Jean-François Robiquet

Octobre 2004 : Galerie Thuilliez - Paris - Peinture.
Août 2004 : Yport - sculpture sur le théme de la mer- (voir Poséïdon rubrique sculpture)

Journal Asnières Info Décembre 2006

"Prix Signatures"sculpture 2006, Galerie Siret - Paris

Dans mon travail de sculpteur, quand je crée, je me compare volontiers à un voyageur
qui part régulièrement dans l’inconnu sans carte routière, ne connaissant que son point
de départ, se laissant guider par son instinct en se laissant aller au vagabondage intérieur.

J’essaie de me rendre disponible afin d’accueillir l’imprévu et de rebondir sans cesse avec ce qui m’est donné pour arriver quelques parts… et pas toujours là ou j’avais prévu d’aller au départ.

Il m’arrive parfois de faire des études, des croquis, car il faut toujours un point de départ, mais cela n’est pas systématique. Le point de départ peut aussi venir des rêves, fantasmes et songes qui me nourrissent, sans oublier la nature qui pour moi est une formidable source d’inspiration.

J’aime partir d’une forme qui me parle et de la travailler jusqu’a ce que dessine (au fil du voyage) un embryon de visage, apparaisse un personnage, une attitude, une présence et ensuite la libérer pour lui donner vie.

Le visage est très présent dans mes créations, il ne me quitte pour ainsi dire jamais, il s’impose à moi en permanence et se décline sous toutes les formes.
En 2004, une boule de terre a donné naissance au premier « Affreux gentils »
(marque déposée) premier d’une longue série. L’affreux gentils est né entre autre, d’une réflexion sur l’être humain est l’importance de l’apparence dans notre monde au détriment du vrai, du solide, de ce qui est en nous tous au delà de l’emballage.

Au fil du temps, les affreux gentils ont fait place à d’autres, ils ne sont plus uniquement aujourd’hui l’essentiel de mes créations, d’autres créations voient
le jours dans mon atelier.

Cette démarche très personnelle peu académique, m’oblige à la plus grande des sincérité, et honnêteté dans le cheminement et l’élaboration de mes sculptures.
Je ne peux en aucun cas précipiter les choses et je dois rester à l’écoute en permanence. Cette démarche demande aussi une grande part de lâcher prise et m’oblige à rester connecter avec moi-même pour éviter les interférences et parasites du monde extérieur.
Autrement dis cette démarche m’oblige à vivre au présent, être ici et maintenant. Etre tout simplement.

"Un homme assis sur les nuages"


Un nez bizarre, long et tordu, encadré par un visage écrasé, comme si Dieu avait plaisanté avec lui. Mais le sourire au coin des lèvres est discret, serein. Et les yeux presque fermés donnent une impression de bien de bien-être et de réflexion... Ce sont les "Affreux Gentils" de Jean-François Robiquet, l'un des 400 participants à l'exposition du Grand Marché d'Art contemporain qui se tenait place de la Bastille à Paris du 27 octobre au 1er novembre 2004.
Les Affreux Gentils de Jean-François Robiquet nous donnent une sensation troublante au premier coup d'oeil, mais on s'y attache rapidement par leurs traits simples et la sérénité que reflètent leurs visages. Comme s'ils nous observaient depuis leur monde. Au milieu de toutes ces oeuvres exposées, ils nous retiennent et nous immobilisent par leur charme.

De sa série les Affreux Gentils, Robiquet dit "C'est une oeuvre d'amour". Ce sont des personnages imaginaires mais familiers qui se présentent à nous comme dans un sommeil.
Pour lui, beaucoup de nos contemporains se composent un personnage dans leurs relations avec les autres, se cachent pour se protéger. C'est pourquoi il ne faut pas juger les gens dès la première rencontre. Ses affreux gentils demandent également du temps pour découvrir ce qu'ils renferment. Si l'on accepte qu'ils nous divulguent leur secret, ils peuvent nous conduire à la réflexion, si on leur accorde un peu de temps, ils peuvent nous mener à un endroit où nous n'allons pas souvent, un monde intérieur. Là, nous découvrons avec amour notrerelation aux affreux gentils : nous refusons de nous voir tels que nous sommes (capacités, argent, apparence extérieure) et cherchons à monter aux autres une image idéale, mais nous ne trompons que nous-mêmes.

