Son parcours artistique a commencé il y a plus de 40 ans, avec une première exposition à 19 ans. Cherchant à construire un langage qui lui soit personnel, il a choisi très tôt d’abandonner le « coup de pinceau » et de brosse pour d’autres techniques : impression à l’éponge, pochoirs, brumisations, projections de couleur liquide. Il cherchait à capturer la pure sensation, en jouant sur les textures, les transparences et les vibrations de couleur.
En intégrant des matériaux comme de la sciure de bois, du carton et surtout des textiles partiellement détissés, il s'est ouvert un monde graphique où les fibres tracent leurs propres lignes et motifs. Plus besoin de tenir ni crayon, ni pinceau. Peu à peu, la charge symbolique de ces matériaux s’est imposée à lui, si bien que ses œuvres ont pris écho de l’état du monde, exprimant rupture et continuité, déchirure et réparation, lien et déliaison.
Cette démarche s’est aussi enrichie d’une résonance personnelle. Ayant étudié l’histoire urbaine et sociale d’une vallée textile dans sa jeunesse, il a perçu plus tard le lien entre son art et son expérience de ce patrimoine industriel et social. Réalisées en partie avec des matériaux récupérés, ses œuvres s’inscrivent dans une mémoire partagée, où la matière témoigne d’histoires de transformation, de fragilité et de résilience.