Que ce soit le street art, l'art urbain ou le graffiti, ces nouvelles tendances artistiques se sont imposés depuis maintenant plusieurs dizaines d'années dans toutes les grandes villes : de New York à Paris ou bien de Londres à Tokyo en passant par Rio de Janeiro. Tout d'abord l'utilisation du mot « Street art »est relativement récente. Il date des années 2000. Il est utilisé en 2006 lors des premières ventes aux enchères d'art représentant des œuvres de ce mouvement artistiques . En 2008 l'exposition « street art » à la Tate Modern de Londres impose ce terme pour décrire ce nouveau mouvement artistique singulier caractérisé par une grande diversité de style (graffitis, collages, pochoirs, installations, fresques, mosaïques, stickers...)
On peut dire que c'est un mouvement artistique mondial qui a démarré dans les années 1960 et qui est toujours vivant aujourd'hui. La diversité des supports utilisés, des styles, des techniques et de la liberté de créer dans l'espace public. C'est un nouveau mouvement qui est rentré dans l'histoire de l'art.
On trouve depuis la nuit des temps des traces d'art sur les murs. Que ce soit de l' art pariétal dans les grottes de Lascaux, ou des noms retrouvé sur les murs de Pompéi, l'art du dessin et du graffiti dans l'espace public se retrouve à toutes les époques. Ce que l'on appelle street art aujourd'hui n'est donc pas totalement nouveau.
En France dans les années 1930, l'artiste Brassaï s'intéressant aux graffitis décide de les photographier pour les mémoriser en photo. Dans les années 1950 Jacques Villeglé (1926-) et Raymond Hains récupèrent dans la rue des affiches afin de recréer une œuvre d'art avec ces morceaux d'affiches lacérés. Ils posent ainsi les premières bases de ce qui deviendra ensuite le street art. Au même moment Gérard Zlotykamien (1940-), en 1963, il commence à peindre dans la rue des silhouettes noires et rouges qu'il va appeler des « éphémères ». Il va continuer ainsi à peindre ses silhouettes pendant plusieurs années.
Cette thématique des silhouettes et l'utilisation de peinture aérosol sont aussi importantes dans le travail d'Ernest Pignon-Ernest (1942-) Ses silhouettes découpées au pochoir et dessinés sur des murs sont sa signature. Il va envahir certains lieux et les murs avec ses créations à l'instar des graffeurs d'aujourd'hui.
À la fin des années 1960, à Philadelphie (États-Unis), le premier des « grapheurs » est l'artiste Cornbread qui va inscrire sa signature un peu partout. C'est la naissance des premiers tags : Des lettres majuscules réalisées à la bombe aérosol. De nombreux jeunes suivent sont exemples et vont taguer leur nom sur les murs.
En 1969 Julio 204, à New York est un des premiers à taguer dans la ville, il est aussi le premier à ajouter son numéro de rue à sa signature. Phénomène qui deviendra le marqueur du mouvement New-yorkais. Taki 183 est vraiment le premier tagueur à devenir connu dans la ville recouvrant les murs et rame de métro de ses signatures.
Face à l'augmentation du nombre de graffeurs, les artistes commencent à chercher à se différencier. Stay High 149 est le premier à ajouter des éléments graphiques à sa signature en doublant son tag et en lui ajoutant l'auréole visible dans la série Le Saint. Suite à cela de nombreux graffeurs vont suivre son exemple et le style va devenir de plus en plus inventif. Phase 2 est l'artiste marquant qui va modifier le tag en créant des formes de lettre toujours plus originales et en terminant sa composition par une flèche.
La fin des années 1970 l'artiste prolifique Seen réalise des œuvres aux couleurs vives et contrastées tandis que Blade travaille sur la perspective et la géométrie dans son travail. Il est l'un des premiers artistes à être repéré par une galerie et faire sa première exposition.
