Johan
Oscar Wilde affirmait qu’ « il existe deux façons de ne pas aimer l’art. L’une est de ne pas l’aimer. L’autre est de l’aimer de manière rationnelle. ». Assurément, la formule vaut pour le travail de Johan Baggio : ne pas l’aimer clôt le débat, mais l’approcher de façon systématique, métrique ou académique annonce le contresens.
Nous sommes face à une production qui doit d’évidence tout, ou presque, à l’émotion, à l’intuitif, à la spontanéité.
C’est une banalité que de souligner ce qui relie un travail, une production, aux traits psychologiques de son auteur, mais il est des configurations plus denses que d’autres qui, le talent aidant, peuvent sculpter une oeuvre, lui donner son assise, justifier sa violence, légitimer son émotion, authentifier ses questionnements.
Né d’une mère française d’origine italienne et d’un père camerounais, Johan Baggio répond de cette influence. Amputé, par l’absence de son père, d’une partie de son histoire qui le rattache à l’Afrique, il a dû seul donner un contenu à ce pan atavique et pourtant inconnu de son existence. De sorte que l’énergie singulière de la notion de métissage, l’importance de la lutte sociale ou la fascination pour le rituel, ont façonné son rapport à l’identité, au lien à la terre de l’origine, comme elles ont envahi sa production. Son travail ne pourrait en effet être envisagé indépendamment de la multiplicité et de la force des cultures qui le nourrissent, de la même manière qu’« il ne saurait y avoir de discours sur les formes contemporaines de l’identité africaine qui ne tienne compte du génie hérétique au fondement de la rencontre entre l’Afrique et le monde »1. Johan Baggio affirme cette pluralité et construit en permanence autour du dialogue entre sociétés, porté tant par un savoir empirique que par des connaissances théoriques. Il s’approprie l’esthétique et les musiques urbaines, nécessairement métissées, comme il s’empare des études post-colonialistes ou des théories anarchistes, qui tout à la fois expliquent le chaos et portent l’espoir : il cite aussi bien Cheik Anta Diop que Pierre-Joseph Proudhon.
C’est le cas dans la plupart des productions humaines, le peintre n’échappe jamais totalement à sa propre représentation. Il se livre en filigrane au travers du choix de ses sujets, de sa palette, du geste lui-même.
Acte créateur compulsif, thérapie salutaire, à travers chacune de ses toiles qu’il considère comme faisant partie d’un tout, Johan Baggio traque son reflet.
Quête illusoire, sans doute, mais assurément féconde.
Les galeries de portraits de Johan Baggio, variations autour de figures célèbres comme de visages anonymes, répondent tout à la fois de la spontanéité et de la composition élaborée. Mu par une logique stochastique, l’artiste puise ses sujets tout autour de lui. Au détour d’un article, d’une page internet, une image retient son attention, entre en résonnance avec son univers, qu’elle soit en lien avec l’actualité ou simplement belle. Il se l’approprie alors.
Fi...
Découvrez les œuvres d'art contemporain de Johan, parcourez les œuvres d'art récentes et achetez en ligne. Catégories: artistes contemporains français. Domaines artistiques: Peinture. Type de compte: Artiste , membre depuis 2012 (Pays d'origine France). Achetez les dernières œuvres de Johan sur ArtMajeur: Découvrez de superbes œuvres par l'artiste contemporain Johan. Parcourez ses œuvres d'art, achetez des œuvres originales ou des impressions haut de gamme.
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Exposition Bruxelle • 10 œuvres
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Biographie
Oscar Wilde affirmait qu’ « il existe deux façons de ne pas aimer l’art. L’une est de ne pas l’aimer. L’autre est de l’aimer de manière rationnelle. ». Assurément, la formule vaut pour le travail de Johan Baggio : ne pas l’aimer clôt le débat, mais l’approcher de façon systématique, métrique ou académique annonce le contresens.
Nous sommes face à une production qui doit d’évidence tout, ou presque, à l’émotion, à l’intuitif, à la spontanéité.
C’est une banalité que de souligner ce qui relie un travail, une production, aux traits psychologiques de son auteur, mais il est des configurations plus denses que d’autres qui, le talent aidant, peuvent sculpter une oeuvre, lui donner son assise, justifier sa violence, légitimer son émotion, authentifier ses questionnements.
Né d’une mère française d’origine italienne et d’un père camerounais, Johan Baggio répond de cette influence. Amputé, par l’absence de son père, d’une partie de son histoire qui le rattache à l’Afrique, il a dû seul donner un contenu à ce pan atavique et pourtant inconnu de son existence. De sorte que l’énergie singulière de la notion de métissage, l’importance de la lutte sociale ou la fascination pour le rituel, ont façonné son rapport à l’identité, au lien à la terre de l’origine, comme elles ont envahi sa production. Son travail ne pourrait en effet être envisagé indépendamment de la multiplicité et de la force des cultures qui le nourrissent, de la même manière qu’« il ne saurait y avoir de discours sur les formes contemporaines de l’identité africaine qui ne tienne compte du génie hérétique au fondement de la rencontre entre l’Afrique et le monde »1. Johan Baggio affirme cette pluralité et construit en permanence autour du dialogue entre sociétés, porté tant par un savoir empirique que par des connaissances théoriques. Il s’approprie l’esthétique et les musiques urbaines, nécessairement métissées, comme il s’empare des études post-colonialistes ou des théories anarchistes, qui tout à la fois expliquent le chaos et portent l’espoir : il cite aussi bien Cheik Anta Diop que Pierre-Joseph Proudhon.
