Franck Demissy

BEZIERS

Édition du lundi 3 janvier 2011
Art : Un sculpteur installe son atelier à Béziers

Sculpteur et designer , Franck Demissy vient d'installer son atelier au 47 avenue Gambetta à Béziers, ainsi qu'un espace d'exposition permettant de proposer la gamme de ses créations : meubles et sculptures en métal, peintures sur verre, sujets muraux.

Créateur réellement original, sa formation de base de mécanicien-soudeur lui permet de maîtriser la transfiguration du métal et d'imposer sa marque de créativité. Il s'agit toujours d'objets uniques parfois réalisés sur commande. Sa formation artistique se base sur la sensibilité à l'environnement, les contacts avec d'autres créateurs, la réactivité devant les matériaux et la recherche permanente de nouveaux procédés.

Franck Demissy a exposé à Sérignan, Gruissan, Le Vigan jusqu'à Nice, à l'hôtel Négresco, et plus récemment à la galerie Yatta à Béziers. Ses projets : deux expositions au printemps en région parisien.

L'atelier de Franck DEMISSY vous ouvre ses portes.

Niché à Béziers 47 Av Gambetta ,entre la gare et les allées Paul Riquet ,véritable parenthèse hors du temps ,prenez l'opportunité d'accéder à cet espace d'exposition jouxtant l'atelier mémé de l'artiste.
Œuvrant dans le domaine de la sculpture en métal et peinture sur verre,ces créations uniques,originales sauront vous séduire .

Bienvenue donc aux artistes et amateurs d'art.

Franck Demissy, le marteau de Thor

D’ou viens Franck Demissy, colosse à l’allure nordique, et qu’a-t-il vu pour réaliser ses œuvres a peine définissables ? Il y a chez le jeune artiste les signes évidents d’une appartenance à un ailleurs, à une autre civilisation. Ces créations, mobilier extraterrestre, semblent sortir des rêves les plus fous, appartenir à un peuple dont les dimensions et les penchants sont soumis à une inquiétude latente. Or, quoi qu’il ai vu, nous le voyons aussi : ses sculptures déchirent notre réalité en s’imposant à nous, et leur souvenir réside en nous longtemps après.

Pas d’école d’art pour cet autodidacte, pas de formation traditionnelle, de pratique sage en atelier à observer puis reproduire les gestes sûrs d’un professeur. Demissy est mécanicien soudeur de profession. Une expérience des outils et de la transfiguration du métal qu’il a patiemment acquise avant de la retourner contre sa fonction primaire, contre sa fonction terrestre. Ailleurs, son esprit s’est lentement éloigné des gestes de son métier, pour répondre au besoin des formes dictées non par nos coutumes, mais par des considérations inconnues, non humaines.

Très vite à court de matières premières d’origines inconnues, le sculpteur c’est livrer à la récupération.
Là encore, la logique de recherche qui est la sienne dépasse en tout notre entendement : car ce qui pourrais servir à un autre, ce qui semblerait offrir le matériau nécessaire à inspirer un artiste, lui le rejette, sans même le voir ; ce sur quoi ses yeux vont s’arrêter est une énigme, un coup de cœur. L’a-t-il déjà vu ailleurs, assimilé à une fonction pour nous inconnue ? Peut être. Toujours est-il que très vite, la chose va reprendre la, les formes, qu’elle occupe dans son esprit.

Mettre deux réalités distinctes en connivence implique forcément d’en bouleverser une. Et, en terme de bouleversement, les procèdes qu’emploie Demissy ne sont pas à mettre entre toutes les mains. L’atelier de l’artiste se trouve aux enfers, là ou le feu et le métal ne sont qu’un, là ou l’on ne peut se rendre là ou l’on ne peut voir. Le bruit, la chaleur, les attaques répétées contre la matière, meuleuses, compresseurs, jets d’acides et d’eau de mer, finiront par donner à sa substance l’aspect qu’il veut qu’elle ait. Son métal se balafre, se ride, se crible de tatouages, de détails et de défauts dérangeants de vérité. De sa forge sont sortis des objets destinés à d’autres êtres, des objets sur lesquels ils vont pouvoir s’asseoir, boire, manger, à la lumière desquels ils vont lire, discuter, rêvasser…sous nos yeux incrédules.