Le style évolue de plus en plus en s'éloignant parfois du graffiti original. La véritable chasse menée par les autorités contre les artistes qui taguent les portes et les wagons de métro s'intensifiant, les artistes sont obligés de redoubler d'ingéniosité pour travailler en étant de plus en plus rapide dans leur travail et en créativité pour pouvoir se distinguer des autres artistes. Cela va aussi entraîner un changement de lieu pour leur travail et l'augmentation des murs comme support à leurs réalisations. L'évolution de leur instrument de travail la bombe aérosol évolue. De nombreuses couleurs apparaissent et les embouts du spray permettent aux artistes une variété d'épaisseur de trait.
Les artistes Futura, Dondi White, Rammellzee ou A-One sont les artistes phares de la fin des années 1979 et début des années 1980 aux USA. Ils sont aussi les premiers à donner un message plus ou moins politique à leur travail. Dès 1979 lieux d'art et galeries alternatives s'intéressent et exposent les artistes street art. Le succès devient international et à partir des années 1980 les artistes Blade, Futura ou Seen exposent dans de nombreuses expositions en Europe. Des musées Européens comme le musée Boijmans Van Beuningen de Rotterdam vont acquérir des œuvres street art. Avec les expositions et la découverte du street art par les voyages, à partir de 1983 et 1984, le phénomène se répand en Europe (France, Italie, Allemagne...)
À Paris, le premier graffeur connu est Bando qui importe le graffiti en France et rejoint les artistes Blek le Rat et Jérôme Mesnager qui font du pochoir dans les artistes utilisant des supports urbains.
Les débuts balbutiant du graffiti parisien se concentrent sur les quais de seine entre le pont neuf et le pont de la concorde. Les échanges entre les artistes Européens s'intensifient. L'artiste Anglais Mode 2 va ainsi travailler à Paris avec Bando qui vont ensuite collaborer avec le Néerlandais Sho. Les échangent s'intensifient aussi avec les artistes nord américains comme JonOne qui a rencontré Bando à New York, il va lui montrer ce qui se fait à Paris. JonOne vient alors à Paris, il rejoint alors le Bad Boy Crew (BBC) et finit par rester définitivement dans la capitale française. JonOne va se différencier des autres artistes en se focalisant sur le mouvement plutôt que sur le lettrage. Au début des années 1990, les BBC exposent dans toute l'Europe.
Si jusqu'à présent le street art était essentiellement une technique le tag, à partir des années 1990 l'art urbain va connaître une petite révolution. Certains artistes vont remplacer la signature par des représentations visages, portraits...- comme Shepard Fairey alias Obey. Encore étudiant en 1989, il crée une icône « André the Giant Has a Posse » et il en fait un autocollant qu'il va distribuer à ses amis en leur demandant de le coller partout. Sont objectif est ne nous faire prendre conscience que les images que l’on voit ont toutes un sens et qu'il est important de le comprendre.
La nouvelle génération ne va plus utiliser uniquement la bombe aérosol pour envahir l'espace urbain, mais va utiliser les stickers, le collage, la mosaïque, le pochoir...
Le Français Space Invider va envahir dans l'espace public en collant sur les murs des tesselles de mosaïque pour réaliser des visuels inspirés du jeu d'arcade 1978 Space Invaders. Invader a installé plus de 3000 pièces dans plus de 60 villes à travers le monde.
En réaction à la pollution visuelle créée par la communication commerciale dans l'espace public, l'artiste Zevs va détourner les logos des grandes marques en les liquéfiant sur les façades des grands magasins une fois la nuit tombée. Il va aussi réaliser des ombres d'objets de mobilier urbain en peignant l'ombre de ces objets sur les trottoirs.
Dans les années l'artiste Banksy va utiliser son art pour dénoncer les travers de la société avec humour, poésie et visuels chocs en utilisant notamment la technique du pochoir Ses scènes simples et épurés étonnent et marques les esprits. Il devient rapidement un des artistes le plus connus. D'autres artistes français vont utiliser cette technique comme Miss.Tic, Blek le Rat, Jef Aérosol ou C215.
