Franck Benoualid

Si l'iconographie de ses œuvres est essentiellement consacrée à la femme, une femme souvent d'une féminité triomphante, le souvenir de Francis Bacon et de ses visions cauchemardesques reste présent dans ses toiles. Poses torturées, supplices cruels, cris silencieux…
Le décalage entre les figures sculpturales et les fonds colorés sans solution de continuité avec elles, tout comme les traînées blanches, suggèrent un mouvement violent, caractéristique de son œuvre.
A moins qu'il ne s'agisse d'une sorte de patine onirique qui renvoie ces scènes à un monde irréel.
L’autre dominante de cet univers demeure cependant sa franche bonhomie, une gaieté qui prend souvent la forme d'allusions aux thèmes du cirque, chers aux peintres et aux poètes du début du XXe siècle.
Cette tonalité joyeuse tient sans doute à l'ode à la féminité que constituent ses toiles. Le débordement des rondeurs, jusqu'à des coulées ou des hypertrophies burlesques, se pare d'allusions à des déesses mères primitives, primordiales.
Qui sont ces femmes, agressives dans leurs postures, tendres, offertes, susurrant leur volupté ou montrant leur tourment, nous livrant sans les nommer leurs plus diverses émotions ? Franck BENOUALID les dissèque avec une familiarité ironique, tendre, voire innocente ; aucun doute ne demeure permis, il les aime et leur voue un culte indéfectible !
Le travail de la matière, l'acrylique, est remarquable, ajoutant une densité et une profondeur singulières aux toiles.
Des allusions à certains grands classiques de la bande dessinées et autres formes graphiques populaires ne sont pas exclues, mais la constance et la maîtrise de l'artiste le singularisent réellement.