Né en France en 1979, Thomas Pourcelot est revenu à Taiwan en 2016 après trois années passées à Riyad. Cette étape au Moyen-Orient peut être ajoutée à la liste des villes (Graz, Pointe-à-Pitre, Pékin, Séoul, Kaohsiung) où il a vécu au cours des quinze dernières années. L’artiste apparente souvent cette manie ambulante à « l’éloge de la fuite » d’Henri Laborit. Déconstructivisme adapté à la vie réelle, c’est donc une suite de constructions, déconstructions et régénérations pragmatiques qui a fondé son parcours. Débutant la peinture en 2013, Thomas Pourcelot s’y est totalement consacré 4 années plus tard.
L’objectif des premières recherches picturales de l’artiste n’étaient au départ ni de traduire des pensées, des émotions ou de transmettre un message, mais davantage une quête personnelle et une démarche ontologique. Inspiré par l'art moderne, l’art contemporain mais aussi par l'art primitif, ses travaux se sont petit à petit orientés vers le « semi-automatisme » et l’expressionisme abstrait. Mais pour cet artiste contemporain, l’art, en dehors du fait que ce soit une quête d’absolu personnel, doit être, s’il est présenté publiquement, social. Il doit avoir un sens social, une fonction. Il n’a donc cessé de développer un travail autodidacte très instinctif, mais en réfléchissant également à trouver un sens pour lui et la société. Ses expériences personnelles, son cursus universitaire en sciences sociales et politiques et ses pensées sur les processus de création artistique l’ont ainsi conduit, en 2015, à se replonger dans des questionnements liés à la psychanalyse, la philosophie politique ou encore la sociologie.
Sa démarche étant largement empirique, tant dans le processus de création que dans la réflexion arrivant toujours à posteriori, rien n’est réellement prémédité. La toile se construit petit à petit, presque d’elle-même, au gré des envies, des besoins et des accidents. Elle est une traduction de l’absence de libre arbitre, un faux semblant de choix conscients déterminés en réalité par l’environnement. Les valeurs collectives sont perçues, à tort d’après l’artiste, comme des choix conscients et rationnels. L’humanité avance dans une histoire qu’elle ne contrôle pas et est définie par les lois du chaos.
