Hu/Lie

Onslow (Australie) 50.7°C ; New Delhi (Inde) 49°C ; Phoenix (USA) 46°C ; Isesaki (Japon) 40.2°C … De nombreux records de chaleur n’ont cessé d’être battus à travers le monde au cours de ces dernières années et peuvent être perçus comme autant de témoins d’un dérèglement climatique en cours.
Corroboré par de nombreuses études dont celles de la NASA, de NOAA et du Hadley Center qui classent l’année 2020 parmi les années les plus chaudes depuis 1850, ce constat amer laisse présager des changements sociétaux et environnementaux sans précédent.
Au-delà de ces données qui constituent de solides indicateurs pour émettre toute forme de prédictions dystopiques, je m’interroge sur les effets que pourrait exercer une chaleur excessive et constante sur nos corps.
A travers la série « Celsius », composée de peintures portant le titre de ces records, je livre une vision excessive de l’impact que provoquerait l’effet répété de l’augmentation des températures sur la physiologie humaine. Faute de temps pour espérer une adaptation génétique salvatrice, j’esquisse les prémices d’une désagrégation corporelle où assèchement cutané et brûlure de la chair constitueraient les dommages collatéraux de l’activité humaine sur l’Homme.
Nos visages à l’expression innocente, sensible, joyeuse ou inquiète, et dont les traits se dessinent sur des messages d’alerte dissimulés, s’effacent progressivement derrière une matière torturée par une flamme invisible, laissant place aux cicatrices de la consumation.
La vulnérabilité de l’être contraste avec la gravité de la situation où seule la détresse semble s’inscrire dans un futur proche, probable et peut-être déjà irréversible.
Et pourtant…
Au-delà de la cause, la lueur de ces mêmes regards, les sillons de ces mêmes visages, ces mêmes êtres humains constituent la solution. A travers l’effet miroir de mes peintures où chaque regard pourrait être le nôtre, j’invite le spectateur à chercher le sens profond de ses réflexions, de ses dérives et de ses actes.

« L’avenir n’est pas ce qui va arriver mais ce que nous allons faire » Henry Bergson