Jean-Marc Zabouri
Des images dans les mots, des mots dans les images
PoèmeS
Ça sert à ça un jardin
Se dire que la lune
N’est peut-être pas si loin
Sous un ciel amoureux
Des fruits défendus
Des parfums et des murmures
Ça sert à ça un jardin
Se dire que les rêves
Ne se font pas que dans
L’obscurité de satin silencieuse
Entendre chanter l’arc-en-ciel
Dans la forêt de Lilas blanc
Ça sert à ça un jardin
Se dire que l’eau qui ondule
Pour faire danser les visages
Est une aurore céleste
Consciente de son image
Imparfaite mais sincère
Ça sert à ça un jardin
Se demander si l’espace
Ne contient pas un autre espace
Et la lumière une autre lumière
Ajuster la distance entre nous
L’immortalité nous fait escorte
A l’heure où le Soleil part faire son tour
A l’heure où la Lune est la bienvenue
L’évasion devient spectacle et se contemple
JmZabouri Août 2016
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La beauté a quelque chose de mortel
Rien de ce qui se voit
Ne vaut l’invisible
N’oublie pas ce qui t’a ému
Plonge dans le silence et la lucidité
Ose les larmes et les fruits sucrés
Mords dans les étoiles et dans l’espace
Qui a perdu sa mère
Qui a perdu son enfant
A engranger la douleur et la tendresse
Et toujours se souvient
C’est à la force du temps qu’on apprend
La gloire ne vaut rien
Jm Zabouri Octobre 2016
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De part et d’autre de la lune
Comme un miracle, un visage délicat
On jurerait que c’est vrai
Mon amour j’ai chaud
Ta tendresse me réconforte
Comme lorsqu’on lit une lettre
Tant attendue.
Elle sourit, te ressemble
Tu es l’instant et moi le reste du temps
Je jour avale déjà la nuit
Et le parfum des étoiles
J’ai dévoilé mon âme
Entre mes mains
Tes yeux, ton nez, ta bouche
Je dois mourir encore ce matin
Jm Zabouri Octobre 2016
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Face à face dans un estaminet perdu
Nudité éblouissante de la lune
Avec son galurin à plumes
Et notre amour argenté, argenté
En douceur, en douceur
Quinquets dans le cœur,
Tes pensées sur ma bouche
Ma bouche à ta peau
Nos mots s’apostrophent
Se moquent des saisons
Et des citronniers bleus embaumant l’air
L’épais son du bourdon nous ramène des étoiles
Poussière probable de nos souvenirs
Dernier trolley à prendre vers le monde
JM Zabouri Juillet 2016
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Bourgeoisie
Les allusions à l’amour sont monnaie courante
Femmes à leur toilette ou écrivant des lettres
Métamorphoses sexuelles qui renvoient aux conclusions
Dont la pratique est condamnée par l’église
Les fenêtres marquent la limite entre
Le monde extérieur et le monde intérieur
Elles sont parfois cachées par des rideaux
Au cou des jeunes femmes, à leurs oreilles
Sont les parures qui leur sont attachées
C’est la lumière qui construit l’espace
Impénétrable et infini en même temps
Le noir, dans sa matité, déchire la lumière
Odalisque à la culotte rouge.
Jm Zabouri Juillet 2016
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Comme la vie
Je m’habille d’eau
Et d’un jour nouveau
Au bleu du soleil
A l’or des cœurs
Je chante un cantique
Connu des abeilles
Fragments de rose
Couleur fragile.
Faites silence et écoutez glisser
Sur les ailes des cygnes blancs
Le vent plus fort que le sel
Le vent plus fort que le sang
Jm Zabouri Juillet 2016.
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Ferdinand
Clavecin dans jardin d’automne
Gentilhomme au visage bleu
Fée en jaune
Le lieu reste une énigme
Une histoire excentrique
Juste pour libérer le cœur
Un oiseau posé sur la tour ouest
Je jeu du chat et de la souris
De bric et de broc
La poésie des lieux
Etranges et chaotiques
Comme un rêve échoué
Idéal après la marée
Jm Zabouri Septembre 2016