Guy Dessauges est né à Lausanne en 1924. Il commence sa formation artistique à l'École des Beaux-Arts de Lausanne en 1940, où il étudie jusqu'en 1945. En 1946, il s'installe à Paris pour rejoindre l'Atelier du Vrai à Montparnasse, dirigé par le peintre LO Chesnay. Pendant son séjour à Paris, il fréquente également l'Académie de la Grande Chaumière, où il étudie auprès d'Othon Friesz. Son talent est reconnu par des bourses du gouvernement français en 1951 et 1952, qui lui permettent de rester à Paris jusqu'en 1954, année où il rencontre la scène artistique américaine en plein essor, qui comprend des personnalités comme Jackson Pollock, Sam Francis et Mark Tobey.
Dessauges commence à expérimenter le tachisme en développant de nouvelles textures dans son atelier de Montparnasse, ce qui le libère des contraintes académiques. C'est le début de sa liberté technique et de ses explorations. De retour à Berne, il s'intègre dans la communauté artistique de la ville et noue des liens d'amitié avec des artistes de renom tels que Luigi Crippa, Franz Fédier, Meret Oppenheim, Martin Lauterburg et Serge Brignoni. Il reçoit les encouragements d'Arnold Rüdlinger, directeur de la Kunsthalle de Berne, qui présente son travail aux côtés d'autres artistes bernois.
En 1958, Dessauges entame une nouvelle phase de sa pratique en peignant à la bombe aérosol de grandes toiles dans son atelier de la Villa Egli, dont une œuvre monumentale de 27 mètres de long et 4,5 mètres de haut pour un téléviseur. Son orientation artistique change en 1966 lorsque son projet de tour d'habitations cylindriques préfabriquées est présenté dans le numéro d'octobre du Journal Domus dans le cadre du concours de recherche Brenta Precompressi AB pour des expressions architecturales innovantes.
La peinture de Dessauges évolue vers des éléments fantastiques qui rappellent le style expérimental de Max Ernst. Il explore de nouvelles techniques, intègre des fonds métalliques et revisite d'anciennes méthodes de glacis pour créer des formes plus dessinées. En 1995, inspiré par un livre de Paul Radin et Charles Kérényi, il réalise une série de 80 tableaux basés sur le « divin fripon », une légende orale mythique des Indiens Winnebago d'Amérique du Nord.
En plus de ses activités artistiques, Dessauges a écrit ses mémoires, intitulés « Le principe d'incertitude : la vie d'un artiste ». Il est décédé en mars 2009, laissant derrière lui un héritage d'innovation et d'exploration dans le monde de l'art contemporain.