Adicionado dia 23 de set. de 2013
L'office de tourisme a commandé un modèle réduit en terre cuite de l'église pour la faire découvrir aux visiteurs malvoyants.
Non seulement on pourra toucher, mais en plus ce sera fait pour ça. La maquette au 1/500e de Notre-Dame de Royan ne sera pas réalisée pour les yeux, mais pour les mains… Isabelle Debette, animatrice culturelle à l'office municipal du tourisme, spécialiste de l'église Notre-Dame, a eu l'idée de cette maquette en terre cuite pour faire « visiter » la célèbre église royannaise aux aveugles et malvoyants.
Mieux qu'une description
« Il est en effet impossible de la décrire avec toutes les précisions nécessaires à quelqu'un qui ne peut pas la voir », estime Isabelle Debette. « Pour que la personne privée de la vue puisse se faire une idée aussi précise que possible sur cette monumentale œuvre contemporaine, il fallait qu'elle puisse la toucher… » C'est ainsi qu'est née l'idée de la maquette, le mois dernier.
La réalisation a été confiée à deux spécialistes du modelage et de la sculpture, Serge Mottet, président de l'Atelier des arts plastiques et Édith Frèche, professeur de sculpture et modelage.
Depuis trois semaines, les deux artistes planchent sur la maquette qu'ils doivent livrer à la fin du mois de juin en prévision des visites qui auront lieu lors de la saison estivale. Dans l'atelier du local situé rue des Arts, ils malaxent la terre pour refaire pour la troisième fois le clocher qui, décidément, leur pose des problèmes… comme le reste d'ailleurs. « On a accepté un projet complètement dingue ! », s'amuse Édith Frèche qui comme Serge Mottet avait sans doute sous-estimé la difficulté de la tâche. « Encore une fois, l'angle du clocher n'était pas correct, j'espère qu'on va finir par y arriver ! »
Un toit très compliqué
De l'avis d'Édith et de Serge, aussi paradoxal que cela puisse paraître, dans ce travail rien n'est particulièrement difficile… mais tout devient vite compliqué. Car il ne saurait être question d'à-peu-près dans cette histoire. Tous les détails doivent figurer sur ce modèle réduit de 30 centimètres de haut et ils doivent être assez précis pour devenir perceptibles du bout des doigts. Munis de plans au 1/500e, de photos, Édith Frèche et Serge Mottet retranscrivent dans la glaise les balcons, les ouvertures, les reliefs des vitraux.
L'une des grosses difficultés est encore le toit ; le fameux toit en « selle de cheval ». Aucune photo, aucun plan ne peuvent correctement décrire ce double galbe compliqué qui assure la rigidité, à défaut d'étanchéité, de la couverture… Il a donc fallu se rendre sur place. Isabelle Debette les a conduits tout en haut de l'église, sur le toit, afin qu'ils puissent observer de près l'étonnante courbure invisible de la rue. « On n'en est pas encore là, mais ce ne sera pas évident à réaliser », prédisent les deux sculpteurs.
La texture du ciment
La maquette, une fois cuite, aura la texture du ciment. « Nous avons utilisé du grès dit « chameautté », qui offre non seulement une meilleure tenue à la sculpture, mais aussi un grain très particulier qui donnera l'impression de toucher le même matériau ou presque que celui de Notre-Dame ».
Pour les aveugles et mal voyants, la visite de Notre-Dame commencera dans un bureau de l'office de tourisme. Pas question, en effet, de laisser le modèle réduit dans l'église où il pourrait tomber dans de vilaines mains qui ne se contenteront pas de la toucher.
Lundi 9 mai 2011
Par DIDIER PIGANEAU, "SUD OUEST"