.
Leurs vêtements sont le refuge de leur souffrance, comme une gêne et une défense face à notre regard.
Dans ses paysages luxuriants, vierges de l’humanité, nous pouvons percevoir une hostilité discrète, une méfiance de ces Venus nées des éléments.Démarche artistique
Excision, mariage forcé, viol comme arme de guerre, tout autant qu’exploitation, harcèlement, violences conjugales et tant d’autres injustices qui ne portent pas de noms, pas encore.
La Collection Venus est une réponse à toutes ces attaques que subit la Femme Africaine.
Pour cette collection, le format carré, symbole de fiabilité, de neutralité s’est imposé, les Venus sont nées comme une nouvelle mythologie, des gardiennes, des protectrices du continent Africain !
Le Carré symbolise l’arrêt, l’instant prélevé et la solidification .
Collection Des Corps Plastiques • 9 oeuvres
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Le Plastique
Désormais le problème de la pollution plastique, appelée aussi Pollution Organique Persistante,[...]
Le Plastique
Désormais le problème de la pollution plastique, appelée aussi Pollution Organique Persistante, fait partie de l’angoisse mondiale.
Le problème c’est l’espoir.
L’espoir nous quitte aussi vite qu’il est né.
Et l’espérance, plus installée, plus durable, plus noble semble se dérober sous des montagnes de plastiques.
Il ne reste que l’humour.
Cela va peut-être vous choquer, pour créer chaque œuvre, j’ai enlevé tout espoir de mon esprit, afin d’admettre cette matière plastique comme faisant partie de la condition humaine.
Admettre sa laideur, sa futilité et admettre aussi sa beauté, sa force.
Une matière qui semble être un prolongement de l’humanité, avec les mêmes propriétés de destruction, de création.
Accepter le plastique comme on accepte la vie, la mort, la maladie.
Pas besoin de s’encombrer avec l’espoir et l’espérance.
De l’eau en bouteille quand on y pense…
L’Eau en bouteille ? Quelle stupidité, pourquoi pas l’air aussi ?
La terre ? Déjà fait !
Peut-être même qu’un bout de Lune est descendu sur la Terre en sachet ou bouteille plastique.
De toute façon l’humanité est allée beaucoup trop loin.
Coupable ou pas, on s’en fout !
Il faut aller au-delà de la répugnance et de la culpabilité pour atteindre l’œuvre.
Devant l’abondance, le travail se met en place, il faut concentrer la collection sur une petite partie.
Peut-être la plus volatile, la plus légère, peut-être aussi la plus insidieuse : les sachets plastiques.
Ils sont si nombreux ici.
Il s’agit désormais d’en faire œuvre, d’Art !
Et d’humour !
Ils sont increvables dans l’océan, alors sur le mur d’un salon ou d’un musée, les 99 ans sont garantis.
Coca-Cola nous vend de l’H2O et de CO2 en bouteille, Marcel Duchamp a retourné un urinoir en œuvre d’art.
Créer une collection d’œuvres d’Art avec nos propres déchets plastiques s’impose comme une évidence, pour être là où je suis ici et maintenant : avec VOUS, grâce à ces lignes, grâce à l’Art.
Et nos déchets !
Ils sont ce qui nous relie.
La mission de l’artiste relier les humains !
Le Corps
Le corps est la maison de l’esprit, lieu d’échange d’énergie, de message.
Le corps est la machine incroyablement parfaite de la vie.
Les énergies positives et négative entrent et sortent, le corps prend tout !
Ce corps, beau ou laid selon la perception l’image imposée.
Source de complexe ou de fierté pour l’individu, chaque société humaine s’évertue à le faire rentrer dans un moule.
Il est le siège de toutes les extrêmes sensations, des émotions plus ou moins intenses circulent des Pieds, à la Tête.
Il est la proie de vengeances, tortures, excisions, modification esthétiques, tatouages, chirurgies, modelages corporels.
Le symbole physique du Genre.
A notre mort, le corps n’est plus qu’un déchet. Et pourtant, la nature n’en produit aucun.
On cherche à le dompter parfois avant même de l’accepter.
Avec l’acrylique je cherche à dompter les reflets et lumières pendant l’instant de la pose.
Saisir l’impression vive aussi vite que l’acrylique sèche.
Chronométrer et limiter le nombre de poses pour rester dans le vivant.
Le Modèle est choisi, les séances organisées, les croquis et choix de poses organisent le rythme de création, la collection.
Lascif, ce jeune homme s’endort pendant la pose, le corps s’affaisse, les yeux se ferment.
La lumière La chaleur de l’atelier le font briller.
