Je ne viens pas d'une école d'art. Ou plutôt si, mais je n'y suis jamais resté.
Admis deux fois directement en deuxième année, j'ai pourtant renoncé. Être daltonien, dans un milieu où la couleur est reine, m'a longtemps fait douter. Alors j'ai pris d'autres chemins.
J'ai étudié un peu, à ma manière : l'histoire de l'art en auditeur libre, la BD en autodidacte, la peinture dans les marges de ma vie. J'ai appris en cherchant, en ratant, en recommençant.
J'ai touché à la bande dessinée, au dessin numérique, à l'écriture (même un roman). Rien n'était parfaitement aligné, mais tout m'a construit.
Puis un jour, j'ai compris que mes filles ignoraient que je savais peindre. Alors je m'y suis remis. Pour elles, d'abord. Pour moi, ensuite. Et désormais, c'est ce qui me porte.
Je suis un peintre autodidacte, engagé, résolument figuratif.
Je ne peins pas pour décorer. Je peins pour questionner. Pour faire parler les silences, les objets, les souvenirs, les fissures du monde.
Je puise dans l'actualité, dans l'intime, dans ce qui dérange ou ce qui me dépasse (mais toujours avec le souci du sens). Mes œuvres racontent des histoires, souvent à double lecture. Elles oscillent entre le surréalisme discret et le symbolisme contemporain.
Être daltonien m'a paradoxalement ouvert d'autres voies: je travaille la couleur par contrastes, par vibration, par nécessité, pas par facilité.
Je ne cherche pas la perfection académique, je cherche la justesse émotionnelle.
L'engagement, chez moi, n'est pas un slogan: il est présent dans mes choix de sujets, dans ma manière de représenter les corps, de parler des femmes, de mettre en lumière ce qu'on préfère oublier.
Je crois que l'art doit participer aux grands bouleversements de notre époque. Je crois aussi qu'il doit rester accessible.
Je n'ai pas la reconnaissance, mais j'ai la sincérité, j'assume mes contradictions, mes doutes et mon regard.
Ce regard, je vous l'offre, à travers mes toiles.
Je travaille sans modèle, à partir d’images intérieures.
Mon atelier est mon laboratoire : la toile posée à plat me permet de composer comme un plan, en maîtrisant les équilibres et les valeurs.
J’utilise des miroirs latéraux et frontaux pour changer radicalement de point de vue, casser l’habitude visuelle et corriger la composition.
Ce protocole me permet de créer des œuvres pensées pour vivre sous plusieurs angles et dans différentes lumières, sans dépendre d’un modèle ou d’une image de référence.
Chaque tableau est une construction autonome, guidée par la cohérence interne de mon univers.