Eugenie Bal

“Entre fer soudé et éclats de couleurs vives, mes sculptures s’élèvent comme des
entités végétales réinventées, oscillant entre le naturel et le mécanique.
Ces oeuvres, par leur construction, incarnent une nature à la fois familière et
étrangère, où la fragilité organique dialogue avec la robustesse industrielle. Chaque
pièce invite à explorer un paysage imaginaire, où la poésie des formes florales
s'entrelace avec des structures géométriques et articulées.
Le métal, matériau central de ma pratique, est à la fois matière brute et malléable,
travaillée pour évoquer des branches, des tiges ou des corolles. Ces éléments se
mêlent à des éclats de rouge et de bleu, rappelant les couleurs intenses des fleurs
tropicales ou des plantes fantasmées. Pourtant, derrière leur apparente délicatesse,
ces sculptures témoignent d’un équilibre précaire. L’utilisation d’engrenages et de
mécanismes évoque une tension entre la main humaine et l’ordre naturel, une
réconciliation fragile entre le fait-main et l’automatisé.
Au-delà de leur esthétique séduisante, ces oeuvres interrogent notre rapport à la
nature. Elles ne se contentent pas de représenter le végétal : elles le réinterprètent,
le transforment, en l’ hybridant avec des éléments industriels. Ce geste peut être lu
comme une métaphore des temps modernes, où la nature, souvent altérée, continue
d’émerger, résiliente, dans un monde dominé par l’homme.Ces sculptures ne sont
pas de simples objets statiques ; elles semblent vivantes, presque en mouvement,
comme si elles hésitaient à s’épanouir ou à se replier sur elles-mêmes. Leur
présence, suspendue ou enracinée, transforme l’espace et nous incite à ralentir, à
observer les détails – une feuille ciselée, un pétale vibrant, un engrenage discret.”