Le street art est en perpétuelle évolution. Du simple graffiti de ses débuts aux graffitis de Seen ou JonOne, les techniques se diversifient. Les graffeurs continuent d'utiliser des bombes aérosol pour créer leurs œuvres. Mais ils utilisent également de nouvelles techniques et supports tel que la mosaïque, le pochoir, le sticker, les installations, la sculpture ou la projection vidéo.
Artiste qui a réussi à garder son identité secrète des médias. Ses œuvres réalisés principalement au pochoir initialement dans les rues de Londres avant d'envahir les rues du monde entier.
Son travail satirique et subversif est réalisé dans le but de mettre en avant un mode de pensée différent ce celui ambiant. Notamment de celui des médias de masse. Son travail se focalise sur des revendications politiques et sociales fortes.
Le documentaire « Exit Through the Gift Shop » de 2010 a été nommé pour l'Oscar du meilleur documentaire.
Né en 1970, c'est un artiste contemporain connu pour ses sérigraphies graphique. Connu tout d'abord pour ses stickers, son travail est devenu célèbre grâce à son affiche de Barrack Obama lors de l’élection présidentielle aux USA en 2008.
Son travail est dans les collections de nombreux musées tel que le Museum of Modern Art à New York et le Victoria and Albert Museum de Londres.
Artiste né en 1957. Il est un des pionniers du street art en France au début des années 1980. Pochoiriste, il crée des portraits de personnalités tel qu’Elvis Presley, Lennon, Basquiat... mais également des personnes anonymes tel que les enfants, passants ou mendiants.
"Le graffiti est l'un des rares moyens à votre disposition quand vous n'avez presque rien. Et même si vous ne pouvez soigner la pauvreté dans ce monde avec une image, au moins vous pouvez faire sourire quelqu'un pendant qu'il pisse".
" Les plus grands crimes ne sont pas commis par ceux qui brisent les règles mais par des gens qui obéissent aux ordres. Ce sont eux qui lâchent des bombes et massacrent des villages."
"La création, c'est une maladie, une anomalie dont je n'ai pas l'intention de guérir!"
De nombreux festivals de street art et art urbain ont lieu partout dans le monde :
L’art de rue contemporain est une forme captivante d’expression artistique qui a pris le monde d’assaut. Contrairement aux œuvres d’art traditionnelles, l’art de rue est souvent créé à l’aide de supports et de matériaux non conventionnels tels que des murs, des ponts et même des bâtiments abandonnés. Ces toiles urbaines prennent vie à l’aide d’une variété d’outils, notamment de la peinture en aérosol, des marqueurs et des pochoirs. Ce qui rend l’art de rue unique, c’est sa capacité à défier le statu quo, à susciter la réflexion et l’émotion, et à donner une voix aux marginalisés et opprimés. Cette forme d’art est souvent associée à la rébellion, à l’activisme et à une attitude sans excuse. Qu’il prenne la forme d’une déclaration politique ou d’une belle fresque murale, l’art de rue a le pouvoir de transformer un espace ordinaire en une œuvre d’art qui résonne avec des gens de tous horizons.
L’émergence du graffiti dans les années 1960 et 1970 est considérée comme un moment clé de l’histoire de l’Art de rue contemporain original. Cette période a été marquée par l’avènement de la culture hip-hop, qui a offert une plate-forme aux jeunes pour s’exprimer à travers l’art.
L’évolution de l’Art urbain contemporain original a été remarquable ces dernières années. De ses origines dans la scène du graffiti underground, l’Art urbain est devenu une forme d’art contemporain respectée qui a fait sensation dans le monde entier. Avec ses couleurs vives, ses designs audacieux et ses messages puissants, l’Art urbain a capturé l’imagination du public et du monde de l’art. L’utilisation de pochoirs, de pâte de blé, d’autocollants et de peintures murales a permis à l’Art urbain d’être accessible à tous, en faisant une forme d’art inclusive. L’importance de l’Art urbain sur le marché de l’art contemporain ne peut être surestimée. Il est devenu une marchandise précieuse et a été adopté par des galeries et des collectionneurs du monde entier. La demande pour l’Art urbain a augmenté, entraînant une hausse des prix et de la reconnaissance pour ses artistes. La pertinence de l’Art urbain dans la société a également été mise en évidence, avec sa capacité à communiquer des questions sociales et politiques de manière puissante et immédiate. L’Art urbain est devenu une force à prendre en compte dans le monde de l’art, et son évolution ne montre aucun signe de ralentissement.