Il est jeune ce modèle !
Ce corps de jeune homme interroge …
Il n’est pas encore tout à fait homme, une sorte d’ambiguïté se dégage de chaque « morceaux de corps » que je mets en place dans des « boites ».
Des bas-reliefs.
Il me fait penser aux œuvres controversées d’Egon Schiele.
Femme blanche de 40 ans, en Côte d’Ivoire qui fait poser un jeune étudiant ivoirien nu dans l’atelier.
Cela tombe très bien finalement que j’ai un certain malaise.
Cela me remet à ma place d’artiste, de femme, de blanche, d’importée en Côte d’Ivoire.
Saisir et le faire rentrer dans la boite morceaux par morceaux. Pour mieux le comprendre.
Le corps un déchet futur, le corps comme le plastique, le corps envahit de plastique.
Fragile solide éphémère ambigu
Il m’évoque l’avenir de mon fils, l’avenir de tous les fils.
L’avenir du pays, de tous les pays.
LA PEAU
La peau et le cerveau dérivent du même foyer embryonnaire.
C’est à dire que dans l’embryon, deux organes dérivent de la même source : la Peau et le cerveau »
La peau noire exerce toujours cet effet fascinant, hypnotisant car elle est différente de la mienne.
Il y a la lumière qui émane de cette peau.
La peau comme un miroir qui rend.
La peau comme un miroir qui voit.
Ce que nous percevons de notre propre corps passe par la Peau.
Ce que notre corps perçoit de nous passe par la Peau.
« La peau est le lieu d’échanges du dedans vers le dehors et du dehors vers le dedans »
Sylvie Montpoint Dermatologue
La peau c’est le lieu de la transmission !
Le « Peau à Peau » est vital pour un nouveau-né !
Au fond de nos tripes, de la naissance à la mort, le toucher nous bouscule !
LE PEAU à PEAU nous tient vivants par l’échange de l’attachement et de l’Amour.
« La peau est un grand livre qui nous dit ce qu’a vécu l’individu, ses tristesses, ses joies, ses plis d’amertumes, tout ce qu’on ne veut plus afficher. »
Sylvie Montpoint dermatologue.
Je veux saisir toutes les couleurs du monde en une peau !
Les châssis /Les boites / Bas-reliefs
L’encadrement est inclus dans l’œuvre sauf si vous désirez encadrer la boite !
Entre sculpture et peinture pour une collection entre deux mondes, en transition, en évolution.
Entre deux dimensions.
L’idée d’un bas-relief est venue, comme pour contenir le plastique et ce corps, si beau sous la lumière et la chaleur grinçante d’Abidjan.
Un décor plastique.
Une dévotion au dieu plastique sans lequel nous ne pouvons plus vivre.
Je mange, bois, dors, fais l’Amour dans du plastique.
Il emballe le sexe, parfois même pour lui ajouter du goût.
À quoi donner du goût ?
Une semence jetée comme un déchet de la vie.
Nous pouvons être sauvés d’épidémie, sauvés d’un naufrage, sauvés d’un cash, grâce au plastique.
Et il tue la planète.
Le plastique, c’est l’humain, c’est le fruit du travail de notre corps et notre esprit et la conséquence du pouvoir de l’argent.
Des bas-reliefs comme des boites, des restes d’un autre temps.
Pour rappeler les corps intacts de Pompéi, des Momies d’Amérique du sud ou d’Égypte.
Reste d’une civilisation humaine débordée par sa propre consommation.
Allons nous être retrouvé momifiés dans le plastique dans 150 ans par une forme de vie supérieure ?
Ou ne restera-t-il que ces œuvres pour témoigner d’une résilience humaine ?
Désormais le problème de la pollution plastique, appelée aussi Pollution Organique Persistante, fait partie de l’angoisse mondiale.
Le problème c’est l’espoir.
L’espoir nous quitte aussi vite qu’il est né.
Et l’espérance, plus installée, plus durable, plus noble semble se dérober sous des montagnes de plastiques.
Il ne reste que l’humour.
Cela va peut-être vous choquer, pour créer chaque œuvre, j’ai enlevé tout espoir de mon esprit, afin d’admettre cette matière plastique comme faisant partie de la condition humaine.
Admettre sa laideur, sa futilité et admettre aussi sa beauté, sa force.
Une matière qui semble être un prolongement de l’humanité, avec les mêmes propriétés de destruction, de création.
Accepter le plastique comme on accepte la vie, la mort, la maladie.
Pas besoin de s’encombrer avec l’espoir et l’espérance.
