Mike Spinelli
Je hais le ciment ! Ce n’est ni une idéologie, ni une superstructure, je le déteste depuis que je suis petit ; je détestais son reflet sur les deux mers de ma ville natale, Taranto. Je le hais, bien que l’hypocrisie de notre époque le rende acceptable, voire coloré, adouci par des formes sinueuses. Mais le ciment n’est jamais confortable, il ne peut être accepté, à part dans le compromis de nos maisons, puis de nos rues et de nos villes…Je le hais et le méprise surtout quand il assorti de vert : des arbres qui enculent les trottoirs et des parcs qui baisent entre les immeubles et les carrefours, devant des familles joyeuses et ignorantes, éhontément ! Il est peut-être excessif de dire que c’est un accouplement de merde ! Mal habillé ! Comme un ennemi qui ne sait vraiment pas s’habiller : tu me débectes ! Je te hais ! Tu me fais chier ! Meurs !Voilà la haine qui devient colère et puis, au fond, nous détruisons par amour et construisons par douleur.Je ne sais pas, je gâche du ciment et, dans son immonde embrassade, j’accueille les plantes, je les emprisonne, je les viole, je les aime et je les maltraite, je les arrose, je les contrains, je les aime et je les tourmente.Je ne peux faire autrement : pouvons-nous faire autrement ? L’humain sait-il faire autrement ?L’art beau, celui qui nous satisfait, qui nous emplit les yeux et nous excite sans toucher, sans étreinte, l’art voyeuriste n’est pas pour moi, je n’en suis pas capable, je ne sais masturber les couleurs un pinceau à la main.Je lis depuis toujours, j’ai dormi entre les livres, la littérature m’a rendu amoureux et m’entretient comme une femme riche à laquelle je sers d’amant. Je continue à parler des livres à des jeunes vidéodégradables. Mon travail : je suis professeur, sans pouvoir me faire à l’idée de me transformer en sacerdoce d’une religion éteinte : la littérature. Pourtant, j’ai grandi avec des outils dans les mains : maçon, électricien, plombier, musicien, je me suis travesti maintes fois.Ainsi, j’ai décidé de rassembler tous les morceaux, ce n’est pas exactement un plaisir, mais une nécessité, une exigence de fétichisme narratif. Narration et sculpture, une installation de contraste, vie et éros, mort et ordures.Je ne pense pas que doive être plaisant d’installer de la matière vivante et de la matière morte, d’encastrer du ciment, des ordures et des plantes comme une seule « matière première », mais c’est tout ce que nous pouvons nous permettre d’utiliser, notre humanité de déchet : l’humain poubelle, nous consommons, construisons et chions des excréments qui durent plus que notre existence.
Mike Spinelli
Découvrez les œuvres d'art contemporain de Mike Spinelli, parcourez les œuvres d'art récentes et achetez en ligne. Catégories: artistes contemporains français. Domaines artistiques: Sculpture. Type de compte: Artiste , membre depuis 2019 (Pays d'origine Italie). Achetez les dernières œuvres de Mike Spinelli sur ArtMajeur: Découvrez de superbes œuvres par l'artiste contemporain Mike Spinelli. Parcourez ses œuvres d'art, achetez des œuvres originales ou des impressions haut de gamme.
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Biographie
Je hais le ciment ! Ce n’est ni une idéologie, ni une superstructure, je le déteste depuis que je suis petit ; je détestais son reflet sur les deux mers de ma ville natale, Taranto. Je le hais, bien que l’hypocrisie de notre époque le rende acceptable, voire coloré, adouci par des formes sinueuses. Mais le ciment n’est jamais confortable, il ne peut être accepté, à part dans le compromis de nos maisons, puis de nos rues et de nos villes…Je le hais et le méprise surtout quand il assorti de vert : des arbres qui enculent les trottoirs et des parcs qui baisent entre les immeubles et les carrefours, devant des familles joyeuses et ignorantes, éhontément ! Il est peut-être excessif de dire que c’est un accouplement de merde ! Mal habillé ! Comme un ennemi qui ne sait vraiment pas s’habiller : tu me débectes ! Je te hais ! Tu me fais chier ! Meurs !Voilà la haine qui devient colère et puis, au fond, nous détruisons par amour et construisons par douleur.Je ne sais pas, je gâche du ciment et, dans son immonde embrassade, j’accueille les plantes, je les emprisonne, je les viole, je les aime et je les maltraite, je les arrose, je les contrains, je les aime et je les tourmente.Je ne peux faire autrement : pouvons-nous faire autrement ? L’humain sait-il faire autrement ?L’art beau, celui qui nous satisfait, qui nous emplit les yeux et nous excite sans toucher, sans étreinte, l’art voyeuriste n’est pas pour moi, je n’en suis pas capable, je ne sais masturber les couleurs un pinceau à la main.Je lis depuis toujours, j’ai dormi entre les livres, la littérature m’a rendu amoureux et m’entretient comme une femme riche à laquelle je sers d’amant. Je continue à parler des livres à des jeunes vidéodégradables. Mon travail : je suis professeur, sans pouvoir me faire à l’idée de me transformer en sacerdoce d’une religion éteinte : la littérature. Pourtant, j’ai grandi avec des outils dans les mains : maçon, électricien, plombier, musicien, je me suis travesti maintes fois.Ainsi, j’ai décidé de rassembler tous les morceaux, ce n’est pas exactement un plaisir, mais une nécessité, une exigence de fétichisme narratif. Narration et sculpture, une installation de contraste, vie et éros, mort et ordures.Je ne pense pas que doive être plaisant d’installer de la matière vivante et de la matière morte, d’encastrer du ciment, des ordures et des plantes comme une seule « matière première », mais c’est tout ce que nous pouvons nous permettre d’utiliser, notre humanité de déchet : l’humain poubelle, nous consommons, construisons et chions des excréments qui durent plus que notre existence.
Mike Spinelli
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Nationalité:
ITALIE
- Date de naissance : date inconnue
- Domaines artistiques:
- Groupes: Artistes Contemporains Italiens