Le Street Art contemporain est un genre d’art qui a pris d’assaut le monde de l’art. Voici quelques artistes bien connus qui se sont fait un nom dans le monde du Street Art.
Banksy est un artiste britannique connu pour son commentaire politique et social dans son travail. Ses œuvres incluent souvent des images pochoir et des messages satiriques qui remettent en question le statu quo.
Shepard Fairey est un artiste américain connu pour son travail sur l’affiche "Hope" d’Obama. Il est connu pour son style audacieux et graphique, qui intègre souvent des questions politiques et sociales.
JR est un artiste français connu pour ses photographies en noir et blanc à grande échelle qu’il colle sur des bâtiments à travers le monde. Son travail se concentre souvent sur des questions d’identité, de communauté et de justice sociale.
Faith47 est une artiste sud-africaine connue pour ses fresques qui intègrent souvent des éléments de nature et de spiritualité. Son travail est souvent introspectif et poétique, explorant des thèmes d’identité, de mémoire et de condition humaine.
Os Gemeos sont des frères jumeaux brésiliens connus pour leurs fresques colorées et ludiques qui intègrent souvent des éléments de la culture et du folklore brésiliens. Leur travail est souvent caractérisé par un sentiment de fantaisie et d’émerveillement enfantin.
Ces artistes ont apporté des contributions significatives au monde de l’art urbain, en défiant le statu quo et en attirant l’attention sur des enjeux sociaux et politiques importants. Leur travail continue d’inspirer et de captiver les publics du monde entier.
"Girl with Balloon" de Banksy est une œuvre d’art en pochoir de 2002 qui représente une jeune fille tendant la main vers un ballon en forme de cœur. Cette pièce est devenue un symbole d’espoir et d’innocence, mais reflète également la nature éphémère de la vie.
"Hope" de Shepard Fairey est une affiche de 2008 présentant un portrait stylisé de Barack Obama avec le mot "espoir" en dessous. Cette œuvre a été commandée pendant la campagne présidentielle de 2008 d’Obama et est depuis devenue un symbole emblématique de l’activisme politique.
Le projet "Women Are Heroes" de JR est une réalisation de 2008 dans laquelle il a collé des portraits à grande échelle de femmes du monde entier sur les côtés de bâtiments et d’autres espaces publics. Cette œuvre met en avant la force et la résilience des femmes, ainsi que les contributions souvent négligées qu’elles apportent à la société.
"Giants" d’Os Gemeos est une série de fresques à grande échelle mettant en vedette les personnages jaunes emblématiques des artistes. Ces œuvres ludiques et fantaisistes représentent souvent les expériences et les souvenirs personnels des artistes, ainsi que leur lien avec leur patrimoine brésilien.
« Crack is Wack » de Keith Haring est une fresque murale datant de 1986 qui a été peinte sur un terrain de handball à New York. Cette œuvre d’art sert d’avertissement sur les dangers de la toxicomanie et reflète également la conviction de Haring en la puissance de l’art pour inspirer le changement social.
"Space Invaders" de l’artiste Invader est une série de mosaïques pixelisées représentant des personnages du célèbre jeu vidéo. Ces œuvres ont été installées dans des villes du monde entier et rappellent l’importance du jeu et de l’imagination dans notre vie quotidienne.
"Thalassa" de Swoon est une installation de 2014 qui présente une sculpture à grande échelle d’une figure féminine chevauchant une vague. Cette œuvre reflète la puissance et la beauté de l’océan, et sert également de métaphore pour la fluidité de l’expérience humaine.
"Animal" de Borondo est une fresque murale de 2016 qui présente un portrait hyperréaliste d’un taureau. Cette œuvre reflète l’intérêt de l’artiste pour la relation entre les humains et la nature, et sert également de commentaire sur l’exploitation des animaux pour le gain humain.
