Pierre René Reymond

Né en 1970. Etude de Lettres malgré des nets penchants graphiques (dessins et études de bandes dessinées).

Professorat de français durant trois ans. Départ en 2000.
Activité graphique et infographique continuelle et suivie dans le même temps (utilisation de l’infographie en tant que « medium » dans logiciels émulant la peinture : painter, photoshop notamment).

Ecole de multimédia en 2001 à Grenoble.
Travail dans l'informatique et la création de sites intranet / extranet. (Charte graphique et programmation).
Pleine activité de peintre depuis 2004 / Fin 2003. Peinture au couteau et à l’huile sur toile exclusivement. Pratique de la figuration libre, du lyrisme abstrait et de l’abstraction géométrique au sein de thématiques telle que la musique (séries des concerts, des concertistes, des orchestres), les villes verticales à l’américaine (séries des towns, des central Park, des Times square, des Empire State).

Premières expositions collectives en juillet 2005 (Morestel), salon de Bourg en Bresse (Novembre 2005) puis personnelles (casino grand cercle Aix les bains en Juillet 2005, Exposition abstraite à Morestel en Mai/ Juin 2006). Expositions en galerie : Galerie Victoria (Aix les Bains), Galerie de l’impasse (Lyon). Expositions en ligne sur Art Majeur () et sur site personnel ().

ESTHETIQUE ________________________________________________________________________________________


FIGURATION LIBRE ET ABSTRACTION

Quelques mots sur l’esthétique : globalement l’ensemble de l’œuvre appartient à la figuration libre (la synthèse) même si quelques toiles penchent nettement vers l’abstraction. Cependant, l’abstraction n’est pas une fin en soi mais l’aboutissement d’une série de tableaux au sein desquels progressivement le thème se dilue et se perd : Town Déconstruction vient clore la série des villes verticales, Nu Déconstruction marque l’aboutissement d’une série d’étude inspirée par les dessins de Klimt, Don Quichotte et les géants marque une étape dans sa série plus figurative. Ma peinture vise la perturbation (et par ce moyen la durabilité de l’œuvre) par la dilution du thème. Elle cherche à éviter au possible l’évidence qui ennuie.


COMPOSITION ET INSPIRATIONS

Plus constructeur d’architectures, de constructions / compositions en volumes constituées d’aplats (le plat du couteau), d’arrachements (le biais), de stries (le fil) que dessinateur, je puise mes thèmes et ma « manière » dans mon imaginaire nourri des arts autres que ceux de la peinture. En premier lieu le cinéma pour les cadrages, les mises en scènes de tableaux qui sont un cliché tirés d’une histoire (voir par exemple Don Quichotte et les géants qui reprend les plans américains des westerns de Léone ou certains petits formats de concert qui dramatisent la scène par le point de vue particulier adopté). D’autres arts et éléments de culture interviennent, la bande dessinées (des réminiscences de BILAL), la peinture (reprise des dessins de KLIMT, des peintures de SEGRELLES, des gravures de Gustave DORE, des toiles d’UCCELO…), la photographie (Riverside), mais aussi la littérature avec la série des Don quichotte. Autre élément majeur de ma création l’infographie et toute la culture numérique trouvent de nombreuses résonances dans le médium « huile » : La déconstruction du motif n’est pas loin du phénomène de pixellisation si on se réfère au domaine informatique…).

L’univers du peintre emprunte des images, des teintes, des constructions, et les digère pour les faire siennes...

SORTIR DU CADRE ET ESQUIVER L'EVIDENCE

La composition est un ressort essentiel de ma peinture : Toujours j’essaie de rompre le format de la toile et d’aller à son encontre pour créer des perspectives fausses, des impressions d’étrangeté par le biais d’un motif décentrés (voir la série des trams et particulièrement Etude en gris qui inscrit le train dans une verticale qui va à « l’encontre » et casse donc la perspective selon laquelle le train est vue habituellement : souvenons nous de Pluie, vapeur, vitesse et de son point de fuite horizontal) ou par une déconstruction qui touche le sujet et transforme durablement le spectacle, la vision de son émanation sur toile…


SERIES ____________________________________________________________________________________________


Plusieurs séries se sont construites dans le temps du développement d’une manière, d’une esthétique.