C’est le cas dans la plupart des productions humaines, le peintre n’échappe jamais totalement à sa propre représentation. Il se livre en filigrane au travers du choix de ses sujets, de sa palette, du geste lui-même.
Acte créateur compulsif, thérapie salutaire, à travers chacune de ses toiles qu’il considère comme faisant partie d’un tout, Johan Baggio traque son reflet.
Quête illusoire, sans doute, mais assurément féconde.
Les galeries de portraits de Johan Baggio, variations autour de figures célèbres comme de visages anonymes, répondent tout à la fois de la spontanéité et de la composition élaborée. Mu par une logique stochastique, l’artiste puise ses sujets tout autour de lui. Au détour d’un article, d’une page internet, une image retient son attention, entre en résonnance avec son univers, qu’elle soit en lien avec l’actualité ou simplement belle. Il se l’approprie alors.
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Nationalité:
FRANCE
- Date de naissance : 1987
- Domaines artistiques:
- Groupes: Artistes Contemporains Français
Evénements artistiques en cours et à venir
Influences
Formation
Cote de l'artiste certifiée
Accomplissements
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Johan Baggio
Oscar Wilde affirmait qu’ « il existe deux façons de ne pas aimer l’art. L’une est de ne pas l’aimer. L’autre est de l’aimer de manière rationnelle. ». Assurément, la formule vaut pour le travail de Johan Baggio : ne pas l’aimer clôt le débat, mais l’approcher de façon systématique, métrique ou académique annonce le contresens.
Nous sommes face à une production qui doit d’évidence tout, ou presque, à l’émotion, à l’intuitif, à la spontanéité.
C’est une banalité que de souligner ce qui relie un travail, une production, aux traits psychologiques de son auteur, mais il est des configurations plus denses que d’autres qui, le talent aidant, peuvent sculpter une oeuvre, lui donner son assise, justifier sa violence, légitimer son émotion, authentifier ses questionnements.
Né d’une mère française d’origine italienne et d’un père camerounais, Johan Baggio répond de cette influence. Amputé, par l’absence de son père, d’une partie de son histoire qui le rattache à l’Afrique, il a dû seul donner un contenu à ce pan atavique et pourtant inconnu de son existence. De sorte que l’énergie singulière de la notion de métissage, l’importance de la lutte sociale ou la fascination pour le rituel, ont façonné son rapport à l’identité, au lien à la terre de l’origine, comme elles ont envahi sa production. Son travail ne pourrait en effet être envisagé indépendamment de la multiplicité et de la force des cultures qui le nourrissent, de la même manière qu’« il ne saurait y avoir de discours sur les formes contemporaines de l’identité africaine qui ne tienne compte du génie hérétique au fondement de la rencontre entre l’Afrique et le monde »1. Johan Baggio affirme cette pluralité et construit en permanence autour du dialogue entre sociétés, porté tant par un savoir empirique que par des connaissances théoriques. Il s’approprie l’esthétique et les musiques urbaines, nécessairement métissées, comme il s’empare des études post-colonialistes ou des théories anarchistes, qui tout à la fois expliquent le chaos et portent l’espoir : il cite aussi bien Cheik Anta Diop que Pierre-Joseph Proudhon.
C’est le cas dans la plupart des productions humaines, le peintre n’échappe jamais totalement à sa propre représentation. Il se livre en filigrane au travers du choix de ses sujets, de sa palette, du geste lui-même.
Acte créateur compulsif, thérapie salutaire, à travers chacune de ses toiles qu’il considère comme faisant partie d’un tout, Johan Baggio traque son reflet.
Quête illusoire, sans doute, mais assurément féconde.
Les galeries de portraits de Johan Baggio, variations autour de figures célèbres comme de visages anonymes, répondent tout à la fois de la spontanéité et de la composition élaborée. Mu par une logique stochastique, l’artiste puise ses sujets tout autour de lui. Au détour d’un article, d’une page internet, une image retient son attention, entre en résonnance avec son univers, qu’elle soit en lien avec l’actualité ou simplement belle. Il se l’approprie alors.
