Un cadre exclusif (2023) Skulptur von Lucien-Carol Proulx

Un cadre exclusif.
Pin, tilleul, bouleau et cadre en aggloméré, polychrome d’acrylique, laiton, coton, verre, vernis.

Dès notre naissance, chacun de nous se construisons, inconsciemment ou non, un filtre de perception selon la culture, les influences de la corporalité du milieu et les apprentissages à travers différentes temporalités consécutives à nos expériences marquantes. Nous percevons ainsi les informations, les situations et les événements à travers notre cadre de référence unique. Nous créons ainsi une autobiographie pour trouver le sens de nos actions, de ce monde et nous transformons sans cesse la réalité selon nos propres références. Nous ne sommes jamais donc présents car nous passons automatiquement et rapidement des références du passé aux possibles prévisions de survie pour l’avenir. Nous manquons alors de hauteur pour mieux analyser de ce qui est ici et maintenant. Par paresse ou manque de moyens, nous achetons les dictats extérieurs sans pouvoir les contrevérifier ou sans prendre le temps d’y réfléchir afin de se faire une meilleure interprétation de la réalité. Nous devenons ainsi un apport à l’encadrement d’une société bâtie par ses interprétations historico-religieuses ou économiques.

Voici donc ce que représente cette œuvre polychrome sculptée autour d’un cadre. Chacun des personnages représente des repères hérités ou élaborés par soi-même afin de nourrir notre unicité. Certaines références ne sont plus pertinentes, mais d’autres demeurent encore alors que nous croyons qu’elles sont disparues de notre champ de perceptions.

D’abord, le chapeau et les deux mains c’est le créateur-utilisateur de cet outil transporté dans cette vie et utilisé pour trouver un sens à ses actions et ses interactions avec lui-même et l’extérieur.

Dans un monde où une nation n’a pas d’amis juste des intérêts,
2 hommes de races différentes vont par la collaboration vers la liberté loin de l’exploitation abusive.

Un filtre exclusif et excluant est aussi symbolisé par la démonisation d’une drag-queen illustrant ainsi le rejet de la norme basée sur les préceptes déshumanisants des religions afin de mieux dominer les masses par la peur du rejet des divinités et du danger de la différence.

Par ailleurs, l’enfant en bas au centre est celui à qui nous lèguerons ce cadre écologique dévastateur, il est l’espoir qu’il fera mieux que nous.

Le guerrier de paix et le riche (avec sa pépite d’or) est l’image de l’exploitation des peuples autochtones au nom du profit et du pouvoir afin de se prémunir de la peur de ne pas avoir suffisamment ou d’être inapproprié face aux défis du futur. L’homme à la peau cuivrée veut entrer dans le cadre des avantagés, des acceptables mais il en est exclu par le tyran la croissance des affaires.

La femme de ménage qui nettoie son cadre des choses qui ont fait leur temps et lui permettre, autant qu’il soit possible, de mieux voir la réalité qui fait du sens pour elle.

L’enfant innocente sur la balançoire qui se plait encore naïvement dans son cadre sécurisant.

Et enfin la mort c’est la fin du cadre individuel mais aussi de l’angoisse de l’après insaisissable qui assombrit notre vision, notre idée illusoire de ce monde sans fin.

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