Paul Herail
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Ajouté le 4 mai 2013
Le temps et la perte
En fait, mon travail semble prendre sa source dans la notion de perte : si je peux récupérer des pièces de bois, de métal, des clous et des cordages partout sur mon chemin, c'est qu'elles ont été perdues par quelqu'un, un jour et quelque part.
Là où elles sont restées, sans les chercher je les trouve. Un jour elles ont été un arbre, puis l'homme en a façonné des planches qui ont longtemps travaillé, se sont usées à la tâche dans l’indifférence, partout autour du monde, puis se sont égarées.
Un peu comme la nature qui se nourrit de ce qui n'est plus (vivant), j'assemble ces débris en un « autre chose » humble et sensible, animé d'une vie qui restera marquée par l'usage et le temps.