Le Gotha de l’art au Vigan

Coup d’envoi réussi pour la première exposition de l’espace Plein Art, au Vigan. Avec une programmation de 2 mois et un panel d’artistes accomplis et réputés, Gilles Mercier et Yvette Clément ont vu les choses en grand : ils sont 6 à avoir accroché leurs oeuvres et investi les jardins de la mairie pour transformer le coeur de la capitale cévenole en galerie d’art à part entière. Visite.

Avec des agendas bien remplis pour la plupart, des expositions ayant cours au même moment à l’autre bout de l’hexagone pour certains, les invités de Plein Art ont tout fait pour accompagner le lancement de la galerie viganaise, au terme d’un véritable contre-la-montre. Arrivés la veille, repartis le lendemain pour Monaco, Istanbul, Paris ou Nice, le collectif réuni par Yvette Clément autour de Gilles Mercier a accepté de faire acte de présence au pied du massif de l’Aigoual et d’y montrer certaines de leurs oeuvres les plus emblématiques.


Jean-Claude Meynard, créateur discret bien qu’affable, n’a pas hésité un instant à transplanter ses “transparences fractales” autour de la mairie, dans les jardins de la place Quatrefages de la Roquette. D’immenses colosses de verre aux motifs ambrés et futuristes, de près de 300 kilos chacun, dont l’un n’aura malheureusement pas résisté au transport. Mais c’est un bien pour un mal, car, à sa surprise, Meynard découvrira une des pièces de son célèbre triptyque craquelée de haut en bas, un “accident heureux” pour celui qui s’en amuse et déclare “[qu’il a] tout essayé pour obtenir ce rendu par le passé, mais le verre pare-balles, par définition, est inaltérable... Ce résultat du entièrement au hasard me plaît beaucoup et c’est pourquoi j’ai choisi de le présenter quand même.”

Des arbres éprouvettes de Patrice Valota aux collages “vintages” de Baykam en passant par les sculptures “gigeriennes” de Frank Demissy et les métallurgies menaçantes de Pascal Bazilé, il y en a pour tous les goûts, sans oublier les oeuvres les plus récentes du Viganais Mercier, porté par une certaine grâce et dont les travaux à eux-seuls justifient le déplacement. En effet, et c’est là tout à l’honneur de la présidente d’Impulsion, l’artiste viganais auquel elle aura insufflé la confiance et l’audace qu’il recherchait, trouve sa place parmi les grands noms en proposant un travail mature, singulier et déroutant, qui suscite un attrait tout particulier tant son travail sur la matière est novateur.

On notera la présence de Jordi Casals, heureux détenteur d’une collection Dali qu’il expose à Monaco, et qui a accepté de “prêter” deux oeuvres du génie surréaliste à Plein Art, le temps du vernissage. Pour cet homme de l’art, “répondre présent à Yvette et Gilles pour le lancement de leur galerie tenait pour [lui] du défi et du coup de coeur.” En effet, Casals se félicite de la présence de Dali dans ce coin de France, “haut lieu de la résistance et du protestantisme.” Ce Monégasque d’adoption a longtemps vécu dans le Gard, “l’occasion aussi de revenir en pays connu et de passer quelques nuits au château du Rey, un ravissement.”

L’exposition éclectique de l’espace Plein Art se tiendra tout l’été, jusqu’au 25 septembre. Pour les amateurs, et les connaisseurs aussi, Mercier sera “visible” toute la journée du 5 août à l’occasion du Marathon des artistes qu’organise l’Alliance Dynamique Viganaise. Un concours de création qui dure 12 heures et au terme duquel chaque artiste doit présenter à un jury une oeuvre inspirée du thème tiré au sort le matin même. Au programme : torches à plasma, chalumeaux, poudres d’or et de cuivres et transmutation de la matière comme en rêvaient les maîtres alchimistes de Prague.