2003/06/20を追加しました
On ne peut pas dire que Dominique Boucher est né un stylo bille à la main, mais aussi loin qu'il se souvienne il a toujours eu un stylo à portée de main, pour y gribouiller d'abord, puis mettre en forme et en couleur les quelques visions d'un monde maladivement intériorisé.
Dominique Boucher est peintre… enfin il a la prétention de s'élever au rang de peintre; statut qui lui est fréquemment dénié, y compris par ses pairs, pour la raison que ses outils de travail ne sont ni des pinceaux, ni des tubes de couleurs, ni des toiles, mais de simples stylos à bille. Donc, il est peintre… amateur, dans le sens où il ne vit pas (pas encore) de sa peinture (bien que - et malgré les indispositions innées dont il souffre : l'hypocondrie, la claustrophobie, l'agoraphobie, le vertige des hauteurs comme celui des profondeurs - il pratique quotidiennement.
Dominique Boucher ne peint pas pour vivre, mais il vit pour peindre (d'aucuns penseront sans doute à un exercice de style, à un plaisir de manier les mots… à ceux-là il leur assure qu'il n'en est rien). Pour lui, l'acte de peindre n'est ni un loisir, ni un passe-temps, encore moins une profession… mais un sens donné à sa vie. Un acte débordant de sincérité, de conviction, d'honnêteté… cet artiste veut que sa peinture sache se montrer capable de raison, au sens où elle est la cause ou le motif légitime d'une pensée, d'une humeur, d'une récréation… la recherche du beau, l'intention de communiquer, le geste simple d'un plaisir personnel. Puisque pour ce peintre, il serait inconcevable, sans aucun doute inconvenant de proposer au public un travail bâclé, un premier jet, une chsoe sans ambition personnelle et artistique.
Ainsi, de tableau en tableau, Dominique Boucher tente de mettre en relation la réalité des choses avec l'imaginaire de l'homme (qu'il est), le prosaôisme du quotidien avec la poésie de la pensée (ou l'inverse), et pour s'exprimer pleinement sa peinture avait le besoin d'une technique interdisant toute précipitationn, obligeant à la prudence et à la réflexion. Le stylo bille excluant tout repentir, chaque composition exige une absolue maîtrise de soi et proscrit l'improvisation. Comme pour sa vie, cet homme désire faire de sa peinture, et à chaque seconde, un geste réfléchi… avec l'humaine prétention (ou la naôive illusion) que le jour viendra où sa peinture sera, et pour ce qu'elle est, la belle raison qui lui ait été donné de vivre.