Mariage (2015) Peinture par Jean-Luc Soulat

12- Toutes les Peintures Spirituelles sont uniques non seulement dans leur aspect final, mais peut-être plus encore dans ce qu’elles ont offert comme sensations et comme chemin d’aboutissement. Cette fois-ci, j’avais pu peindre les deux premières étapes de Peinture Spontanée à la suite l’une de l’autre (le fond turquoise et les envolées bleues plus foncé). Comme à chaque fois, du fait de l’état de transe où le mental est absent, je l’avais mise sur le portant pour séchage sans plus de compréhension.

A la fin de la séance de presque cinq heures, j’avais disposé devant moi toutes les peintures qui avaient été réalisées. Les toutes dernières ne portaient en elles aucune raison de les conserver, c’est régulièrement le cas. Mais celle-ci que j’ai nommée « Mariage » était à la fois captivante et décevante, il lui manquait quelque chose.

Au stade où en était cette œuvre, elle ne portait pas ses volutes blanches avec des aspects translucides. Elle était puissante en énergie, mais mon ressenti intérieur me soulignait un sentiment de manque. Ce phénomène doux et subtil qui m’habitait quand je regardais cette image, pris de l’ampleur avec le temps.

Je décidais de garder cette œuvre inachevée en visuel dans mon atelier, jusqu’au moment où je ressentirai l’appel nécessaire pour la conduire à sa finalité. Un jour, deux jours, trois jours, ce sentiment de manque d’une action à apporter ne me quittait pas, mais rien d’autre ne venait s’afficher dans ma conscience. Je trouvais ça bizarre et ne savais pas comment faire. Le mental était bien présent et en fait il faisait barrage. J’avais peur de la gâcher, de ne pas pouvoir réussir cette dernière passe.

Au quatrième jour, alors que j’étais en phase de réalisation pour toute une suite de peintures, sans avoir à me poser la moindre question, et du fait que ce tableau était tout proche de mon pupitre de peinture, je l’avais disposé dessus comme s’il s’agissait du support vierge. Ma main droite partit d’elle-même plonger le pinceau de mousse dans le bac d’eau avant de le plonger légèrement dans celui qui contenait la peinture blanche. (Je n’ai pas encore précisé dans mes précédents textes que dans l’état psychique qu’apporte cette méthode de peinture, il n’est guère possible de choisir les couleurs pendant l’action). Dans le fait même de cette dernière étape, je voyais bien qu’il y avait une modification de l’état initial qui avait pris place, mais ça ne me suggérait rien de particulier. Il faut le mental actif pour pouvoir juger d’un quelconque effet.

Par la suite, une fois revenu à la norme, je l’ai trouvé géniale cette Peinture Spontanée et ce sentiment m’était davantage donné par son histoire que par son apparence. Les deux se combinant très bien, je suis heureux de la présenter et de la proposer à la vente. Son nom « Mariage » est celui qui m’est venu naturellement comme si c’était indéniable, je laisse chacun à sa réflexion à ce sujet…

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