De l’eau en bouteille quand on y pense…
L’Eau en bouteille ? Quelle stupidité, pourquoi pas l’air aussi ?
La terre ? Déjà fait !
Peut-être même qu’un bout de Lune est descendu sur la Terre en sachet ou bouteille plastique.
De toute façon l’humanité est allée beaucoup trop loin.
Coupable ou pas, on s’en fout !
Il faut aller au-delà de la répugnance et de la culpabilité pour atteindre l’œuvre.
Devant l’abondance, le travail se met en place, il faut concentrer la collection sur une petite partie.
Peut-être la plus volatile, la plus légère, peut-être aussi la plus insidieuse : les sachets plastiques.
Ils sont si nombreux ici.
Il s’agit désormais d’en faire œuvre, d’Art !
Et d’humour !
Ils sont increvables dans l’océan, alors sur le mur d’un salon ou d’un musée, les 99 ans sont garantis.
Coca-Cola nous vend de l’H2O et de CO2 en bouteille, Marcel Duchamp a retourné un urinoir en œuvre d’art.
Créer une collection d’œuvres d’Art avec nos propres déchets plastiques s’impose comme une évidence, pour être là où je suis ici et maintenant : avec VOUS, grâce à ces lignes, grâce à l’Art.
Et nos déchets !
Ils sont ce qui nous relie.
La mission de l’artiste relier les humains !
Le Corps
Le corps est la maison de l’esprit, lieu d’échange d’énergie, de message.
Le corps est la machine incroyablement parfaite de la vie.
Les énergies positives et négative entrent et sortent, le corps prend tout !
Ce corps, beau ou laid selon la perception l’image imposée.
Source de complexe ou de fierté pour l’individu, chaque société humaine s’évertue à le faire rentrer dans un moule.
Il est le siège de toutes les extrêmes sensations, des émotions plus ou moins intenses circulent des Pieds, à la Tête.
Il est la proie de vengeances, tortures, excisions, modification esthétiques, tatouages, chirurgies, modelages corporels.
Le symbole physique du Genre.
A notre mort, le corps n’est plus qu’un déchet. Et pourtant, la nature n’en produit aucun.
On cherche à le dompter parfois avant même de l’accepter.
Avec l’acrylique je cherche à dompter les reflets et lumières pendant l’instant de la pose.
Saisir l’impression vive aussi vite que l’acrylique sèche.
Chronométrer et limiter le nombre de poses pour rester dans le vivant.
Le Modèle est choisi, les séances organisées, les croquis et choix de poses organisent le rythme de création, la collection.
Lascif, ce jeune homme s’endort pendant la pose, le corps s’affaisse, les yeux se ferment.
La lumière La chaleur de l’atelier le font briller.
Il est jeune ce modèle !
Ce corps de jeune homme interroge …
Il n’est pas encore tout à fait homme, une sorte d’ambiguïté se dégage de chaque « morceaux de corps » que je mets en place dans des « boites ».
Des bas-reliefs.
Il me fait penser aux œuvres controversées d’Egon Schiele.
Femme blanche de 40 ans, en Côte d’Ivoire qui fait poser un jeune étudiant ivoirien nu dans l’atelier.
Cela tombe très bien finalement que j’ai un certain malaise.
Cela me remet à ma place d’artiste, de femme, de blanche, d’importée en Côte d’Ivoire.
Saisir et le faire rentrer dans la boite morceaux par morceaux. Pour mieux le comprendre.
Le corps un déchet futur, le corps comme le plastique, le corps envahit de plastique.
Fragile solide éphémère ambigu
Il m’évoque l’avenir de mon fils, l’avenir de tous les fils.
L’avenir du pays, de tous les pays.
LA PEAU
La peau et le cerveau dérivent du même foyer embryonnaire.
C’est à dire que dans l’embryon, deux organes dérivent de la même source : la Peau et le cerveau »
La peau noire exerce toujours cet effet fascinant, hypnotisant car elle est différente de la mienne.
Il y a la lumière qui émane de cette peau.
La peau comme un miroir qui rend.
La peau comme un miroir qui voit.
Ce que nous percevons de notre propre corps passe par la Peau.
Ce que notre corps perçoit de nous passe par la Peau.
« La peau est le lieu d’échanges du dedans vers le dehors et du dehors vers le dedans »
Sylvie Montpoint Dermatologue
La peau c’est le lieu de la transmission !
Le « Peau à Peau » est vital pour un nouveau-né !
Au fond de nos tripes, de la naissance à la mort, le toucher nous bouscule !
LE PEAU à PEAU nous tient vivants par l’échange de l’attachement et de l’Amour.
