Je réalise mes structures, je les peins, je les photographie, je les inclue dans des photos paysagères de l'Île de La Réunion où je vis... De cette juxtaposition d’éléments figuratifs et abstraits, paysages et sculptures, naît un monde étrange mais ouvert à l'interprétation...
De l’opposition de deux pôles, l’un chaotique et l’autre rythmique résulte une tension potentiellement artistique. Rythme et chaos sont omniprésents dans la perception que nous avons de l’univers. Ils nous renvoient à la nature de toute chose - fruit du hasard et la nécessité. Son absence signifiée dans une œuvre déplace le chaos jusque dans le regard du spectateur, acteur de la mise en équilibre des pôles.
Mon travail tient donc à la création de cette tension. Il suggère d’adopter un regard actif, à la fois synthétique et analytique, à l’image de notre perception du réel, composite et fractale.
Je l'ai décliné de multiples manières par des travaux précédents :
Du prélèvement des pigments minéraux de l'île de La Réunion aux tableaux peints,
de la peinture sur plan à l'adaptation de ces compositions géométriques au galet peint,
de ce "plan courbe" à son intégration dans des photographies de l'île, de l'utilisation de photographies comme matière première de compositions abstraites sur le principe des peintures,
de la photographie à l'infographie,
de là vers des sculptures elles-mêmes sujets de photocompositions,
j'utilise.
Une définition élargie du réel est soulignée par l’essor mondial des flux d'informations. De cette accumulation résulte une lecture composite. Ma vision devient plus proche du contenu global de la communication, représentative du tout… fractale.
Comme autant de cellules, sans qu’elles nous soient individuellement adressées, les images nous atteignent, nous sollicitent autant que nous les sollicitons, s’empilent, objets d’une lisibilité polymorphe. Notre vision du monde me semble fondée sur cet ensemble d’informations exogènes très contrastées desquelles nous opérons à répétition la synthèse sélective.