Véronique Bellot

Au début, il y a la matière à l'état brut...rencontre...L'âme tendue, vibre...La pierre raconte...Le bois s'ouvre...Les mains répondent...Les veines guident les outils...Etrange danse, le corps tourne autour du bloc, musique étourdisante des coups de maillet...La gouge esquisse...Le ciseau tranche...L'abrasif polit, émousse les arètes...Là, sous les yeux étonnés, l'ébauche prend naissance...Instant précieux de communication réelle...Je ne suis qu'un instrument au service de la matière témoin millénaire de l'éternel humain...
Tout est bon à prendre...un de vos sourires...un éclat de vos yeux...L'arrondi d'un de vos gestes...L'ombre de vos souvenirs...Et la pierre du chemin, l'arbre mort au bout du jardin, traduisent sans détour, une fragilité, une force, une émotion passagère et profonde...
Mes personnages n'ont pas d'oreilles, ils ne sont pas là pour entendre mais pour être écoutés...Ils ferment souvent les yeux ou bien n'en n'ont pas...C'est qu'ils portent le regard vers l'intérieur...Et s'ils penchent la tête, c'est pour mieux s'abandonner au toucher de la main...
Une sculpture comme une absence qui tourmente, une prière muette, un mot d'amour...
Merci pour l'inspiration...

Nait en 1959 à Cahors
Abandonne des études secondaires littéraires et refuse d'enter dans les "Postes et Télécommunications" brisant ainsi la tradition familiale
Comme depuis toute petite, elle gribouille constamment, elle décide de devenir écrivain
En 1987, ebauche dans un atelier d'art artisanal ou elle apprend le métier d'encadrementà l'ancienne et les secrets des bois dorés
En 1993, prix international francophone du roman, cette année la rencontre avec la pierre marque de façon décisive son orientation
De cours d'histoire de l'art en cours de dessin jusqu'à l'atelier de Mr Dimigglio avec qui, elle prend des cours pendant trois ans
Sa matière de prédilection reste le bois, les arbres tordus, les troncs vaincus par les grands froids ou les canicules provençales, il y a toujours quelqu'un dans ces arbres, quelqu'un avec une histoire à raconter
Licenciement économique après 17 ans de labeur, comprend enfin ce qu'elle est prête à perdre pour ne pas se perdre
2005, inscription à la maison des artistes,nombreuses expositions et prix de sculpture