« La peau est un grand livre qui nous dit ce qu’a vécu l’individu, ses tristesses, ses joies, ses plis d’amertumes, tout ce qu’on ne veut plus afficher. »
Sylvie Montpoint dermatologue.
Je veux saisir toutes les couleurs du monde en une peau !
Les châssis /Les boites / Bas-reliefs
L’encadrement est inclus dans l’œuvre sauf si vous désirez encadrer la boite !
Entre sculpture et peinture pour une collection entre deux mondes, en transition, en évolution.
Entre deux dimensions.
L’idée d’un bas-relief est venue, comme pour contenir le plastique et ce corps, si beau sous la lumière et la chaleur grinçante d’Abidjan.
Un décor plastique.
Une dévotion au dieu plastique sans lequel nous ne pouvons plus vivre.
Je mange, bois, dors, fais l’Amour dans du plastique.
Il emballe le sexe, parfois même pour lui ajouter du goût.
À quoi donner du goût ?
Une semence jetée comme un déchet de la vie.
Nous pouvons être sauvés d’épidémie, sauvés d’un naufrage, sauvés d’un cash, grâce au plastique.
Et il tue la planète.
Le plastique, c’est l’humain, c’est le fruit du travail de notre corps et notre esprit et la conséquence du pouvoir de l’argent.
Des bas-reliefs comme des boites, des restes d’un autre temps.
Pour rappeler les corps intacts de Pompéi, des Momies d’Amérique du sud ou d’Égypte.
Reste d’une civilisation humaine débordée par sa propre consommation.
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Eros • 4 oeuvres
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Collection Eros, une collection qui parle d'Amour ?
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"L'érotisme est l'approbation de la vie jusque dans la mort!"
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La Littérature et le mal.
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Collection Regard Emotions • 8 oeuvres
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La collection Regard Emotions est une série de peintures sur le regard porté et reçu par les enfants que j'ai croisé au cours de mes périples . Quel regard porte-il sur moi? Comment me perçoit-il, cet être humain innocent du village ou de la ville?
Collection Transmission • 5 oeuvres
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Dans cette collections, Yaël se concentre sur la transmission du savoir, savoir faire, savoir être de[...]
Dans cette collections, Yaël se concentre sur la transmission du savoir, savoir faire, savoir être de l'enfant, ainsi l'artiste plonge au coeur de ses souvenirs d'enfance, et de ses observations pour essayer de transmettre les émotions qu'un jeune enfant ressent lors d'apprentissages.
Cette collection s'inscrit dans une démarche de prise de conscience de la nécessité cruciale de l'éducation dans l'évolution profonde, de la société Ivoirienne en particulier mais de l'Humanité toute entière qui doit profondément instaurer éducation, hygiène, protection de l'environnement...
Cette collection s'inscrit dans une démarche de prise de conscience de la nécessité cruciale de l'éducation dans l'évolution profonde, de la société Ivoirienne en particulier mais de l'Humanité toute entière qui doit profondément instaurer éducation, hygiène, protection de l'environnement...
Collection Akwaba • 6 oeuvres
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Oeuvres réalisées la première année passée en Côte d'Ivoire.
2013 les blessures de la crises saignent[...]
Oeuvres réalisées la première année passée en Côte d'Ivoire.
2013 les blessures de la crises saignent encore mais ce pays m'accueille.
Cette collection est comme un hommage sur le vif, impression premières, matières brutes, couleurs vives.
2013 les blessures de la crises saignent encore mais ce pays m'accueille.
Cette collection est comme un hommage sur le vif, impression premières, matières brutes, couleurs vives.
Résilience • 6 oeuvres
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Plusieurs années ont été nécessaire pour mettre en oeuvre cette Collection.
Pendant cinq années, Yaël[...]
Plusieurs années ont été nécessaire pour mettre en oeuvre cette Collection.
Pendant cinq années, Yaël observe son pays d'accueil, la Côte d'Ivoire !
Comment ne pas parler de résilience lorsque nous parcourons les rues d'Abidjan?
Cette collection est marquée par l'utilisation de sacs plastiques sur certaines oeuvres. Une pratique nouvelles après des recherches plastiques à l'atelier.
Pendant cinq années, Yaël observe son pays d'accueil, la Côte d'Ivoire !
Comment ne pas parler de résilience lorsque nous parcourons les rues d'Abidjan?
Cette collection est marquée par l'utilisation de sacs plastiques sur certaines oeuvres. Une pratique nouvelles après des recherches plastiques à l'atelier.
Oeuvres Vendues • 28 oeuvres
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