TOWNS

La première série, la plus ancienne, qui se fonde sur des dessins vieux de vingt ans est la série des Towns. Towns et non pas Villes. Ne pas voir là une affectation : ce sont les villes américaines, en particulier et presque exclusivement New-York qui servent de modèle à cette série. Les Towns mettent en exergue la verticalité dans un premier temps (town#1 à 15) puis horizontal (Les déconstructions puis les Empire state). La série se développe désormais en horizontal avec des vues lointaines et aériennes de New York qui tente la variation de la lumière (Empire State matin, midi, soir) à la manière des études de ponts japonais de Monet. Le point commun de toutes ces toiles est évidemment la richesse de la matière (empâtements) et le découpage des aplats au fil du couteau qui s’apparente à de la sculpture, de la gravure sur matière molle.


ORCHESTRATIONS

La deuxième série non moins conséquente est celle des Orchestrations. On trouve dans cette série les Concerts en vue externe et lointaine qui englobe tout l’orchestre dans son ensemble (Violons, chef, pianiste, violoncelliste). La touche est multiple dans un style à « l’arrachée » : la matière des personnages est composée de touches généreuses mêlées de matière grasse qui se heurtent. Autre composante de cette série, autre format (double carré horizontal) et autre point de vue (plus rapproché) : les Concertistes qui met en scène une formation plus réduite abordée dans un style en aplats qui doit beaucoup à De Stael. (les footballeurs) est le lieu des expérimentations chromatiques et de matière. Quelques toiles appartiennent aussi à cette série et se concentrent en plan rapproché sur un instrumentiste qui ne joue pas (d’où le nom de Désœuvré donné à cet homme) mais ce point de vue ne connaît pas de développement pour le moment. Au-delà du thème commun à toutes ces toiles c’est le jeu sur le style qui fait vivre et évoluer la série. S’il y a répétition il ya aussi mort de la série.


BLEUS

La série des bleus trouve sa logique de regroupement plus dans la composante de bleu prussien et bleu phtalo (aussi présents dans la série Orchestrations) mais ces émanations sont diverses dans les thèmes et les courants artistiques : on passe ainsi de la figuration libre dans Le port, Marine, et Nord, à l’abstraction lyrique empruntant à Zao Woo Ki (Bleu#2, Triptyque bleu). En négatif de cette série (pas de bleu sans son contraire) on trouvera des tableaux qui empruntent aux ton chauds des complémentaires tels que Fusion, Marine garance et autres qui ont finalement donné naissance à la série des Batailles et Fresques.


AUTRES

La série des fresques et batailles s’appuie sur des références célèbres (San Romano d’Uccelo, une mosaïque de Pompéi) et démonte le motif, se l’approprie pour reconstruire une image propre (Fresque #4). La manière du fond varie et passe de fonds tout en aplats de matières (Fresque #1) à des fond beaucoup plus maigres et nuancés (San Romano). La série des nus basée sur des dessins de KLIMT repris dans une esthétique cubistes en aplats se double d’une réflexion sur la représentation et la déconstruction des lignes de force du motif. La série des trains et trams tente les nuances plus froides rabattues au blanc de titane qui retrouvent une forme d’apaisement (Tram matin d’hiver)


DON QUICHOTTE

Dernière en date, la série des Don Quichotte est passé de l’anecdotique de tableaux ponctuel et décousus s’attachant essentiellement au motif fourni par le personnage (Don Quichotte) à un développement beaucoup plus conséquent portant sur la quête, l’épopée, la folie et autres thématiques adjacentes. Ainsi Don Quichotte donne lieu désormais à une étude esthétique en relation avec la relecture globale du tome I de l’œuvre et retrace l’ensemble des épisodes marquant de l’errance du chevalier à la triste figure. Une première série de tableaux est née au nombre de onze qui tente l’harmonie de ton et d’ambiance. Une fois encore ce n’est pas la figuration qui est visée : demeure ce parti pris de liberté dans la représentation qui conjugue identité du thème et recherche picturale.



CONCLUSION SUR LES SERIES

Bien entendu ces séries ne sont pas hermétiques et cloisonnées, leurs esthétiques se mêlent et parfois résonnent entre elles (on retrouve évidemment des traits communs dans les villes horizontales en double carré Empire state, les Don Quichotte, les Nus !)