La rose et la griffe (2021) 絵画 Paul Laurenzi によって

Quand l’art du portrait de la fin 19e entre en collision avec l’art du cosplay. Le costume de l’art intime dialogue avec l’art du costume. Dans l’atelier de cet artiste discret et prolifique, se déploie une galerie de portraits féminins. Les femmes sont élégantes aux traits fins, le teint diaphane. Le cadrage serré invite à mieux saisir l’intensité du regard, le mouvement des lèvres, le charnel des courbes et la densité du caractère. Les détails de l’arrière plan délivrent des clefs pour mieux décrypter l’état d’esprit des modèles et leur environnement. Dans la lumière de l’atelier, l’artiste semble hanté par de frêles ou pulpeuses madones au regard bienveillant et déterminé. Paul LAURENZI repose davantage sa recherche et son message sur l’image que sur la performance technique. Certaines femmes sont strictement vêtues de tissus de couleur noire, de vinyle et d’autres matières translucides, qui dévoilent pudiquement leurs attributs. Notre regard s’immisce avec délicatesse dans cet univers singulier. La palette où se côtoient gris colorés et couleurs vives anime et rehausse les costumes sombres aux détails puritains, aux accents victoriens. La transparence de sa peinture à l’huile, sublimée par touches de lumières subtiles, dévoile de savantes superpositions, d’extraits de dentelles, un serre taille ou encore un porte-jarretelle. Tout est mise en scène, fantasmé, voire sexué et l’innocence de l’imagerie populaire égrainée, çà et là, nous rappelle qu’ici tout n’est que projection de pulsions refoulées du désir féminin. L’artiste crée la tension, le mercure monte.

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