Dans les couloirs des limbes (2024) Gravures & estampes par Lionel Morateur

Edition originale limitée à 30 exemplaires numérotés et signés. Estampe numérique sur Arches 640g - grain satiné, format 56x76, blanc tournant, papier bord frangé . Marge blanche tournante de 4cm . Neuf / jamais encadré

"Dans les couloirs des limbes" de Lionel Morateur nous plonge dans un univers sombre et intrigant, où le réalisme et le surréalisme se rencontrent dans une danse troublante. La scène se déroule dans un couloir à l'éclairage tamisé éclairé par une seule ampoule suspendue, dont la lumière vacillante accentue l'atmosphère oppressante et morose du lieu.

Le couloir, avec son carrelage usé et ses murs décrépis, évoque un sentiment de délabrement et de désolation. En arrière-plan, une autre pièce est visible, mais elle reste partiellement dans l'ombre, ajoutant à l'impression mystérieuse de l'ensemble. L'ensemble de l'image semble baigner dans une lumière bleutée, créant une ambiance lugubre et presque fantomatique.

Les personnages, disposés le long du couloir, semblent suspendus dans un état de perplexité ou de mélancolie. Leurs poses et expressions corporelles renvoient à une sorte de désespoir silencieux ou de réflexion introspective. L'homme à gauche, torse nu, semble en proie à une certaine lassitude, tandis que la femme à droite, partiellement dénudée, parait être une figure de vulnérabilité brute mais résignée. Entre eux, et au centre de la composition, un chien au regard fixe, quasiment stoïque, ajoute une dimension supplémentaire à cette scène énigmatique. Le chien, souvent symbole de loyauté et de protection, ici assis et impassible, amplifie le paradoxe de la scène. La femme assise plus loin dans le couloir, tenant quelque chose proche de son visage, pourrait évoquer le sentiment de solitude ou de regret.

Le traitement de la lumière et des ombres dans cette œuvre est particulièrement remarquable. L'éclairage centralisé par l'ampoule crée des contrastes saisissants sur les corps des personnages, mettant en évidence les textures de leur peau et soulignant la dureté de leur environnement. Ces jeux de lumière contribuent à la profondeur psychologique de l'œuvre, guidant notre regard et évoquant des émotions complexes.

L'artiste réussit à capturer un moment figé dans le temps, un instant de vulnérabilité et de réflexion dans ce qui pourrait être un lieu de transition ou de perdition. Ce mélange d'intimité et de détresse, souligné par l'atmosphère spectrale du décor, invite le spectateur à s'interroger sur la nature des liens entre les personnages, sur leur passé et leur avenir incertain. "Dans les couloirs des limbes" est une œuvre qui interroge, dérange, mais surtout, captive, par sa capacité à évoquer des récits intérieurs et des sentiments profondément humains.

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