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Goss

Listeye geri dön. 28 Oca 2008 Eklendi

L'atelier Goss

Dans le vieux bourg de Beauregard, une salle de classe claire et spacieuse. Encombrée comme tout atelier, mais richement colorée. Des pots hérissés de pinceaux, des toiles partout, un piano sous le tableau noir. Le peintre c’est Goss, la musicienne est son épouse violoniste, tous deux apprécient la paix des pierres, la mémoire des dolmens, mille signes furtifs de présence humaine disséminés par les chemins et les taillis de ce causse du Quercy.
Doté d’une belle technique acquise très jeune, puis travaillée à Paris à l’école d’Art "Paul Colin", le jeune artiste assure sa subsistance en réalisant les décors visibles au-dessus des cinémas à Paris sur les grands boulevards, illustre le magazine "Science & Vie" et autres livres pour enfants. Mais l’expérience fondatrice Goss l’a vécue à l'age de dix sept ans. Recommandé par l’école d’art, il a pu entrer au Louvre en qualité de copiste, passer des mois sur des tableaux mythiques, peindre plusieurs heures par jour pour assimiler la technique des grands maîtres et percer le secret des matières. Complétée par un long passage dans l’atelier-musée de Gustave Moreau, cette formation sur "le tableau" s’est avérée déterminante pour mettre au point la cuisine, l’alchimie picturale, les séchages, intégrer les recettes pour mieux s’en alléger.
Le maître d’école au beau regard - le sien et celui qu’il suscite - a largement essaimé ses œuvres : des expositions personnelles en Normandie, à Paris (Place des Vosges et Maison de l'Europe dans le Marais) d’autres dans le Sud : Moissac, Cordes, Monaco, Toulouse, Montauban, Cahors... Puis Malte et Amman en Jordannie...
"Des toiles, comme des bouts d’âme qui résonnent dans l’espace". De ses débuts, quand il s’ingéniait à pousser le détail et le réel dans leurs derniers retranchements, le peintre a gardé une précision à couper le souffle. Mais celle-ci n’est devenue qu’un moyen au service des thèmes qui courent dans ses tableaux.
Lui qui a passé de longs moments dans les coulisses de théâtres et autres salles de concerts, avec ses amis comédiens, danseurs et musiciens, en a appris un sens aigu de la mise en scène. Des personnages costumés sortent souvent des frondaisons, en quête de leur moitié perdue.
La nature y est luxuriante, cocon protecteur ou inquiétant, tremplin vers de hautes lumières. Images-échos, dont les symboles parlent puissamment au regard. Parlent du temps, obsession et levier du créateur, qui circule d’une œuvre à l’autre, étalon d’expérience, acide creusant les éléments, façonnant leurs charmes subtils. L’artiste aimerait ne pas s’occuper du temps, mais ce dernier ne le lâche pas, obstiné. Magnifié surtout. La femme, la musique, l’arbre, l’eau, la pierre sèche, le temps glisse partout, anoblit les matières, leur accroche des lueurs étranges. Et Gosse l’enchanteur se fait témoin des métamorphoses. Avec une infinie douceur, il touche au plus sensible, souligne l’indicible, ouvre nos murs aveugles sur la fascination. C’est encore plus vrai depuis qu’il s’est attaqué aux peintures murales de grand format, qui laissent libre cours à un imaginaire qui transperce le réel immédiat, le colore d’émotions pures.
Le peintre de Beauregard fait durer les saisons. Celles de ce causse hirsute ont des grâces épineuses, cachées, retranchées. Il faut des antennes hypersensibles pour en capter l’esprit. Celles de ce Gosse là, y décèlent la belle usure du temps et nous la donnent en partage

Michel Camiade

Artmajeur

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