Fidel Castro, Barack Obama, John Lee Hooker ou Malcolm X hantent ces galeries et renvoient inexorablement à une iconographie à la fois singulière et universelle, inscrite dans l’inconscient collectif et rattachée aux luttes sociales, à la musique, à la richesse et la diversité des identités qui forgent le monde. Peuplées de squelettes, de héros populaires et d’idoles contemporaines, ces peintures évoquent tout autant le tracé dynamique d’un Jean-Michel Basquiat, d’ailleurs représenté dans l’une d’entre elles, que les fresques, violentes et rassurantes, qui avivent les murs de Mexico ou de Ciudad Juarez.
Enigmatiques, à l’image de ce jeune noir au visage pâle, les figures s’y estompent parfois, se floutent, mais portent en elles l’assurance d’une promesse. Elles recèlent déjà l’épanouissement de l’oeuvre et souvent reviennent sur la quête : tel cet homme noir, souriant, père supposé de l’enfant métis qu’il porte sur les épaules. Si elles laissent au spectateur le soin de prolonger le chemin qu’elles amorcent, elles indiquent toutefois clairement la direction à prendre. En effet, les toiles du jeune peintre sont irrémédiablement tournées vers la vie.
Submergées de lumière, embrasées par les ombres, elles donnent envie de puiser dans les mots comme dans un nuancier sans ambages : des couleurs puissantes, une intensité lumineuse, presque incandescente, de la brume, de l’éclat, un trait brutal, vif, vibrant, en mouvement, des reliefs, marqués, abrupts, qui sont tout à la fois le signe d’un geste franc, spontané, rapide et instinctif. Telle est la palette que Johan Baggio décline dans ses tableaux.
Néanmoins, l’élaboration de ces oeuvres répond à un schème bien établit. La plupart de ses toiles sont constituées de plusieurs images successives. Les couches s’y accumulent, partant de motifs très abstraits pour aboutir au portrait, à la scène figurative. Quelques percées dans l’oeuvre achevée permettent de deviner ces images initiales, Matérialisations probables des tourments et passions qui animent les figures bigarrées de Johan Baggio, ces impénétrables ouvertures laissent providentiellement exsuder l’âme des tableaux. A la fois parts manquantes et signes originels, c’est peut-être précisément dans ces brèches que l’artiste peut se reconnaître.
La peinture n’est pas son unique terrain de jeu.
Porté par une culture urbaine, underground, qui le conduit à se confronter à son environnement, à scruter les tendances et les mouvances, il n’est pas surprenant qu’il éprouve également le besoin de l’expérience directe, de la confrontation physique. Johan Baggio n’hésite pas aussi à jouer la provocation, comme lorsqu’il part, dans un élan blasphématoire, dessiner le mode d’emploi du préservatif féminin sur les tuiles de la toiture de la cathédrale Pey Berland de Bordeaux. Dans une démarche revendicatrice, il entend également dénoncer l’embourgeoisement, l’institutionnalisation et la partialité des réseaux de l’art actuel, notamment en dérobant une toile dans une galerie d’art établie pour se faire ensuite prendre en photo à ses côtés, au milieu des caricaturistes de la butte Montmartre.
Il y a une autre sorte d’action, que la trace photographique ou vidéographique immortalise et que l’artiste nomme Rituels. Cérémonies protocolaires, menées à plusieurs et dans des lieux aussi divers qu’une cité HLM, un parking de supermarché ou une église, elles célèbrent un culte vain, dont seuls les participants semblent connaître la liturgie. Lors de ces évènements, c’est avant tout la cagoule qui est le signe du rituel. Johan Baggio se joue de l’ambivalence véhiculée par leur emploi quasi-dogmatique, pour mieux en exploser le sens : les cagoules évoquent par leurs formes celles du Ku Klux Klan, et son idéologie sur la suprématie blanche, mais sont cousues dans des tissus aux motifs africains.
Si les performances de johan Baggio reflètent presque toujours des signes d’appartenance aux rituels, ceux-ci scandent en réalité l’ensemble de sa pratique. Dans le choix de ses sujets comme dans l’élaboration de ses peintures, sa manière d’opérer et de produire en sont imprégnées. C’est sans doute sa façon à lui d’exprimer l’authenticité de sa quête identitaire.
Finalement, le travail en devenir, engagé par Johan Baggio, rappelle à l’aventure de Télémaque, fils d’Ulysse et de Pénélope. Parti sur les traces de son père, et tout en reconstituant le parcours de celui-ci, il va peu à peu s’affranchir de cette ombre portée pour et exister par lui-même, quitte, pour ce faire, à devoir accomplir de véritables rites, des passages. En témoins silencieux d’une émancipation amorcée, les oeuvres instinctives et intuitives du jeune artiste portent d’ores et déjà la marque, plus que d’un style, d’une identité, d’une filiation.
Porteur de bien des promesses, le travail accompli jusqu’ici par Johan Baggio témoigne du rapport au monde d’un homme initié, à même de comprendre le conseil de Maurice Richoux : « nous habitons ou nous parcourons les lieux moins qu'ils nous habitent et nous traversent. »
Raphaële Nallet
1 Mbembe Achille, « Notes sur le pouvoir du faux », ,Le Débat, 2002/1 n°118, p. 49-58.