Malgré la laideur de leurs traits, les affreux gentils s'acceptent tels qu'ils sont. Ils ne s'embarrassent pas des conventions. Et si le trouble que leur apparence provoque chez les autres ne les dérange pas, ils nous enseignent à montrer notre vrai visage.

« Bien sûr, mon message ne doit pas être pris trop au sérieux. Même s'il représente une conviction sincère, il ne relève pas d'une religion ni même d'un jugement. Mes oeuvres ne sont qu'un moyen léger de révéler la nature humaine », dit-il avec un léger sourire.

Les affreux gentils nous rappellent les masques de l'opéra italien ou de la tragédie antique. Est-ce une trace de son pasé d'acteur ? Apparemment, toutes ses expériences artistiques se sont fondues dans cette oeuvre. Ne nous étonnons pas lorsqu'il nous dit que les affreux gentils sont vivants, qu'ils représentent à leur manière un spectacle.

Pour lui, le sentiment est à la base du travail de l'artiste. Il trouve son inspiration dans tout ce qu'il entoure. C'est également un passionné qui regarde le monde depuis les nuages, dont il descend quelquefois. Il voyage dans les deux sens.

Robiquet est un artiste qui crée selon ses propres méthodes sans se préoccuper des modes. Tous les gens qu'il rencontre et toutes les choses qu'il voit sont la source de son inspiration.

Il n'est pas difficile d'être artiste, mais rares sont ceux qui suivent obstinément leur chemin et se consacrent réellement à l'art. Jean-François Robiquet est l'un d'eux. L'homme et ses oeuvres se distinguent du commun.

Alice Vallet

Mai 2004 : Exposition place de la Bastille à Paris au Grand Marché d'Art Contemporain Peinture et Modelage.
Novembre 2004 : Exposition place de la Bastille à Paris au Grand Marché d'Art Contemporain Modelage et sculpture.

Jean-François Robiquet

Installé en région parisienne depuis 1995, le spectacle vivant a occupé pendant une dizaine d’année, la première partie de ma vie artistique. La rencontre avec le peintre Briba fut déterminante dans la suite de mon parcours. A ses côtés, je me suis dans un premier temps consacré à la peinture.

Pendant deux ans environ, un appétit créatif s’est alors emparé de moi et je n’ai eu de cesse d’explorer différentes techniques et matériaux (collage, acrylique, huile, pastelle, encre, linogravure etc…)

Très vite l’envie de travailler le volume s’est fait ressentir. C’est pourquoi je me suis tourné vers le travail de la terre par une initiation personnelle au modelage puis en fréquentant l’atelier du sculpteur Pétrus à Paris.

Peu à peu, le travail de la terre a pris une place importante dans mes créations (naissance des Affreux Gentils) devenant dans le même temps l’assistant de Patrick Loughran ; céramiste, atelier d’Asnières-sur-Seine. C’est le début des premières expositions et le commencement d’une belle aventure à suivre…

Né en 1973 à Arras,
1992 : Formation d’art dramatique
2001 : Enregistrement d’un album de chansons françaises (interprète)
2003 : Rencontre avec le peintre Briba.
2004 : Formation modelage et taille directe modèle vivant ; atelier du sculpteur Pétrus à Paris.
2005 : Assistant du sculpteur et céramiste Patrick Loughran ; atelier d’Asnières sur seine.
2005 : Ouverture d’un cours d’initiation au modelage et sculpture, enfants et adultes à Asnières-sur-Seine.
2005 : Exposition Galerie Siret, jardin du Palais Royal à Paris. Lauréat du prix Signatures sculpture.
2006 : Intervention artistique en milieu scolaire atelier terre.

Depuis 2005, je consacre une partie mon temps à enseigner dans mon atelier et au sein d’établissement scolaire avec comme leitmotiv l’envie de partager et transmettre.